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BP 2014 – Environnement et habitat

Séance plénière des 19 et 20 décembre 2013

BP 2014 - Environnement - habitat

Intervention d’Antoine Waechter

 

 

Monsieur le Président, chers collègues,
Toute action en faveur de la biodiversité, de la préservation de nos ressources et de la transition énergétique mérite notre soutien.
Néanmoins, la politique environnementale de la Région doit engager aujourd’hui une nouvelle étape plus offensive et plus transversale. Je prendrai simplement deux exemples.

Aujourd’hui, l’investissement dans le paysage se limite à mettre dans le souterrain les lignes électriques dans les parcs naturels régionaux. Le paysage mérite davantage, d’abord parce qu’il est le support de l’attractivité touristique de notre région, il a de ce point de vue là une importante valeur économique. Il est aussi l’expression de notre cadre de vie et il fournit des repères et une identité aux habitants de ce territoire. Mais nous formulons le souhait d’élaborer une stratégie qui soit réellement à la mesure des défis à relever, une stratégie qui ne peut être que transversale.

Je voulais simplement rappeler quelques uns des défis : la consommation foncière qui ne cesse malheureusement d’augmenter, l’altération de nos paysages, la sécurisation qualitative et quantitative de nos ressources en eau potable, l’assainissement de l’air et enfin la restauration et la préservation de diversité vivante de notre territoire.

Cette stratégie, comme je le disais, doit être transversale, elle doit apporter des arbitrages qui privilégient la sauvegarde du futur, car on est bien obligé, au-delà des discours qui sont tenus partout, par toutes les institutions, de constater que les dynamiques d’altération continuent d’affecter l’Alsace. Je voudrais simplement citer deux éléments que chacun peut observer, qui sont l’augmentation constante du trafic routier. Chaque fois que le prix du pétrole se stabilise, on voit davantage de voiture arriver sur nos routes. Evidemment, dès que l’on a une montée du prix, cela diminue à nouveau, mais pour l’heure c’est de nouveau en hausse et en hausse importante. Et puis il y a surtout l’étalement urbain, qui aujourd’hui est peut-être encore plus lié aux zones d’activités qu’à l’habitat.

Je voudrais simplement donner un exemple que je connais bien dans la région : ce sont les zones d’activité de Weissbronn et de Pulversheim et plus encore celle de Pont de l’Aspach-Guewenheim. Quand vous voyez cette zone d’activité qui vient de s’élargir, qui vient de déborder des limites naturelles dans lesquelles elle était inscrite jusqu’à présent, alors que la première tranche qui avait occupé déjà de grandes surfaces a encore des espaces vides et a déjà des bâtiments en friche, cela devient complètement incompréhensible.
Si l’on veut réellement maîtriser le phénomène, il faut également changer de modèle et en particulier au niveau de la gestion foncière, c'est-à-dire la collectivité, restée propriétaire du terrain, à l’image du port autonome de Strasbourg, parce que c’est le modèle qui permet le mieux d’assurer le recyclage du foncier quand une entreprise arrête son activité.

Pour enrailler les dynamiques négatives, il est nécessaire d’associer aux moyens budgétaires que nous mettons en oeuvre un portage politique. Les péripéties récentes liées au Schéma Régional de Cohérence Ecologique, d’ailleurs comme celles qui ont présidé à l’approbation du SAGE Ill-Nappe-Rhin démontrent cette nécessité. C'est-à-dire que la politique de l’environnement, je ne parle maintenant pas de celle du logement, qui ne représente que 0.7 % du budget régional, ne mesure pas tout : il y a aussi le rôle politique de la Région. Nous avons des outils qui peuvent être réglementaires, qui sont aussi budgétaires, qui sont aussi politiques et ce sont tous ces outils qu’il faut mettre en oeuvre.

Alors aujourd’hui, c’est vrai, nous sommes tentés d’avoir une abstention positive, qui n’est pas une sanction de la politique menée mais une incitation à aller plus loin.

Nous voterons par ailleurs sur le logement, là il n’y a pas grand-chose à dire, c’est tout simplement la poursuite de l’investissement. Evidemment si l’on avait davantage de moyens ce serait mieux, mais on comprend bien que porter le logement au niveau de la Région c’est un peu difficile avec les moyens qui sont les nôtres.