En effet, l’état des lieux fait par Réseau Ferré de France est très inquiétant puisque l’entreprise publique remet clairement en question la pérennité, au-delà de 2020, d’un grand nombre de portions de lignes interrégionales, à l’échelle du Massif Central, si des investissements ne sont pas apportés d’ici là. Considérant que le retour sur investissement serait insuffisant, en s’appuyant sur l’article 4 de ses statuts, RFF n’envisage pas d’en assurer la pérennité. Ce serait le cas entre Montluçon et Guéret, Aurillac et Brive, Clermont et Nîmes, Clermont et Béziers, ou encore entre Thiers et Noirétable. Rajoutons à cela la suspension de la liaison entre Clermont et Ussel en juillet 2014.

Nous sommes très nombreux à considérer que, face à ce constat, la fatalité ne peut l’emporter au vu des enjeux et de l’avenir même de nos régions. Avec la poursuite et l’amplification de nos actions et nos mobilisations, nous pouvons imposer à l’Etat et à RFF, d’autres choix pour le Massif-Central car nous savons que d’autres possibilités existent.

De plus nous pensons également que la future réforme ferroviaire, lourde de dangers, n’est pas à la hauteur des enjeux. Face à l’accélération de la dégradation des infrastructures, des dysfonctionnements de l’exploitation, il y a urgence à mettre en œuvre une réforme ambitieuse intégrant les questions du désendettement et des nouveaux financements pérennes.

Si l’on regarde de près, les tronçons des lignes, de Montluçon à Guéret (ligne Bordeaux-Lyon), de Laqueuille à Eygurande (ligne Clermont-Ussel), de Viescamp à Lamativie (Aurillac-Brive), de Neussargues à Loubaresse (Clermont-Béziers), de Clermont-Ferrand à Saint-Etienne, du Puy en Velay à Firminy, de Brioude à Langogne (Clermont-Nîmes) le constat sur l’état du réseau est accablant. Au total, il faudrait à minima un investissement d’environ 150 millions d’euros pour les sauvegarder (et non les pérenniser) sans intégrer les besoins au-delà des frontières de l’Auvergne.

En conséquence, le Conseil régional d’Auvergne, très préoccupé par l’avenir des politiques de désenclavement des territoires, demande à l’Etat :

- D’assurer pleinement son rôle majeur de garant de l’égalité et de la solidarité territoriale,

- De donner les moyens à RFF pour réaliser les investissements indispensables à la survie du Massif Central et de ses territoires.