Voeu pour un véritable réseau ferroviaire et un désenclavement total du Massif Central
Par nicole rouaire le mercredi 2 avril 2014, 08:30 - Voeux, discours, communiqués - Lien permanent
Voeu déposé par le Groupe Front de Gauche adopté à l'unanimité après amendement
Depuis de nombreuses années, acteurs économiques, élu-e-s, associations, usagers et cheminots, constatent unanimement la dégradation du réseau ferroviaire du Massif-Central. De nombreuses mobilisations publiques se déroulent de plus en plus régulièrement afin d’alerter sur les dangers liés aux déclins et à l’avenir de lignes ferroviaires structurantes pour le transport de voyageurs et de marchandises.
Alors que beaucoup de politiques territoriales des collectivités du Massif-Central sont essentiellement axées sur l’accueil de nouvelles populations et le désenclavement des territoires, les fermetures de lignes ferroviaires, essentielles à son aménagement auraient, de graves conséquences pour les populations. Les ambitions que se sont fixées les collectivités territoriales seraient ainsi nettement remises en cause. A l’heure où les défis environnementaux représentent de grands enjeux majeurs dans les politiques de ces mêmes collectivités, les pouvoirs publics, en l’occurrence l’Etat, doivent agir pour moderniser le réseau ferré existant. Or nous regrettons vivement que les moyens financiers ne soient pas mis sur la table pour réaliser des investissements urgents et indispensables.
En effet, l’état des lieux fait par Réseau Ferré de France est très inquiétant puisque l’entreprise publique remet clairement en question la pérennité, au-delà de 2020, d’un grand nombre de portions de lignes interrégionales, à l’échelle du Massif Central, si des investissements ne sont pas apportés d’ici là. Considérant que le retour sur investissement serait insuffisant, en s’appuyant sur l’article 4 de ses statuts, RFF n’envisage pas d’en assurer la pérennité. Ce serait le cas entre Montluçon et Guéret, Aurillac et Brive, Clermont et Nîmes, Clermont et Béziers, ou encore entre Thiers et Noirétable. Rajoutons à cela la suspension de la liaison entre Clermont et Ussel en juillet 2014.
Nous sommes très nombreux à considérer que, face à ce constat, la fatalité ne peut l’emporter au vu des enjeux et de l’avenir même de nos régions. Avec la poursuite et l’amplification de nos actions et nos mobilisations, nous pouvons imposer à l’Etat et à RFF, d’autres choix pour le Massif-Central car nous savons que d’autres possibilités existent.
De plus nous pensons également que la future réforme ferroviaire, lourde de dangers, n’est pas à la hauteur des enjeux. Face à l’accélération de la dégradation des infrastructures, des dysfonctionnements de l’exploitation, il y a urgence à mettre en œuvre une réforme ambitieuse intégrant les questions du désendettement et des nouveaux financements pérennes.
Si l’on regarde de près, les tronçons des lignes, de Montluçon à Guéret (ligne Bordeaux-Lyon), de Laqueuille à Eygurande (ligne Clermont-Ussel), de Viescamp à Lamativie (Aurillac-Brive), de Neussargues à Loubaresse (Clermont-Béziers), de Clermont-Ferrand à Saint-Etienne, du Puy en Velay à Firminy, de Brioude à Langogne (Clermont-Nîmes) le constat sur l’état du réseau est accablant. Au total, il faudrait à minima un investissement d’environ 150 millions d’euros pour les sauvegarder (et non les pérenniser) sans intégrer les besoins au-delà des frontières de l’Auvergne.
En conséquence, le Conseil régional d’Auvergne, très préoccupé par l’avenir des politiques de désenclavement des territoires, demande à l’Etat :
- D’assurer pleinement son rôle majeur de garant de l’égalité et de la solidarité territoriale,
- De donner les moyens à RFF pour réaliser les investissements indispensables à la survie du Massif Central et de ses territoires.