Présentation du SRCAE à l’IFMA à Clermont-Ferrand: ça aussi ça valait le coup !
Par nicole rouaire le lundi 27 février 2012, 17:43 - Actu - Lien permanent
Lundi 20 janvier 18h, à l’IFMA de Clermont de Ferrand, avait lieu la
dernière présentation officielle du SRCAE, en présence des principaux acteurs
ayant contribué à la rédaction du schéma : la Région, l’ADEME, la DREAL,
et la Préfecture de Région.
On avait quitté le séminaire « Elevage et Changement Climatique » avec le sentiment d’une prestation inoubliable du préfet, et on en redemandait presque ! Rappelez-vous, au terme d’un match acharné, entre F.Lamy et R.Souchon, c’est le premier qui l’avait emporté haut la main. Quel plaisir de les retrouver 10 jours plus tard pour une nouvelle confrontation !
Moins surprenant, moins percutant que la dernière fois il faut bien
l’avouer, ce nouveau sketch fut surtout l’occasion pour le préfet de jouer en
soliste cette fois-ci ! La faute à une allocution quasi identique du
préfet et des protocoles zappés par les intervenants. Le groupe Limagrain
n’était pas présent dans la salle, c’est peut être aussi un facteur
d’explication !
Quoi qu’il en soit, on remerciera malgré tout l’animateur de la soirée qui
avait pourtant tout donné pour que l’on passe une bonne soirée, en annonçant
l’intervention de Monsieur Lamy « Président de la Région Auvergne
».
La suite fut burlesque, le préfet jouant une fois de plus le rôle de
gardien du temple du Grenelle de l’environnement. Un sujet qu’il ne maîtrise
pas apparemment ! Vertueux, le SRCAE compléterait la panoplie d’une
série d’actions « ambitieuses » mises en place par
l’Etat :
- « La rénovation thermique des bâtiments » pour
commencer. Une sacrée réussite en effet Monsieur le préfet ! La prochaine
réglementation thermique pour la rénovation des bâtiments est prévue pour 2020,
et il reste bien aujourd’hui quelques miettes de crédit d’impôt ou d’éco-prêt à
taux zéro pour inciter les ménages à rénover leur habitation !
- « Les transports » ensuite : à la bonne
heure ! Nous avons dû mal comprendre les divers plans de relance et
l’emprunt national axés sur le soutien à la route et à l’industrie automobile.
Et la Cour des Comptes et le Ministère de l’environnement se sont certainement
trompés dans leurs analyses, pointant une hausse de la mobilité en voiture
particulière, supérieure à celle de la mobilité collective, des réalités
corrélées à une réduction de la part modal du ferroviaire et du fluvial. Quant
à la construction de plus de 1000 km de réseaux routiers et autoroutiers, le
report de la taxe poids lourds, et le refus d’appliquer la TIPP aux carburants
des vols intérieurs, ce sont certainement des actions phares pour entrer dans
« le monde d’après » promis par le Grenelle. « Rien ne
sera plus comme avant » prêchaient-ils !
- « L’agriculture » par ailleurs : un mélange de
mesurettes, d’attitudes et d’actions contreproductives avaient pourtant frappé
notre esprit : baisse successive du crédit d’impôt pour la conversion en
agriculture bio, refus de supprimer les taux réduits de TVA sur les engrais et
les pesticides, reconduite des avantages fiscaux pour les agrocarburants,
objectifs revus à la baisse pour le Plan Ecophyto, disparition du plan
légumineuse annoncé par le Grenelle 1, et pour couronner le tout, l’apparition
d’une certification sublimissime pour les exploitants agricoles, intitulée
tenez-vous bien, « haute valeur environnementale », malgré sa
compatibilité possible avec l’utilisation d’OGM… Les écolos sont sûrement trop
jusque-boutistes pour apprécier à sa juste valeur le bilan du Grenelle
!
Avec brio, F.Lamy a conclu ce satisfecit général par le très bon classement
de la France en terme d’émission de CO2 par habitant. « C’est
mieux que l’Allemagne grâce au nucléaire ». Classique ça
aussi.
Inquiétantes ou poilantes, d’autres interventions n’ont pas manqué d’attirer notre attention au cours de cette soirée : « certains d’entre vous ont certainement dû entendre parler du protocole de Kyoto », une intervention énigmatique signée par la DREAL. Mince alors, on en est encore là, quel terrible constat, on ne vit pas dans le même univers. On mettra cette petite boutade sur le compte du Corps des Mines. Des mecs qui ont de l’humour finalement !
Puis c’est au tour des anti-éoliens, mobilisés pour cette soirée, de nous préparer un petit festival comme on les aime tant : assez classique d’abord « l’éolien est subventionné par nos impôts alors que la France doit baisser sa dette » ; « il n’y a pas de concertation avec les habitants sur ce schéma » (ah bon la clôture de la consultation publique est pourtant prévue le 16 mars ?!) ; et enfin, malgré la présentation de différents graphiques sur la consommation d’énergie en Auvergne, cette superbe conclusion : « l’Auvergne est autosuffisante en énergie, à quoi bon s’acharner sur le développement de l’éolien ». Epoustouflant ! Renversant ! Les mots ça ne fonctionne pas, les graphiques non plus, il va falloir passer aux mimes…
Au-delà de ce folklore, la soirée a tout de même permis de mettre en évidence les objectifs ambitieux affichés par le SRCAE, dont nous avons déjà parlé sur ce blog et lors des Rencontres de l’Ecologie Politique à Pont du Château. (Consulter le power point de présentation en annexe). Nous reviendrons dans un prochain billet sur l’ensemble de nos rencontres avec les contestataires de l’éolien et du SRCAE, de quoi bien se marrer globalement !