Pour le groupe EE-LV, le TGV est un moyen de transport présentant des performances "intéressantes" en terme de consommation d'espace et d'énergie, de sécurité.

Nous sommes donc favorables à son développement afin d'offrir une alternative aux déplacements aériens sur des distances jusqu'à 800-1000 km. Mais nous souhaitons qu'il puisse davantage réduire l'usage de l'automobile, ce qu'il ne fait que modérément aujourd'hui, compte tenu de sa tarification et de sa médiocre connexion avec le réseau TER.

Le développement des transports collectifs terrestres est une nécessité urgente afin de pouvoir répondre aux défis écologiques et énergétiques de demain, mais il demande des investissements considérables, et ceci d'autant plus que le rail a été négligé au cours des dernières décennies, notamment au profit de la route. Il faut donc, aujourd'hui, tout à la fois remettre à niveau le réseau ferroviaire existant, améliorer ses performances, rouvrir des lignes dans les zones péri-urbaines, moderniser les gares, accroître la capacité des nœuds ferroviaires et construire des lignes nouvelles pour le TGV.

Des ressources nouvelles sont donc à créer : taxe poids lourds ou écotaxe carbone, majoration de la TIPP, … mais il faut aussi faire des choix.

Pour notre Groupe, ce sont les investissements pour les transports de la vie quotidienne (de très loin les plus nombreux) qui doivent être privilégiés, car ce sont les plus utiles pour nos concitoyens et ce sont ces déplacements qui impactent le plus l'environnement et la consommation énergétique.

Concernant le projet de LGV POCL, il est né de la saturation prévisible de la LGV Paris-Lyon qui vient de fêter ses 30 ans et dont le trafic continue et continuera de croître à la faveur de l'extension du TGV vers le Sud, l'Italie, l'Espagne, la Côte d'Azur, mais également par le transfert modal que ne manquera pas de susciter le renchérissement inéluctable et massif des carburants dans les années qui viennent.

Nous pensons que ce doublement, à terme nécessaire, ne devra pas emprunter le couloir existant ou un itinéraire Est via Dijon, mais qu'il doit desservir la zone centrale, aujourd'hui très enclavée sur le plan ferroviaire, et constituer une partie d'un axe transversal Sud – Est – Ouest.

Dans les familles de tracés proposées, c'est l'itinéraire Ouest – Sud qui répond au maximum de ces objectifs en permettant de raccorder l'Auvergne, le Limousin et le Roannais au réseau TGV, tout en restant performant pour un itinéraire Paris – Sud Est et en constituant la moitié d'un axe Lyon – Atlantique. Il présente en outre l'intérêt majeur de relier l'Auvergne à Lyon qui est notre principale zone d'échanges.

Nous soutenons donc l'avis proposé aujourd'hui dans le cadre du débat public.

Cependant, nous sommes opposés à un financement par les collectivités, même à une échéance encore éloignée, d'une infrastructure à grande vitesse d'intérêt national et dont le coût prévisible de 12 milliards d'euros laisse prévoir, si rien ne change par rapport aux conditions actuelles, une charge insoutenable pour nos budgets, nous empêchant d'investir pour les transports de la vie quotidienne.

En revanche, nous considérons qu'il est justifié d'intervenir sur les lignes classiques affluentes, les connexions et les gares intermodales, afin de faciliter l'accès au TGV.

Bien évidemment, l'insertion environnementale de la LGV posera des problèmes importants, comme pour toute infrastructure lourde, moindres toutefois que pour une autoroute dont l'emprise est au minimum deux, voire trois fois supérieure. Il faudra alors, lorsque les familles de tracés auront été arrêtées, et si le tracé Ouest – Sud est retenu, viser à jumeler au maximum la LGV avec des infrastructures existantes (autoroute, couloir de ligne THT), tout en évitant particulièrement les zones sensibles du Val d'Allier ou de la forêt de Tronçais.

Mais il s'agit là d'une autre étape, lorsqu'il s'agira de définir les fuseaux de tracés sur le terrain.

En attendant l'échéance lointaine du TGV, il est impératif de s'intéresser à la modernisation et à l'amélioration des performances des lignes classiques nous reliant aux régions voisines, notamment Limoges, Toulouse, Montpellier.