Un très bel échange lors du café-débat du 4 avril qui a permis de présenter le rapport parlementaire “Urgence écologique en Méditerranée” et de discuter des solutions proposées.
RÉSUMÉ DU RAPPORT
Jean-Louis Roumégas a initié un rapport parlementaire sur la prévention du “burn out” de la Méditerranée.
La mer Méditerranée apparaît beaucoup plus fragile que l’océan puisqu’elle constitue un espace clos dont les eaux se renouvellent en un siècle.
La pression démographique et la course à l’urbanisation littorale exercent des pressions convergentes sur la Méditerranée. Les activités terrestres sont responsables de 80 % de la pollution marine et sont les suivantes : les eaux usées même si l’assainissement s’est notablement amélioré depuis une quinzaine d’années, les pollutions dites « historiques » (pesticides, nickel, mercure, les polluants organiques persistants), les pollutions émergentes (les produits cosmétiques et pharmaceutiques), les déchets, tels que les plastiques notamment, la poussée des phytotoxines dans les lagunes du Bassin. À ces menaces telluriques s’ajoutent les pressions exercées directement sur le milieu marin : la pêche professionnelle et de loisir, l’explosion du trafic maritime et de la plaisance, le développement des espèces invasives.
Face à ces pollutions, l’Union européenne a mis en place un arsenal juridique complet : les directives sur la qualité des eaux, les directives sur la protection des espèces et récemment les directives maritimes de stratégie pour le milieu marin et de planification de l’espace maritime. Ces normes de protection instaurées par la politique européenne de l’environnement sont parmi les plus élevées au monde. Mais elles rencontrent de réelles difficultés d’application. De surcroît, la politique européenne de la pêche en Méditerranée n’a pas à ce stade abouti aux mêmes résultats qu’en Atlantique.
Le bilan dressé par les rapporteurs sur l’état de la Méditerranée n’incite pas à l’optimisme. Aujourd’hui, le risque est grand de ne pas parvenir au Bon État Écologique en mer Méditerranée d’ici 2020.
Et pourtant, pour, l’avenir les défis sont considérables. La gouvernance en matière environnementale est dispersée, voire éparpillée et sans cohérence d’ensemble. Les efforts de conservation insuffisants font qu’à l’heure actuelle, la biodiversité est véritablement menacée. Il n’existe pas de Mare nostrum des scientifiques. Et enfin le réchauffement climatique est un défi immense, d’autant que la Méditerranée est un « hotspot » du changement climatique.
Dans ce contexte alarmant, JL Roumégas a voulu faire des propositions fortes et ambitieuses au nombre de huit :
1) Rationaliser la gouvernance politique
2) Renforcer les coopérations de recherche sur les milieux méditerranéens
3) Donner une nouvelle impulsion à la politique des aires marines
4) Développer les énergies renouvelables et refuser tout nouveau projet pétrolier et gazier offshore
5) Mettre en place pour la pêche une gestion écosystémique des stocks
6) Réguler la pêche récréative et la plaisance
7) Améliorer la régulation et la sécurité du trafic maritime
8) Mettre en place une gestion intégrée de la zone côtière