Perturbateurs endocriniens : la France avance, l’Europe doit suivre

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Alors que paraît aujourd’hui une étude de Générations futures sur l’exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens (PE), le projet de Stratégie Nationale Perturbateurs Endocriniens (SNPE) est présenté ce 29 avril au Conseil National de la Transition Ecologique (CNTE). Les écologistes se réjouissent de ce pas supplémentaire vers plus d’encadrement de ces substances chimiques qui perturbent le système hormonal.
Pour Michèle Rivasi, députée européenne et tête de liste Europe-Ecologie dans le Sud-Est, « après des mois de travail entre ministères concernés, élus, ONG, et représentants de l’industrie et une consultation publique en août dernier,  nous attendions de voir si nos propositions allaient bien être reprises dans le projet de stratégie. Nous sommes satisfaits de constater que c’est globalement le cas. Il s’agit d’un thème émergent de santé publique, ayant également des implications économiques et sociales. Il est aujourd’hui indispensable de protéger les populations les plus vulnérables (femmes enceintes et jeunes enfants), c’est pourquoi nous avons insisté sur l’importance de lancer une campagne d’information offensive pour informer la population qui ignore encore le danger de ces substances ». Il est aussi urgent de légiférer sur les perturbateurs endocriniens, avant que le traité TAFTA nous empêche de le faire« .
Karima Delli, députée européenne tête de liste Europe-Ecologie dans le Nord Ouest, insiste quant à elle sur la nécessaire formation des différents travailleurs exposés : » les agriculteurs qui inhalent au quotidien des pesticides dont des PE, les apprentis, les ouvriers, le personnel médical…sont aux premières loges de ce fléau. Comme souvent lorsqu’il est question de santé publique, ce sont souvent les travailleurs les plus précaires qui sont exposés aux risques les plus grands« .
François Veillerette, porte-parole de Générations futures et second de liste Europe Ecologie dans le Nord-Ouest, espère alerter l’opinion publique et indique le lancement d’une pétition pour exiger la fin de l’exposition des enfants aux pesticides perturbateurs endocriniens. « Il faut également impérativement demander à l’Union européenne d’exclure du marché ces substances« , précise-t-il.
Les trois écologistes rappellent que la France doit être leader sur ce terrain et ainsi pousser la Commission européenne à reprendre le dossier qui a été abandonné aux mains des lobbys industriels qui bloquent pour l’instant la situation. La Commission a décidé in extremis de mener à bien une étude d’impact, ce qui a pour conséquence de retarder la mise en place de critères pour définir les PE. L’urgence est sanitaire, environnementale mais aussi juridique: après les élections du 25 mai, les écologistes continueront à faire pression au Parlement européen sur les autres groupes politiques et sur la Commission européenne pour qu’enfin la stratégie européenne voie le jour et que l’Europe protège  efficacement ses citoyens

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