Par Michèle Rivasi, Pascal Durand, Eva Joly et Karima Delli
Les nouvelles révélations du site Mediapart, ayant entraîné la démission d’Aquilino Morelle, principal conseiller politique du Président de la République, un an après l’affaire Cahuzac, viennent entacher la République exemplaire voulue par François Hollande. En mars 2013, Jérôme Cahuzac, alors ministre du Budget, se voyait contraint à la démission concernant un compte non déclaré en Suisse, grâce à une enquête de Mediapart. Aujourd’hui, c’est donc monsieur Morelle qui se voit poussé vers la sortie pour cause de soupçons -légitimes- de conflit d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique, à l’époque où il travaillait à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS).
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A quelques semaines des élections européennes du 25 mai prochain, rappelons qu’une lutte efficace contre les lobbies industriels ou financiers en tous genres, contre le pantouflage (« revolving doors » en anglais) et l’ensemble des potentiels conflits d’intérêts passe par l’Europe. La législature européenne qui s’achève (2009-2014) a été émaillée de graves soupçons de conflits d’intérêts. Plusieurs d’entre nous, eurodéputés écologistes, ont durant cette mandature saisi l’Olaf, le gendarme chargé des affaires de corruption au sein des institutions européennes, afin de faire toute la lumière sur des conflits d’intérêts touchant différentes agences comme l’EMA (Agence européenne des médicaments) ou l’Efsa (Agence européenne de sécurité alimentaire). Ces agences doivent donc être renforcées dans leur indépendance, notamment à l’égard des multinationales qui font tout pour les infiltrer.