Génocide arménien: la Turquie doit accepter son histoire avec dignité

Temps de lecture  2 minutes

Pour Michèle RIVASI, tête de liste EELV aux élections européennes dans le Sud-Est, cette déclaration est un premier pas en avant qui doit être salué: « Les condoléances présentées par le Premier ministre turc sont bienvenues et doivent permettre de relancer le dialogue entre l’Arménie et la Turquie. Cette évolution dans le discours turc démontre qu’un tabou commence à se fissurer, que la situation n’est pas figée. Cette inflexion est le fruit des efforts fournis par toutes les Turques et tous les Turcs qui militent sincèrement contre le négationnisme, et ont participé pour la deuxième fois cette semaine à Istanbul à des rencontres organisées par la branche turque du Mouvement européen contre le racisme, mais aussi Dürde! et l’association pour les Droits de l’Homme (IDH). Le tabou turc ne cédera que sous la pression citoyenne, tous les efforts internationaux menés jusque-là ayant prouvé leur inefficacité« .

« Le dialogue entre l’Arménie et la Turquie doit reprendre. Il en est de même avec l’Azerbaïdjan concernant le Haut-Karabagh. L’Arménie souffre d’un enclavement qui empêche sa jeunesse de croire en l’avenir, le statu quo ne peut perdurer: elle doit réaliser son intégration régionale et non pas se replier dans des relations unilatérales avec la Russie. Pour ces raisons, la réouverture de la frontière avec la Turquie doit être remise à l’agenda, chacun devant faire un effort pour dépasser le stade de la rancœur. C’est ainsi, pas à pas, que les deux pays normaliseront leurs relations et participeront au processus européen de pacification du Continent jusqu’au Caucase« .

Pour Michèle RIVASI, la lutte contre le négationnisme n’est pas seulement un enjeu en Turquie mais aussi en France et à l’échelle européenne: « La France a reconnu le génocide arménien en 2001, et j’ai été heureuse et fière de participer à cette avancée collective en tant que députée à l’Assemblée nationale. En 2008, le Conseil de l’Union européenne a adopté une décision-cadre visant à lutter contre le négationnisme à l’échelle européenne. Cette décision n’a toujours pas été transposée dans le droit français après avoir été retoquée par le Conseil Constitutionnel qui estimait qu’elle portait préjudice à la liberté d’expression. Pourtant, la lutte contre le négationnisme a une vocation universelle, la reconnaissance des génocides d’hier doit empêcher le pire de se reproduire« .

Répondre