NDDL et Bretagne à Grande Vitesse : un marché de dupes
6 janvier 13 in Mobilité, Non classé
Dans une interview publiée dans Ouest France samedi, Pierre Maille se déclare « favorable à Notre Dame des Landes à condition que simultanément on relie Paris- Brest en 3 heures ».
On sait aujourd’hui que :
1) la réalisation de la LGV entre Le Mans et Rennes permettra de réduire en 2017 le temps de parcours de 37 mn auxquels il faut ajouter un gain de 5 mn dans la traversée de la gare de Rennes.
2) le projet BGV2 dont l’échéance n’est pas connue aujourd’hui (pas avant 2020) prévoit de réaliser une LGV entre Rennes et Nantes via NDDL et des aménagements destinés à réduire de 9 mn seulement la durée des trajets entre Rennes et Brest/Quimper pour la modique somme de 2,8 Milliards d’euros.
En additionnant les deux projets, on reste bien loin des 3 heures entre Paris et Brest/Quimper pour la grande majorité des TGV qui desserviront la pointe bretonne.
Aujourd’hui, la durée moyenne du trajet est de 4 h 30. Retirons 37 + 5 + 9 = 51 mn, le temps de parcours moyen sera donc de 3 h 39 sauf pour les trains dits « drapeaux » (un par jour sans doute, mais à quel tarif et pour quel public ?) qu’on nous annonce sans arrêt ou presque (un seul) entre Paris et Brest/Quimper.
On voit bien qu’il s’agit d’un marché de dupes : il faut accepter NDDL pour avoir des miettes d’amélioration sur les lignes Rennes- Brest et Rennes-Quimper.
Au moment où le gouvernement mène une politique budgétaire à marche forcée de réduction des déficits publics, il est incohérent d’envisager investir des sommes considérables (autour de 2 Milliards d’euros) pour construire un aéroport inutile et une LGV conçue spécialement pour NDDL.
En revanche, la Bretagne a besoin d’un réseau régional ferrovière performant. Les deux projets cités ci-dessus ne répondent pas à ce besoin.