Kengred ha padus

Solidaire et durable. Alors que nous travaillons à la rédaction de notre « profession de foi » ces mots arrivent sans cesse sous la plume. Faut-il les employer alors qu’ils ont été galvaudés et parfois utilisés par ceux-là même qui agissent à l’opposé ?

À bien y réfléchir pourtant, ils disent l’essentiel.

Solidaire

C’est bien là, à mon sens, le coeur même de la politique, c’est à dire de l’organisation du fonctionnement de la société.

- Solidaire, le financement des pensions de retraite des actifs d’hier par les actifs d’aujourd’hui. Et solidaire, la participation des retraité/es à la vie associative, à la vie des quartiers et des écoles.

- Solidaire, le logement social dans un urbanisme bien pensé et la prise en charge collective des situations de handicap et de dépendance

- Solidaire, l’effort de chacun pour réduire son volume de déchets et l’utilisation de pesticides et autres polluants pour que le budget commun serve plus utilement.

- Solidaire, la réduction du temps de travail, pour du travail pour tous et solidaire la parité des salaires, des congés parentaux et du partage des tâches domestiques.

- Solidaire, la tarification progressive pour l’eau et l’électricité à mettre en place pour garantir à tous le minimum.

- Solidaire, l’utilisation des transports collectifs et l’organisation du covoiturage pour réduire notre pression sur le climat.

- Solidaire, la participation aux coopératives qui mutualisent, qui rapprochent producteurs et consommateurs, qui tissent du lien au quotidien.

Sur tous ces sujets on peut certes, au contraire, renvoyer chacun/e à ses propres moyens et choix. Mais pour moi, c’est bien la solidarité qui doit primer sur l’individualisme.

Durable

C’est là aussi un guide intéressant, mais plus comme critère de lecture et de choix que comme principe.

Bien souvent la question « est-ce bon sur la durée ? » éclairera puissamment le sujet et aidera à choisir. Les produits phytosanitaires qui provoquent l’appauvrissement des sols ? Le stockage pour des millénaires de déchets radio-actifs ? Les circuits courts ? La taxation des productions polluantes ? Le déséquilibre nord-sud ? Le grignotage des espaces naturels et agricoles ? Le développement du ferroutage ? L’accélération des rythmes de vie et du stress de productivité ? L’investissement dans l’isolation performante de l’habitat ?

Pour toutes ces questions et bien d’autres, se demander si c’est bon pour les générations à venir est clairement pertinent.

Bien sûr ce n’est pas une baguette magique. Il est des questions complexes : le bénévolat est utile à la solidarité, mais est-il forcément pérenne ?, par exemple. Et ce devrait être l’honneur de la politique de penser ces articulations délicates.

Il n’empêche, dire qu’on veut oeuvrer à un monde solidaire et durable, si l’on ne se paie pas de mots, c’est, pour moi, une vraie boussole qui donne de vrais repères.

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