La FDSEA est intervenue cette semaine pour s’opposer aux orientations du Sage (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) pour atteindre un bon état écologique de l’eau dans la vallée du Scorff., «comme l’objectif de 20 % des terres en agriculture bio, 20 % de surfaces à faible niveau d’intrant et 10 % de zones humides », au motif que de telles orientations amèneraient des disparitions d’exploitation.
C’est une habitude, de la part des responsables syndicaux de la FNSEA, d’accuser les défenseurs de l’environnement de sacrifier l’emploi. Mais c’est une mauvaise habitude, parce que c’est totalement faux.
Entre 1955 et 2007 la chute du nombre d’exploitations agricoles a été considérable en Bretagne.
- Nombre d’exploitations agricoles en Bretagne administrative (1)
En Morbihan plus précisément, la chute a été encore plus nette :
- Évolution du nombre d’exploitations en Morbihan (2)
Dans l’un et l’autre cas, on ne peut pas dire que les écologistes ont été au pouvoir, quand même !
Cette destruction massive d’emplois, c’est bien le résultat de la politique menée par les majorités de droite avec le plein accord du syndicat agricole dominant.
- Une politique fondée sur le « démembrement », l’utilisation massive d’intrants et de pesticides, et l’endettement qui va avec, qui a ruiné des milliers de paysans .
- Une politique « compétitive », visant à fournir en France et à l’étranger des produits de piètre qualité, qui met aujourd’hui en danger les entreprises de l’agro-alimentaire.
De tout cela, nous refusons d’être tenus responsables, car c’est bien cela que nous avons toujours combattu. Nos propositions d’une agriculture respectueuse de l’environnement, qui ne soit pas pieds et poings liés aux produits des grandes entreprises comme Monsanto, qui produise des aliments de qualité et les distribue essentiellement dans des circuits courts, nos propositions donc sont porteuses d’emplois.
Bien sûr, il faudra penser et organiser la transition pour que les salarié/es de l’agro-industrie ne soient pas les victimes de cette conversion. Mais, quand une évolution mérite d’être menée pour de multiples et bonnes raisons (revalorisation du métier, santé, biodiversité …), mieux vaut l’anticiper et la maîtriser, plutôt que d’en faire subir les turbulences à celles et ceux dont la vie est déjà difficile et précaire.
(1) source : Agreste - Draf Bretagne "Tableau de l'agriculture bretonne 2008
(2) source : Cébron & al., 2006 et Direction Régionale de l'Agriculture et de le Forêt, 2008
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