Une victoire pour les « phyto-victimes »

Paul François, agriculteur charentais, a été victime d’une intoxication au Lasso, pesticide du géant de la chimie Monsanto, en avril  2004 alors qu’il nettoyait une cuve après épandage de désherbant.

En 2008, les séquelles de son accident ont été considérées comme une maladie professionnelle par le tribunal des affaires de sécurité sociale de Charente. Cela a été confirmé par la cour d’appel de Bordeaux en janvier 2010.

Mais, en son nom et en celui de ceux qui ne sont plus, Paul François a décidé d’aller plus loin en mettant en cause la responsabilité de Monsanto. L’affaire a été plaidée en décembre dernier et le verdict est tombé aujourd’hui : « Monsanto est responsable du préjudice de Paul François suite à l’inhalation du produit Lasso », peut-on lire dans le jugement du tribunal de grande instance de Lyon.

Paul François sait qu’il ne s’agit que d’une étape et que bien d’autres suivront. Mais il veut poursuivre ce combat, parce que « Des paysans sont en train de crever dans leur coin. » explique-t-il. « Ils meurent, et en plus on les accuse, s’indigne-t-il. On les stigmatise, mais les firmes agrochimiques, elles, continuent d’engranger des bénéfices ! » (Le Monde du 12/12/11).

D’un point de vue global, il sera certainement difficile d’établir la part de responsabilité des politiques, des industriels, des agriculteurs, des consommateurs dans les dégâts du productivisme agricole. Mais il est, en tout cas, important que ces dégâts soient pris en compte à leur juste valeur. Pour réparer, quand c’est possible, mais aussi pour penser, pour l’avenir, un meilleur modèle agricole.

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