Sexualité et ordre moral

Préparation du programme de 2007

Sexualité et ordre moral

L’écologie politique tend à défendre la liberté de choix et de mode de vie et d’orientation sexuelle, en même temps qu’elle entend lutter contre toutes les formes de discrimination mais aussi d’exploitation sexuelle.

La tentation de la droite d’un retour à l’ordre moral

o Le rapport de Blandine Kriegel (l  » l’impact de la violence et de la pornographie à la télévision sur le public et les jeunes « . 2002) a remis à l’ordre du jour l’éternelle assertion selon laquelle violence et pornographie télévisuelle inciteraient les enfants à devenir meurtriers et violeurs. Résultat : il faudrait renforcer la censure.

o La loi Sarkozy sur la sécurité intérieure (LSI), prévoit de sanctionner les prostitué-es pour racolage actif et passif sur la voie publique (2 mois de prison, 3750 euros d’amende… et expulsion pour les étranger-es). Sous couvert de lutter contre la traite, la loi s’attaque à celles et ceux qui en sont les premières victimes, les personnes prostituées, sans se donner les moyens d’une véritable politique de lutte contre le proxénétisme et les réseaux. En France, les personnes prostituées sont socialement discréditées et stigmatisées par des lois qui les mettent au ban des droits sociaux et administratifs les plus élémentaires. Elles/ils souffrent trop souvent d’un manque d’accès au droit commun, d’un déni de justice et de protection de la part de la police et des services de justice. Une politique de solidarité avec les personnes prostituées et de lutte contre l’exploitation sexuelle, mise en place avec elles est indispensable et devra être associée à une politique pour l’égalité des genres.

o La recrudescence des commandos anti-IVG est particulièrement inquiétante et la récente présentation d’un  » délit d’interruption involontaire de grossesse  » est un premier pas vers une remise en cause des droits des femmes à l’avortement. Il manque également des lieux d’accueil dans les hôpitaux publics pour recevoir les femmes dans de bonnes conditions et pour leur permettre d’avorter dans les délais légaux.

PROPOSITIONS

o Avortement/Contraception

o Il est crucial de garantir la possibilité pour les femmes d’exercer pleinement leurs droits. Les Verts souhaitent approfondir la loi Veil en supprimant l’autorisation parentale pour l’avortement des mineures.

o Afin que le nombre d’avortement diminue, il faut que l’information soit à nouveau une priorité du gouvernement pour les jeunes et les moins jeunes (enseignants, infirmières, médecins, associations spécialisées et laïques intervenant en milieu scolaire, planning familial, dispensaires, maisons de santé, gynécologues, etc…). : seules des mesures telles qu’une information permanente sur la sexualité, des campagnes régulières sur la contraception et le remboursement de toutes les pilules, permettront peut-être d’éviter à nombre de femmes dont 10 000 mineures de tomber enceintes chaque année.

o Mais pour cela, il faut changer les mentalités et délier la sexualité d’une culpabilité contreproductive et génératrice de violence ; Seul ce travail-là peut permettre de retrouver des relations hommes-femmes, mais aussi hommes-hommes et femmes-femmes plus respectueuses et égalitaires. Nous réclamons dans cet objectif une information collective et individuelle sur la sexualité, la contraception, la prévention des maladies transmissibles et l’avortement auprès des élèves de lycée, notamment. Le dialogue doit être privilégié pour favoriser l’émergence de la parole des jeunes et des parcours particuliers, et donc une autre dimension que celles de la norme et de la peur, en particulier pour les filles pour lesquelles la sexualité est trop souvent abordée par le seul biais des violences, du risque de grossesse, de maladie, etc. Pour tous, et pour combattre en plein le machisme régissant encore trop souvent les relations hommes-femmes, l’important sera de mettre l’accent sur l’assignation des rôles féminins / masculins et d’inciter les jeunes à prendre du champ par rapport à eux : pourquoi la virilité serait-elle une obligation ? Pourquoi la fragilité ? Pourquoi le désir appartiendrait aux uns seulement ? Un objet de désir est-il obligatoirement méprisable ? Telles pourraient être les questions fondamentales.

Prostitution

Les Verts :

o s’opposent à toute forme de répression des personnes prostituées ;

o exigent d’aborder cette question à l’aune des personnes concernées et avec leur participation, dans l’objectif de les protéger par la loi (le droit commun) et de leur faciliter l’accès aux droits sanitaires et sociaux ;

o exigent une véritable politique de lutte contre les trafics fondée sur la protection des personnes (autorisation de séjour pour les victimes, permis de travail, logement éloigné des lieux de prostitution, formation,…) ;

o exigent de revoir les ordonnances de 1960 pour que les prostitué-es ne soient plus des sous-citoyen-nes décrites comme  » inadapté-es sociales  » aliénées et incapables d’une parole fiable et participative ;

o prévenir et réduire les risques liés à la prostitution (violences sociales, physiques et psychologiques) par le droit commun ;

o permettre aux prostitué-es d’avoir recours, comme tout-e citoyen-ne, aux forces de l’ordre et à la Justice pour lutter contre les violences qu’ils/elles subissent.

Pornographie, publicité de nature sexuelle et images érotiques

Les Verts considèrent que la censure n’est toujours qu’une solution de dernier recours. Que l’important consiste surtout à faire en sorte que les sexualités ne soient pas l’objet d’une représentation unique : hommes / femmes, certaines positions, relations de domination, etc…

Les verts considèrent en ce sens que :

-  une restriction d’accès de l’image pornographique auprès des enfants est essentielle pour leur permettre d’acquérir progressivement et à leur rythme leur propre représentation de la sexualité – en particulier de la leur.

-  une veille effectuée par la haute autorité contre les discriminations permette de faire en sorte que la sexualité représentée ne soit pas de nature discriminante et insultante envers les femmes, les lesbiennes, les gays et les transgenres.

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