Transports, énergies, santé, pour réduire les inégalités sociales et territoriales
Alors que les experts nous alertent sur les dégâts considérables causés par le dérèglement climatique, l’échec de Copenhague a montré une incapacité, ou un manque de volonté, des Etats à trouver une réponse concertée à la crise climatique, contrairement à la crise financière, pour laquelle des milliers de milliards d’euros avaient été consacrés. Dans les années à venir, les réfugiés climatiques se compteront par millions, et cette question ne concerne pas que les générations futures : c’est désormais le défi de notre génération. Il revient à nos territoires de prendre le relais. La mise en œuvre d’une politique ambitieuse sera le fer de lance de la transformation écologique de l’économie.
A l’échelon local, nous pouvons prendre, dès à présent, des mesures importantes et efficaces, bénéfiques pour tout le monde : réduction de la précarité énergétique, protection de l’environnement et création d’emplois, c’est une stratégie gagnante à tous les points de vue !
Quelles sont les marges de manœuvre au niveau régional ? Ce sont celles qui sont permises par l’aménagement du territoire, qui autorise l’optimisation des déplacements, la promotion de la mobilité durable, mais aussi l’aide au développement des énergies renouvelables et aux économies d’énergie, la reconversion de l’agriculture, et la formation aux métiers de demain.
Que ce soit dans le domaine du logement, des transports, de l’agriculture, de la gestion des déchets, ou des entreprises, nous devons réduire drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre, avec un objectif de réduction de 40% d’ici à 2020. C’est un objectif ambitieux, mais que les spécialistes ont jugé réaliste.
Energisons la région !
Il est nécessaire de lever les blocages et de desserrer les freins à l’innovation : il est aujourd’hui quasiment impossible de rénover son logement en copropriété, ou de trouver un installateur de panneaux solaires disponible avant de nombreux mois. Les économies d’énergies et les énergies renouvelables sont pourtant triplement rentables : socialement, économiquement, et pour l’environnement. Nous devons inventer, en Champagne-Ardenne, avec les citoyennes et les citoyens, un nouveau modèle, hautement innovant.
Notre région n’est pas à l’abri des grandes mutations qui nous attendent dans les prochaines années : nous devons aujourd’hui travailler pour faire face aux conséquences du dérèglement qui s’annonce. Mais, si répondre au défi climatique, c’est aussi rembourser la dette écologique des pays du Nord à l’égard des pays du Sud, et protéger la biodiversité, il nous faut cesser de voir ces mesures comme des contraintes ou des punitions, mais comme des occasions de se moderniser, d’évoluer, de s’adapter et de s’enrichir.
Un service public pour lutter contre la précarité énergétique
En Champagne-Ardenne, une part importante des ménages consacre plus de 10% des revenus au paiement de la facture énergétique. Ces ménages sont souvent les plus modestes, et préfèrent parfois renoncer au chauffage pour économiser sur d'autres dépenses (transport, alimentation…). Or, ces familles habitent pour la plupart dans des logements datant d'avant la réglementation thermique de 1975, ce qui rend les conditions de vie dans ces appartements difficilement supportables pendant l'hiver. Cette situation a un nom : la précarité énergétique.
Notre objectif est de permettre la rénovation à basse consommation de 25 000 logements anciens pour lutter contre la précarité énergétique, et diviser les charges par deux. La mise en place d’une agence « Champagne-Ardenne Energies Nouvelles » (CAEN) ouverte à l’investissement citoyen permettra de mobiliser les acteurs et les financements pour prendre en charge et coordonner les travaux de rénovation et d’équipement, en se remboursant sur les économies réalisées, tout en assurant une baisse des charges pour les foyers les plus modestes.
Le nucléaire n’étant pas une solution, mais une cause des problèmes, chaque logement rénové sera équipé en énergies renouvelables.
Nous proposons aussi :
* des chèques éco-énergie pour soutenir l’équipement en énergies renouvelables (panneaux solaires, électroménager, etc.) ;
* un plan d’action et de soutien à la méthanisation pour récupérer les émanations de ce gaz dans les exploitations agricoles, et le valoriser comme source énergétique ;
* soutenir le développement du tri sélectif en zones rurales et péri-urbaines, afin de favoriser la collecte de bio-déchets, et limiter la présence de déchets organiques dans les « centres de stockage » ;
* des bâtiments régionaux (lycées, CFA, etc.) à énergie positive, pour réduire la facture énergétique et financière de la Région ;
* un bonus écologique et social aux entreprises ;
* un label « éco-tourisme en Champagne-Ardenne » pour valoriser notre patrimoine historique et naturel, tout en encourageant un tourisme durable.
Le développement de la région Champagne-Ardenne est fortement marqué par le poids d’une industrie agro-alimentaire puissante, un fort étalement urbain, la proximité de la région Ile de France, et par une désertification de certains de ses territoires, entrainant une dissociation croissante entre habitat et emploi. Cette évolution a des conséquences environnementales: consommation d’espaces naturels et agricoles; plus de mobilité automobile, et donc d’émissions de gaz à effet de serre.
Elle aggrave aussi les inégalités sociales, puisque ce sont les couches populaires et moyennes qui en sont les premières victimes, en termes d’accès à l’emploi et de dépenses de transport.