Les candidats et les listes
Europe Écologie en région Centre
Europe Écologie a fait le choix d’un « trio de tête(s) » pour conduire sa campagne en région Centre. Une façon de rappeler notre méthode de travail : collective, en équipe. Et une manière de figurer la diversité qui est celle de la société autant que celle du rassemblement des écologistes : diversité des parcours, pluralité des cultures politiques et des expériences militantes, syndicales, associatives. Avec un horizon commun : celui du bon sens, de la mesure, de la solidarité, pour être bien et vivre mieux.
Fernando GAETE
Fernando GAETE, vous êtes architecte et candidat Europe Ecologie aux Elections Régionales. Trois questions pour les électeurs. D’abord, pourquoi l’Ecologie ?
« Effectivement, je suis architecte et j’ai commencé ma profession de manière classique dans de gros Cabinets. A cette occasion, j’ai travaillé dans la restauration du patrimoine Tourangeau et j’ai appris à aimer la Région et le travail des Anciens. Une de mes missions m’a amené à réaliser la restauration d’un ensemble de bâtiments en bois en Guyane. Ce fut un tournant professionnel. Je me suis donc formé et spécialisé dans ce matériau.
Très vite, des questions écologiques se sont posées : pourquoi faire venir du Red Cedar du Canada et ne pas utiliser des produits de la Région Centre ? Pourquoi construire des bâtiments énergivores alors que des chalets suisses nécessitent peu d’énergie pour se chauffer ? Bien entendu, j’ai suivi une formation Haute Qualité Environnementale et les questions écologiques sont devenues une préoccupation primordiale dans ma profession et aussi dans ma vie de citoyen.
Le secteur de la construction est responsable à lui seul de la consommation de plus de 40 % de l’énergie et contribue à hauteur de 26 % aux émissions de gaz à effet de serre. Pas seulement pour le chauffage des bâtiments, mais aussi dans certains processus de fabrication de matériaux classique (parpaings, béton…)»
Fernando GAETE, pourquoi l’Ecologie Politique (Europe Ecologie, plus précisément) ?
« Vous savez quand on est architecte, on a l’esprit ouvert, on se renseigne sur l’air du temps, sur ce que font les confrères dans le monde entier, on se documente sur les aspects techniques de réalisations remarquables. Dans mon domaine, la construction, je me suis rendu compte que la France était vraiment en retard au plan écologique par rapport aux pays nordiques ou à l’Allemagne, par exemple. Et cela, par manque de volonté politique, en particulier à long terme.
La politique de l’habitat qui régit les constructions est un processus très long, les cadres légaux qui encadrent la profession (PLU, PADD…) se préparent des dizaines d’années avant que leurs normes ne soient mises en place concrètement. Ensuite, il faut former toute la filière du bâtiment, ce qui est loin d’être le cas en France, et en tout dernier lieu, il faut encourager la reconversion des industriels fabriquant les matériaux et sensibiliser les Français à un habitat différent.
J’ai étudié différents projets d’écohabitats qui se sont implantés avec des résultats très performants dans divers pays. En France, nous avons très peu de bâtiments Basse Consommation Energétique, encore moins de maisons passives. Les objectifs du Grenelle de l’environnement sont trop modestes pour garantir un avenir heureux à nos concitoyens, car ils ne prévoient qu’une diminution de moitié de la consommation d’énergies primaires des bâtiments... et seulement pour 2020, sans que la filière du bâtiment ne soit prête à l’atteindre. C’est maintenant et au prix d’une réelle politique incitative de pointe que la Région Centre tentera de rattraper ce retard pour garantir un bien-être de vie à tous : demain les énergies seront trop chères pour les plus pauvres.
Je suis également urbaniste de formation. Alors que l’on trouve des les écoquartiers de grande envergure (jusqu’à 5.000 personnes) et les « villes vertes » près de Bruxelles, à Londres ou à Fribourg en Allemagne, il n’y a rien de pareil en France. On voit fleurir des appellations « écoquartiers » pour des projets urbains dotés de quelques caractéÂristiques environnementales ou dans les plaquettes publicitaires des promoteurs. Il faut mettre en place très rapidement et systématiquement, la participation des futurs habitants à la conception de leur quartier et leurs habitats ; et prévoir un processus écologique très précis à chaque étape des projets urbains et architecturaux. Pour cela il faut la volonté politique de donner l’impulsion et les moyens financiers d’accompagnement.
J’ai choisi de rejoindre le mouvement Europe Ecologie parce qu’il est porteur de valeurs auxquelles je crois : avec nos bulletins de vote, nous pourrons peser sur nos gouvernants pour un changement de la politique de l’habitat et de l’aménagement du territoire. L’avantage d’Europe Ecologie, c’est aussi l’indépendance individuelle : aucune obligation d’adhérer à un parti politique classique. »
Fernando GAETE, que pensez-vous pouvoir apporter à la Région Centre ?
« Un des éléments du développement durable, c’est la mixité… et je suis d’origine chilienne. J’ai subi la dictature dans ma jeunesse, je suis épris de démocratie et de liberté. Le mode de fonctionÂnement de l’Ecologie Politique en Région Centre est essentiellement basé sur cette mixité (âge, origine…) et sur un travail d’équipe qui privilégie les compétences des Elus qui ne cherchent pas à faire une « carrière politique ». Cela m’a plu et c’est ce qui devrait séduire les électeurs.
Ma double formation (architecte écologie et urbaniste) me donne de réelles compétences pour contribuer à l’aménagement du territoire. Il est urgent de concevoir une implantation nœudale du territoire : des villes de taille raisonnable, où les citoyens pourraient trouver à proximité tout ce dont ils ont besoins pour leur travail, l’administratif et les loisirs, avec une ceinture péri-urbaine verte pour l’agriculture bio de proximité, des transports publics renforcés pour joindre les autres villes situées dans un périmètre raisonnable. Ce sera la fin des mégapoles, des régions entières désertées, des trajets épuisants maison-travail, de la malbouffe, des mal logés…
Un autre enjeu très important doit se développer en Région Centre : l’accompagnement intensif des particuliers aux économies d’énergie. Demain, ce seront les plus pauvres qui seront dans la détresse, voire dans l’impossibilité de se chauffer correctement. Cela concerne les maisons individuelles comme les immeubles d’habitation collective. Il y a des milliers de chantiers de rénovation écologique à mettre en place, créant ainsi des emplois non délocalisables et stables pour les années à venir. C’est maintenant qu’il faut être solidaires, pas demain, quand ce sera trop tard.
Un exemple précis pour la Région Centre : l’arrivée récente de maisons en bois pré-usinées, en provenance de l’Europe de l’Est par exemple, ou de plus loin. Ces maisons ne correspondant pas à une approche écologique durable : détérioration de l’environÂnement avec le transport, conditions de travail peu respectueuses des salariés (scieries sans masques de protection, par exemple), pas de réelles garanties thermiques à terme... Il est important que la Région Centre continue à développer SA filière bois et encourage les entreprises locales à travailler. Encore une fois respect de l’enviÂronnement se conjugue avec respect de l’Humain, ici près de chez nous.
Rendez-vous aux urnes en mars. »