La campagne
Rassemblement sur les services publics
"Je vais me situer dans la continuité des interventions de ce matin qui insistaient sur la nécessité de mener à la fois des luttes de défense des services publics, et des luttes offensives de développement des services publics. Les luttes défensives sont fondamentales. Pour ne prendre que l’exemple des services publics locaux, il sera bien difficile de les développer si les collectivités territoriales n’ont plus de moyens. Nous nous sommes tous félicités du succès de la votation sur la poste ; nous avons trouvé là une modalité d’action qui permettait d’associer le plus grand nombre d’usagers. Mais nous savons aussi que ces luttes demandent des perspectives d’avenir pour se développer.
Je pense que le projet écologiste ouvre ces perspectives. La notion de proximité est très importante dans le projet écologiste. Comme l’a souligné ce matin un conseiller municipal de Chambray, une poste fermée c’est des dizaines de personnes qui font des kilomètres pour la moindre démarche, et c’est des tonnes de gaz à effet de serre qui partent dans l’atmosphère. Et c’est pareil quand on supprime n’importe quel autre service de proximité.
Plus fondamentalement, le capitalisme se développe sur l’élargissement continu de la marchandisation. L’écologie c’est au contraire la conscience que la planète est finie, que les ressources sont épuisables. Dès lors, la mise à disposition de ces ressources ne saurait être laissée aux lois du marché. Il faut définir des biens communs de l’humanité, et garantir leur accès à tous et aux générations futures. La notion de service public est donc partie intégrante du projet écologiste.
Pour finir deux remarques. La première sur le niveau du service public. Il faut des services publics nationaux et aussi européens. Mais aussi des services publics locaux. Nous avons plus confiance dans la solidité et la pérennité de régies locales, communales ou intercommunales, de l’eau ou de collecte et traitement des déchets que dans une hypothétique (et réversible) nationalisation de Véolia, Bouygues et autres multinationales.
Mais il faut aussi organiser les mutualisations de ces services locaux. Par exemple, un des coûts importants pour les régies eau des petites communes réside dans la nécessité de pouvoir intervenir en permanence sur les réseaux en cas d’incident. Cette astreinte, coûteuse pour une commune seule, devient supportable si elle est mutualisée sur plusieurs, comme font d’ailleurs les entreprises privées. Dans un autre domaine, l’extrême lenteur avec laquelle on aborde dans l’agglomération tourangelle l’utilisation de l’étoile ferroviaire s’explique certes par les choix routiers des collectivités, mais aussi par la difficulté de faire travailler ensemble plusieurs autorités organisatrices des transports.
Deuxième remarque sur la démocratie. Faire fonctionner un service public, ça ne se fait pas par les lois du marché, mais ça ne se fait pas non plus par une bureaucratie hiérarchisée. L’expression des besoins sociaux, l’efficacité dans leur satisfaction, demandent une participation collective. La démocratie dans les services publics n’est pas seulement une exigence politique. C’est aussi un mode de gestion et une condition de l’efficacité."
Intervention Europe écologie au rassemblement sur les services publics
Gilles DEGUET