La campagne
Réponses au questionnaire de la FNAUT
Suite à la réception d'un questionnaire de la FNAUT (Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports), Europe Ecologie Région centre a tenu à faire connaitre ses réponse...
Le site de la FNAUT, cliquez ici...
TRANSPORT ET POLITIQUES REGIONALES
Souhaitez-vous insérer la promotion du transport ferroviaire dans le développement touristique de notre région ?
C'est envisageable mais il faudrait certainement développer les infrastructures et le service dans ce sens (accueil des randonneurs à vélo, navettes entre gares et lieux touristiques, hébergement, etc...) A quel coût ? Pour quels résultats ? Des études à mener donc... L'effort consenti sur les 27 gares de la Loire à vélos pourra être poursuivi en ciblant d'autres lieux touristiques (vallées du Cher, de l''Eure…).
La région doit se fixer des priorités, et la priorité des candidats EE, c’est de rendre avant tout le train facile au quotidien (fiable, fréquent, accessible pratiquement et financièrement tout en irriguant l’ensemble du territoire). Si l’on réussi, alors il sera également un atout touristique supplémentaire.
Le volet « transports » du contrat de projet (ex-contrat de plan) signé entre notre région et l’Etat prévoyait les contributions régionales sur la période 2007-2013. L’avancement à mi-parcours vous semble-t-il compatible avec la réalisation de l’ensemble des projets ? Comment souhaitez-vous faire évoluer ce document pour une réalisation complète ? Le plan de relance ferroviaire du gouvernement concerne principalement les lignes structurantes et les acquisitions foncières, comment allez-vous intégrer ce plan de relance dans votre politique globale de transports régionaux ?
Le contrat de projet est en dérive perpétuelle depuis sa signature. L’Etat ne respecte pas ses engagements et les procédures sont parfois plus complexes qu’initialement envisagées (lors du contrat 2000 – 2006 seuls 5 projets sur 21 ont aboutis). Il faut un programme plus ambitieux surtout sur les étoiles tourangelles et orléanaises : multiplier les petites opérations visibles de tous permettra d’être moins exposé à ces aléas.
L’accessibilité au sens de la loi du 11 février 2005 impose une accessibilité globale de « la chaîne de transports ». Or, malgré l’obligation de la loi qui impose une mise en accessibilité complète des réseaux de transports pour 2015, beaucoup de problèmes restent pendants :
- l’aménagement des gares est souvent réalisé d’un point de vue uniquement technique, sans une vision humaine qui rendrait certains aménagements plus performants (ascenseurs, utilisation de rampes peu nombreuses puisque les gares sont des espaces très longilignes, panneaux d’information mal positionnés, personnels, etc.)
- difficultés pour les handicapés (notamment UFR : usagers en fauteuil roulant) à savoir : pourquoi le personnel de la gare régionale X refuse d’aider à l’embarquement d’un fauteuil, et lorsque l’embarquement est possible, obligation de rester dans des sas mal chauffés de la rame, …).
Comment pensez-vous résoudre ces dysfonctionnements ?
La généralisation des comités de ligne et leur élargissement doit permettre d’associer davantage les clients/usagers à l’élaboration très en amont de tous les projets. De plus la région Centre a adopté son schéma directeur d'accessibilité du service régional de transport public en décembre 2008, nous veillerons à sa mise en œuvre effective.
EXPLOITATION DU T.E.R.
Le T.E.R. ne capte que 10% du trafic pendulaire (domicile-travail ou étude) sur les axes desservis par le rail. Que proposez-vous pour augmenter cette part de marché ?
Voir 1ère réponse. Mais ce qui est important, c’est de favoriser le report transport individuel vers transport collectif. Aujourd’hui, une part importante de l’augmentation des parts de marché relève de trafics nouveaux, et peu de report. Il faut aussi casser l’illusoire efficacité du transport individuel.
La qualité du service pour l’usager est un élément indispensable de l’attractivité du rail : pouvez-vous préciser, pour notre région, les relations régionales sur lesquelles il faut augmenter les capacités, les fréquences ou l’amplitude horaire des dessertes ?
L’objectif ambitieux est le cadencement sur l’ensemble du réseau, le programme ne relevant que de priorité : ce n’est que par l’anticipation que l’on créera le report. Si les écologistes veulent mettre en œuvre une amélioration des dessertes, ils s'assurent aussi qu'il ne suscitent pas une croissance des déplacements.
Concernant les réouvertures de lignes, l'urgence pour l'Indre, est bien Loches-Châteuroux. Pour le Cher l'urgence est Bourges-St-Amand-Montluçon, enfin pour le Loir-et-Cher l'urgence est la modernisation de la voie de La Membrolle à Chateaudun.
Souhaitez-vous une généralisation du cadencement ?
Oui, voir au dessus.
Quels sont vos projets pour les relations TER entre votre région et les régions limitrophes ?
Les régions ne doivent pas se substituer à l’activité voyageur de la SNCF, ni à l’Etat. Le domaine d’intervention de la Région reste son territoire et les régions limitrophes dans la limite de 50 à 80 kms.
Avez-vous des projets de création de services périurbains ? TER ou tram train ? Que pensez-vous des possibilités du tram-train à Tours et Orléans ?
La politique régionale en matière de ferroviaire a été très axée jusqu’à présent sur les communications intrarégionales, particulièrement entre les chefs-lieux départementaux. Il est temps aujourd’hui d’agir sur les déplacements internes à un bassin de vie.
Nous proposons de mettre en place des dessertes ferroviaires cadencées (toutes les heures) sur les étoiles ferroviaires d’Orléans (avec réouverture aux voyageurs d’Orléans-Châteauneuf et d’Orléans-Pithiviers) et de Tours (avec création de la halte de La Ville-aux-Dames).
Tout nouveau projet structurant doit intégrer toutes les hypothèses de connexion des réseaux.
Qui doit gérer ces services : la région ou l’agglomération ?
Une telle politique de proximité suppose une vraie collaboration entre les collectivités concernées et leurs syndicats respectifs ; et à terme l’invention d’une nouvelle gouvernance avec des syndicats de transport uniques pilotés par la région.
Souhaitez-vous développer des tarifications attractives pour les navetteurs, étudiants, jeunes, seniors, demandeurs d’emploi ?
Nous souhaitons la mise en place d’une carte de transport gratuit pour les plus démunis.
Etes-vous favorable à une carte enfant-famille régionale ?
Concernant la tarification, notre priorité va aux transports de proximité domicile/travail mais nous mettrons à l'étude une tarification des transports familiaux dans le cadre des déplacements week-end / vacances. Ces déplacements étant souvent extra-régionaux, la politique tarifaire de la SNCF en ce domaine nous semble plutôt correcte (famille nombreuse, enfant +), le problème étant plutôt l'accès aux trains pour les familles (peu prises en compte dans les aménagements des trains, permettre une intermodalité facile dans les gares)
Plus généralement, notre volonté est de ne pas multiplier les cartes, mais plutôt d'améliorer les dispositifs existants (cf. réponse suivante : une carte intégrant des critères sociaux, dont famille), par exemple, nous proposerons d'entamer une discussion nationale pour l'extension de la carte jeune aux 25-30 ans
Etes-vous favorables à l’instauration d’un passe régional, type Carte Orange ? Si oui, ce passe doit-il être à tarif unique ?
Oui, nous projettons un pass donnant accès aux services TER comme aux transports des agglomérations et aux services « ruraux ». Nous envisageons une tarification basée sur des critères sociaux.
Pensez-vous que la contribution financière de notre région au fonctionnement du TER peut et doit augmenter ?
Le rôle financier de la région relève davantage de l’investissement que du fonctionnement. L’AO doit par contre être très exigeante avec les opérateurs historiques quelle conservera comme uniques interlocuteurs.
Pour infos : le dernier numéro de Ville et transports décerne la première place à la région centre pour le renouvellement du matériel et la rénovation ( plus de 100%). Les commandes de matériel pour la desserte des lignes Chartres – Orléans et Orléans - Châteauneuf sont effectuées.
Pensez-vous que les services TER peu utilisés aux heures creuses doivent être remplacés par des services routiers ?
Cette question est vraiment à traiter au cas par cas. Il faut privilégier le transport collectif. Le réseau doit également être entretenu au meilleur coût. On ne peut pas augmenter les coûts de maintenance pour laisser circuler des trains vides. Il convient seulement d’adapter l’offre en accord avec les comités de ligne.
Pensez-vous que certaines lignes rurales doivent être fermées, comme le recommande la Cour des Comptes ?
Le potentiel ferroviaire doit être conservé dans sa totalité (sa réutilisation sera sûrement à l'ordre du jour à l'avenir...). Concernant les lignes routières, leur coordination et les correspondances entre différents opérateurs sont à améliorer pour en renforcer la crédibilité. Elles sont aujourd'hui malheureusement trop orientées vers un public scolaire, du coup les liaisons ville principale-campagne sont souvent à sens unique, et inexistante en journée. Il faut soutenir les conseils généraux pour la mise en place de service plus adaptés (petits bus, taxis collectifs...)
Que pensez-vous de la qualité de service offerte par la SNCF et de ses coûts d’exploitation ?
Une amélioration est nécessaire et la réorganisation du service avec RFF associée au désengagement de l'état n'incite pas à l'optimisme. La convention Région / SNCF doit être renégociée en accordant une place prioritaire à la qualité du service (régularité en particulier). Mais cette qualité dépend aussi de l’état du réseau (la Région investit suffisamment sur ce réseau pour qu’un rapport de force plus favorable soit créé avec RFF) et du matériel qu’il faut continuer à renouveler (Tours Le Mans en particulier).
Etes-vous favorable à une expérimentation de l’ouverture du TER à la concurrence ?
Nous sommes résolus à conserver les opérateurs historiques (la SNCF et la compagnie du Blanc-Argent) comme uniques opérateurs du transport régional de voyageurs. Mais nous attendons d’eux une meilleure qualité du service des TER, avec en particulier une réduction forte des retards.
INTERMODALITE
Que proposez-vous pour améliorer les intermodalités train+vélo ? train+voiture ? train+autocar ? train+transport urbain ?
Que proposez-vous pour mieux coordonner les services TER et les services routiers départementaux qui parfois entrent en concurrence ?
Faciliter l’articulation train+vélo suppose d’abord de développer largement le parcage sécurisé de vélos dans les gares de départ et les possibilités d’en trouver dans les gares d’arrivée. Nous envisageons aussi la création d’une prime pour l’achat d’un vélo pliant (fabriqué en France) par les détenteurs d’abonnements de travail.
Pour nous, la Région doit être moteur dans la recherche de cohérence locale : intermodalité, pôles d’échanges, services de « rabattage » vers les gares, transport à la demande, accessibilité doivent être des points importants des contractualisations avec les pays, les agglomérations et les départements.
Nous souhaitons expérimenter la mise en place de syndicats de transport uniques qui regrouperaient l’ensemble des compétences « transport en commun » sur les bassins tourangeaux et orléanais.
TRANSPORT FERROVIAIRE A MOYENNE ET LONGUE DISTANCE
Notre région doit-elle s’impliquer dans les relations TER à moyenne et longue distance ?
Comme dit précédemment, le domaine de pertinence de la région c’est l e transport quotidien de proximité (ordre de grandeur 50 à 80 km). La région ne doit pas se substituer à l’Etat en tombant dans le piège financier du désengagement qui lui est tendu.
Notre région doit-elle accepter de financer des liaisons Corail Intercités ?
Non, voir au dessus. Ce financement a déjà été tenté pour les trains dits "interrégionaux" ( devenus les Corails intercités), nous seront aussi fermes pour refuser une participation à un domaine qui relève de la compétence unique de l'Etat.
Comment comptez-vous agir pour préserver, améliorer et restaurer la ligne méridienne de notre région Paris-Orléans-Limoges-Toulouse ?
Notre opposition à la participation de la Région dans le TGV Centre Auvergne est essentiellement lié au désengagement des collectivités sur le POLT qu’il est impératif de relancer, seule solution pour irriguer notre région à moindre coût (par rapport à la LGV) et dans des délais plus raisonnables. Nous donnerons la priorité aux transports de proximité, pour tous, plutot qu'aux coûteux aménagement de LGV qui ne concerne souvent qu'une moindre partie de la population.
TRANSPORT FERROVIAIRE DU FRET
Notre région doit-elle favoriser l’émergence d’opérateurs de fret de proximité ?
Le fret n'est pas de la compétence des régions. Le développement du transport fret est de la volonté exclusive de la SNCF (la politique d'abandon du wagon isolé est une hérésie). Nous n'avons pas à intervenir dans la création de tels opérateurs.
Que pensez-vous du Plan Fret et de ses conséquences pour notre région, qui est fortement émettrice de trafics de produits agricoles, de carrières, etc. ?
Ce prétendu Plan Fret est un nouveau programme d’abandon par la SNCF (et l’Etat) de ce qui reste des dessertes locales. Cette logique est contraire tant à la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et la pollution de l'air qu’à celle de sécuriser le réseau routier.
INVESTISSEMENTS SUR LE RESEAU FERRE
Des voies ferrées inutilisées doivent-elles être réactivées dans notre région ? Que comptez-vous faire pour Orléans-Chartres, Orléans-Châteauneuf-sur-Loire, Loches-Châteauroux ?
Nous donnons la priorité à la réouverture aux voyageurs d’Orléans-Chartres (avec l’objectif d’au moins 8 allers-retours quotidiens). En attendant qu’elle soit effective, il nous paraît nécessaire de faire circuler rapidement des autocars TER à des horaires différents du service actuellement proposé par TRANSBEAUCE et en longeant la voie ferrée (desserte de Patay, Orgères et Voves).
Nous défendrons aussi les réouvertures aux voyageurs d’Orléans-Châteauneuf, Orléans-Pithiviers et Tours-Châteauroux.
Nous proposons aussi de mettre à l’étude la réouverture aux voyageurs de Chartres-Dreux.
Notre région doit-elle s’opposer à la volonté de RFF de déclasser et retrancher des lignes désaffectées, qui pourraient s’avérer utiles demain ?
La Région Centre doit en effet s’opposer à toute cession de plate-forme, y compris là où il n’existe aucun projet de réouverture.
Etes-vous favorable à un engagement financier de notre région dans les investissements ferroviaires sur les lignes régionales ?
Compte tenu de la dégradation préoccupante de l’état des voies, la Région ne peut pas rester les bras croisés. Participer à la régénération du réseau est une éventualité mais il faut être clair : chaque euro que la Région verserait pour la régénération devrait être déduit des charges versées à RFF.
Notre région doit-elle participer au financement de lignes à grande vitesse ?
La LGV Centre Auvergne ne doit être ni portée ni financée par la Région Centre. Améliorer l’existant sur l’axe Paris-Orléans-Vierzon-Bourges-Montluçon est à la fois plus réaliste financièrement et plus à même d’irriguer les territoires traversés. Il en va d’ailleurs de même pour l’axe Paris-Orléans-Vierzon-Châteauroux-Limoges.
Pensez-vous que le lien entre dessertes TGV et TER doit être mieux assuré, en écartant la solution des gares TGV « hors villes » accessibles uniquement par la route ?
Oui, c'est pour nous une évidence.
INVESTISSEMENTS NON FERROVIAIRES
Malgré les préconisations de la loi Grenelle 1, de très nombreux projets routiers et autoroutiers sont encore à l’ordre du jour : autoroutes de liaison, mise à 2 x 2 voies de routes nationales, contournements autoroutiers de grandes villes. Pensez-vous qu’ils doivent être poursuivis ? Quelle est votre position sur :
- la poursuite du périphérique tourangeau ?
- la création d’une A 10 bis au niveau de Tours ?
- la transformation de la RN 154 (Orléans-Chartres-Dreux) en autoroute concédée ?
Le réseau routier régional est aujourd’hui suffisamment dimensionné, voire surdimensionné. On constate souvent que l’objectif affiché d’une nouvelle route est d’absorber une affluence de pointe 1 à 2 heures par jour.
Le leitmotiv du Conseil régional en matière de déplacement et de mobilité doit être de développer les transports en commun. Concrètement, il ne faut pas financer de nouvelle infrastructure routière tant que les autres modes de répondront pas aux besoins.
Notre liste s’oppose catégoriquement à la création d’une A 10 bis au niveau de Tours et à la transformation de la RN 154 en autoroute concédée.
Notre région doit-elle contribuer à leur financement, que ce soit à la demande de l’Etat ou à celles des départements ?
Il n’en est pas question car elle n’en a ni la responsabilité ni les moyens. L'abandon par la région du financement des routes est un acquis des élus Verts du mandat qui s'achève, nous poursuivrons cette politique.
Notre région doit-elle contribuer à financer des travaux aéroportuaires, que ce soit à la demande de l’Etat ou à celle des départements ?
Les élus écologistes s’opposent aux subventions apportées au transport aérien (telles que celles versées indirectement à la compagnie RYANAIR pour la liaison Tours-Londres depuis 2003) qui le rendent bien moins cher que le transport ferroviaire malgré des conséquences environnementales bien plus importantes.
Concernant l’aéroport de Châteauroux-Déols, devenu régional au cours de la mandature 2004-2010, nous nous opposons aux vols d’entraînement ainsi qu’au développement du fret. Seule la maintenance aéronautique, qui génère peu de nuisances mais des emplois qualifiés, nous paraît pouvoir y être soutenue.
Nous ne souhaitons en aucune manière que la Région soutienne le développement de structures aéroportuaires, comme par exemple l’ahurissant projet de développement économique que porte le Conseil général de Loir-et-Cher autour de l’aérodrome du Breuil.
CONCERTATIONS AVEC LES USAGERS
Que proposez-vous pour améliorer le fonctionnement des comités de ligne TER ?
Que proposez-vous pour associer les usagers à la définition de la politique régionale des transports ?
Prendre en compte la demande des voyageurs nous semble fondamental d’un point de vue démocratique. Nous souhaitons généraliser les comités de ligne pour que les utilisateurs orientent les choix régionaux en terme de fréquence des TER, de desserte des gares intermédiaires, etc.
Nous proposons aussi de mettre en place un comité régional des utilisateurs du réseau TER Centre et l’associer à l’élaboration de la convention signée avec la SNCF.