Vendredi au salon de l'agriculture, le Président de la République a choisi d’opposer environnement et agriculture. L’environnement serait donc la cause des maux du monde agricole　; on aura rarement vu pareille escroquerie. Partie prenante de tous les gouvernements depuis de nombreuses années, Nicolas Sarkozy semble oublier bien vite qu’il porte une responsabilité dans la crise du monde agricole : son ministre Dominique Bussereau, candidat aux Régionales en Poitou-Charentes n’a –t-il pas été secrétaire d’Etat à l’agriculture　? Son ex-ministre, Michel Barnier, n’a –t-il pas accompagné la fin des quotas laitiers comme outils de régulation de la politique laitière　?

Pour François Dufour, tête de liste régionale Europe Ecologie «　En opposant agriculture et environnement, dans une vision strictement franco-française, Nicolas Sarkozy masque les causes profondes de la crise agricole　; la politique agricole de ces gouvernements, qui a soutenu le productivisme et l'agriculture intensive, est un échec total dont les agriculteurs payent aujourd'hui les conséquences. Une fois de plus, le Président de la République n'a pas compris la détresse du monde paysan, victime des effets des dérégulations successives des marchés.　»

Rejeter la faute sur les démarches qui prônent une transformation écologique de l'agriculture est non seulement malhonnête mais surtout dangereux pour les agriculteurs, pour les consommateurs et pour chaque citoyen en droit d'attendre une alimentation saine et un environnement préservé.

Le Président, en clôture du salon de l'agriculture, ne pouvait donc pas donner pire signal au monde agricole et à tous ceux qui en dépendent : sur ce point, comme sur d'autres, il s'apprête à détricoter les accords du grenelle de l'environnement, pour protéger un modèle à bout de souffle et qui nous mène droit dans le mur. Seule mesure concrète annoncée : permettre aux agriculteurs de s'endetter toujours plus. Est-ce la vision d'avenir que l'on est en droit d'attendre d'un chef d'Etat ? Agriculture et environnement sont indissociables pour notre avenir.