L'Alsace perd chaque année 1000ha d'espaces naturels au profit d'une urbanisation non maîtrisé.

Le Conseil Régional reprendra son rôle de planification de l'aménagement du territoire pour juguler l'étalement urbain, pour mettre en cohérence les politiques des différentes collectivités afin que le développement économique ne se fasse pas au détriment de la richesse de notre patrimoine naturel.

L'outil principal de ce politique sera le Schéma Directeur de l’Aménagement et de Développement Durable du Territoire ainsi que son volet Schéma Régional des Transports qui donnera la priorité aux transports décarbonés.

Le nouveau Conseil Régional lancer une vaste concertation avec les forces vives et auprès de la population pour définir les objectifs de ce schéma (et publiera un livre blanc de l'aménagement en Alsace). Ce document recensera les besoins futurs des territoires (en matière de services publics, de transports, de logement, d'emploi, de développement économique...) tout en préservant et valorisant nos espaces naturels.

L'enjeu de cette démarche, c'est de fédérer les acteurs et construire une cohérence d'ensemble pour en finir avec des projets isolés négligeant les interdépendances.

Le schéma de l'aménagement s'inscrira également dans une logique transfrontalière et interrégionale.

La mise en oeuvre de ce schéma suppose la création d'un établissement public foncier régional, dépassant la structure départementale existante pour donner à la Région une véritable maîtrise du foncier. Ainsi, l’établissement  pourra sauvegarder dans le domaine public, des emprises foncières anciennement dédiées aux transports publics et cquérir au fur et à mesure de nouvelles réserves foncières. Il assurera aussi une mission de régulation des prix.

Ces réserves faciliteraient la mise en œuvre cohérente de projets de logement social, de transports collectifs ou d'aide à l'installation d'agriculteurs.

Cet établissement sera doté d’un budget propre et alliant plusieurs financeurs locaux.

Objectif : 50% des déplacements domicile travail en transports collectifs et doux d'ici 2020 !

Réduire la place de la voiture et de l'autosolisme

L'autosolisme c'est quoi?

Europe Ecologie Alsace n'est pas là pour diaboliser la voiture mais pour contester le tout automobile et proposer des alternatives à l'usage individuel de la voiture (souvent une voiture trop grande, pour des courtes distances...)

Europe Ecologie Alsace renoncera aux nouvelles infrastructures routières (GCO, Rocade Sud) qui saccagent notre espace et perpétuent une logique du tout automobile.

Nos engagerons une réflexion sur un portail public régional du covoiturage et de l'autopartage.

Une offre clarifiée pour des transports efficaces

Avec Europe Ecologie Alsace, le Conseil Régional jouera pleinement son rôle de chef de file des transports et fédérera toutes les autorités de transports (CUS, communautés de communes, départements) dans un syndicat régional des transports pour coordonner les investissements, l'exploitation (tarif , fréquence) et les matériels.

Pour faire tomber les frontières entre les systèmes de transports, la première mission de ce Syndicat régional, sera la mise en place effective de la carte orange alsacienne permettant de voyager, sur tout le réseau, avec un seul et même billet. Nous engagerons également une réflexion sur la tarification selon les revenus.

Mais les transports ne s'arrêtent pas à la ligne bleue des Vosges et une autorité organisatrice des transports transfrontalière sur le grand-est est nécessaire. Tout comme son prolongement Outre-Rhin.

Un Plan TER x 4

La Région Alsace a été pionnière avec Nord Pas de Calais de la régionalisation du transport express de voyageurs (TER). Maintenant il est temps de passer à la vitesse supérieure. L'enjeu, c'est un meilleur maillage du territoire y compris transfrontalier (et non un réseau en étoile), un confort de transport et des cadencements étendus rendant crédible les alternatives à la voiture.

- garantir la montée à bord des vélos

- réouverture des lignes secondaires (Bollwiller – Guebwiller, Colmar – Vogelsheim...)

- nouvelles commandes de matériel roulant (et réflexion sur le TER à deux étages)

Des gares, lieux de rencontre et de citoyenneté

Intermodalité et citoyenneté seront les maîtres mots.

Les comités de ligne doivent monter en puissance, ne plus être de simples chambres d'enregistrement mais des lieux de discussion et d'élaboration. Ils seront constitués sur la base des bassins de déplacement, et pas seulement des lignes de TER.

Les gares doivent être confortées comme lieux de vie, pas seulement de passage, avec des services aux usagers, des lieux de rencontre.

Le Conseil Régional confortera le rôle d'intermodalité des gares à travers le soutien aux parkings-relais, en multipliant les garages à vélo sécurisés, en promouvant les stations d'autopartage te de covoiturage

Par ailleurs la Région augmentera davantage son effort pour l'accessibilité aux handicapées, au delà des seules obligations légales.

Le TGV oui, mais pas à n'importe quelles conditions

L'arrivée du TGV a été bénéfique à notre Région mais cela ne signifie pas qu'il faut continuer tête baissée sans en mesurer les conséquences. Les écologistes, nous serons vigilants aux conditions de  construction des lignes et réclamons une exemplarité pour la deuxième phase du TGV Est.

Par ailleurs, l'inflation et l'absence de lisibilité des tarifs vers Paris fait que le TGV est devenu hors de portée pour certains. Nous entamerons donc une concertation sur un éventuel retour de quelques trains Corail (par exemple de nuit).

L'aérien : mettre fin à l'hémorragie d'argent public

L'important, c'est de mettre en cohérence les aéroports de l'espace rhénan, sans cultiver un cannibalisme néfaste et couteux entre les 12 aéroports de l'espace rhénan. Et c'est une aberration que l'argent public finance des lignes aériennes énergivores, concurrentes des liaisons TGV comme le soulignaient les conclusions du Grenelle de l'environnement.

Nous engagerons une réflexion sur le devenir des salariés de l'aéroport d'Entzheim, car mieux vaut anticiper et consacrer ces fonds à la formation, à la conversion et à l'accompagnement qu'à la mise sous perfusion temporaire.

TRANSPORT DE MARCHANDISES : MIEUX ET MOINS

L'Alsace n'est pas un couloir à camion !

Le vote de la taxe-poids lourd alsacienne a plus de 4 ans, et toujours aucune avancée. En attendant, les poids lourds congestionnent nos axes routiers dégradant encore la qualité de l'air.

Sans taxe poids lourds effective, point d'incitation à utiliser d'autres moyens de transport des marchandises.

L'avenir du fret en Alsace, ce sont les plateformes multimodales routier-ferroviaire-fluvial. La Région soutiendra ces plateformes de toutes tailles (pas uniquement Strasbourg et Mulhouse qui sont à vocation européenne).

Nous soutiendrons cette filière, sources d'emplois locaux.

Les circuits courts c'est aussi moins de transport

De la même manière que pour l'alimentation, la promotion des circuits courts devrait amener à réduire le besoin de transport de marchandise.

Car actuellement, le coût du transport n'est jamais pris en compte dans le coût des marchandises, autrement dit, on en revient au pot de yaourt qui fait le tour de l'Europe sans qu'il soit moins cher que celui produit dans la Région. Privilégier le local ce sera bon pour notre économie (les producteurs et les transporteurs locaux), nos émissions de CO² et donc notre santé.

Les pistes de réflexion à explorer :

- faire jouer le droit d'expérimentation de la Région pour prendre en charge la politique du fret

- La Région reprendra le dialogue avec la SNCF sur sa politique de wagons isolés

(projet européen X Rail visant à unifier les wagons isolés)

- la batellerie pourra être redynamisée pour les transports de déchets ou de matériaux (gravier, sable etc...) sur les canaux de la Région (et non dans un modèle grand gabarit qui demande un nouveau canal pharaonique)

- Le chaînon dont l'impact est le plus difficile à réduire c'est le dernier, les quelques kilomètres qui séparent la plateforme de livraison de la destination finale. Une des solutions à explorer pourrait être le tram-train de marchandise, qui permettrait une livraison au cœur des villes.

Toutes nos actions, notre vie même est liée à l'énergie. Notre développement passé s'est fait sur les énergies fossiles, nous savons tous que notre avenir dépendra des énergies renouvelables. Il est plus que temps de modifier notre rapport à l'énergie, de favoriser d'autres usages à travers la sobriété  et le développement de toutes les sources potentielles d'énergie renouvelables que possède l'Alsace.

 C'est le corollaire nécessaire de la lutte contre le changement climatique et nous faisons nôtres les objectifs européens :

- 40 % de réduction des émissions de gaz à effet de serre (par rapport aux niveaux de 1990)

- 20 % de réduction de la consommation énergétique par rapport aux niveaux de 2003 (alors que la tendance actuelle nous entraîne vers une augmentation de 20 %)

- 30% d'énergies renouvelables dans la production alsacienne contre 7% aujourd'hui.

 Une Région sans nucléaire, c'est possible !

Notre priorité, c'est de rendre l'Alsace indépendante du nucléaire.

Lieu d'implantation de la plus vieille centrale nucléaire française, l'Alsace se doit d'anticiper la sortie du nucléaire en s'engageant dans la recherche et en transformant Fessenheim en laboratoire européen de démantèlement de l'industrie nucléaire.

L'enjeu, c'est aussi de structurer une filiale régionale des énergies renouvelables et de l'isolation (de l'étude – conception à la maintenance) qui sera un vivier d'emplois dans la région : près de 50 000 emplois peuvent être crées en moins de 10 ans !

Le rôle de la Région c'est également de diffuser les bonnes pratiques et sensibiliser le plus grand nombre. Pour cela elle aidera (en coopération avec les autres collectivités et l'ADEME) à la création de Maisons de l'énergie. Elle agira également la promotion du service public local de l’énergie : mise à disposition d’une expertise juridique et technique au service des collectivités concédantes des réseaux d’énergie.

Une Région exemplaire : Un Plan climat à l'échelle de la Région

La Région doit être à l'avant-garde de la lutte contre le changement climatique et en particulier de la réduction des consommations énergétiques.

Pour tous ses nouveaux bâtiments, elle choisira la construction « zéro carbone » et/ou à énergie positive. En première ligne : les lycées et CFA dont elle a la charge. Le bilan énergétique des établissements a commencé. Nous le mènerons à son terme. Il faut passer à la vitesse supérieure en terme de rénovation (car la construction de nouveaux lycée est limitée) avec des objectifs d'économie d'énergie.

Nous nous engageons à rendre public en permanence la consommation énergétique de l'Hôtel du Conseil Régional, afin que chacun puisse voir qu'il est possible de réduire cette consommation sans altérer la qualité de vie ou de travail.

Lutter contre la précarité énergétique

Les prix des énergies fossiles grimpent sans cesse, et ce sont les foyers les plus vulnérables qui sont les premiers touchés.

Plan logement : Le Région modifiera sa politique de subventions et mènera une politique large de rénovation de l'habitat social avec pour objectif de réduire les charges des ménages et de garantir un habitat sain, via l'utilisation d'éco-matériaux.

Plan Transports : Le schéma régional des transports sera revu à la lumière de la réduction énergétique : limiter l'impact du renchérissement des énergies fossiles, cela passe aussi par une politique de transports performants et accessibles (voir chapitre transports).

Dans la politique de coopération de la région, la dimension énergétique aura également sa place : une réflexion commune se mettra en place avec nos partenaires d'Outre-Rhin pour définir des plans de formation, d'industrialisation, et de production dans le domaine de l'énergie.