Tout Simplement Hip Hop, la diversité culturelle bouscule le Gard
Initié par l’associaiton Da Storm depuis 2007, le festival Tout Simplement Hip Hop grandit encore en 2017 avec une programmation estivale regroupée en festival. Jeudi 11 mai, Christophe Cavard assistait au lancement de cette saison d’été du hip hop à Nîmes et au Pont du Gard, assuré par Ghislain Noguier, fondateur de Da Storm. L’association, aidée par la réserve parlementaire en 2013, a pu se développer et se structurer depuis. Repérée par la région occitanie, intégrée au réseau hip hop régional, elle est désormais missionnée par le conseil régional pour la « culture graffiti ».
La nouvelle formule du festival Tout Simplement Hip Hop, en deux parties, été et automne, devrait permettre une meilleure visibilité des artistes et de la programmation, et l’extension des partenariats avec le Pont du Gard, Paloma, le Sémaphore, etc. Le développement de l’association, qui dispose désormais d’un lieu d’expression et de formation à Bouillargues, le Cercle, est suivi de près par le député gardois et son équipe. La culture hip hop, et plus généralement ce qu’on appelle les « cultures urbaines », sont au coeur du développement des « droits culturels », inscrits dans la loi NoTre (Nouvelle organisation territoriale de la République) en 2015, et dans la loi « Création, Architecture et Patrimoine » en 2016. Cette notion politique est issue du PIDESC, le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels, adopté par l’Unesco en 1966, mais que la France n’a ratifié qu’en 2014. Elle est réaffirmée dans la Convention pour la Protection et la Promotion de la diversité des Expressions Culturelles adoptée par l’UNESCO à Paris en 2005, à laquelle la France avait adhérée en 2006 mais qu’elle n’avait pas transposée dans la loi française avant 2015. Les « droits culturels » et la « diversité culturelle » y sont définis par des formules qui en sont les piliers : des droits permettant aux personnes d’être reconnues dans la liberté et la dignité de leur culture, pour autant que la personne reconnaisse les cultures des autres, et le droit de chacun de participer à la vie culturelle. Ces deux notions complémentaires, qui concernent directement les expressions culturelles « non-académiques », « hors institutions », tardent encore à entrer dans les politiques culturelles. L’action d’associations comme Da Storm permettent d’introduire concrêtement, dans la pratique, le soutien à la diversité des expressions culturelles, et à faire évoluer les mentalités, à la fois dans les institutions publiques, mais aussi et surtout dans les populations. Non seulement le hip hip est une culture comme une autre, mais favoriser son expression et sa diffusion est un levier pour créer du « bien vivre ensemble », et faire reculer l’intolérance.
La présentation de cette saison d’été hip hop fut également l’occasion pour le député gardois de retrouver les réalisateurs du documentaire Michel, brandade et graffiti, qui retrace l’histoire des graffeurs gardois, qu’il avait rencontré lors de la projection du film à Uzès en avril dernier.