Taxe poids lourds : une taxe juste qui doit être mise en œuvre rapidement !

Pour Christophe Cavard,  « la suspension de la taxe poids lourds annoncée ce matin, suite à la  pression des lobbies des professionnels et patronaux, est un mauvais signal ». En effet, « l’instrumentalisation de cette mesure par certains acteurs est irresponsable : la crise que traverse la Bretagne est celle du modèle agroalimentaire intensif productiviste qui montre aujourd’hui ses limites, et n’a pas de rapport avec la taxe poids lourd qui n’a pas encore été appliquée ».

Le  vote de cette taxe par le Parlement en 2009 n’a pas été accompagné, par le précédent gouvernement, du dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés pourtant indispensable à sa mise en œuvre. La concertation proposée par le  gouvernement est donc devenue essentielle et doit permettre de renouer ce dialogue et d’apaiser la violence du conflit. Mais pour Christophe  Cavard, « cette concertation doit être menée rapidement pour une mise en œuvre effective de la taxe poids lourds dans les délais prévus. Elle  doit aussi permettre de mieux expliquer la mesure, pour contrer les fausses informations véhiculées ces dernières semaines, alors que cette taxe aura de nombreux effets positifs : dans une logique de transition écologique, c‘est un signal pour inciter à modifier les comportements en faveur de modes de transport plus durables, tels que le fret ferroviaire, tout en favorisant la création d’emplois locaux.
 
A  titre d’exemple, grâce à un système de péréquation, la Bretagne sera largement bénéficiaire de l’effet redistributif : pour 42 millions d’euros de contribution chaque année, elle recevra 135 millions d’euros chaque année et pendant les cinq prochaines années pour l’amélioration de ses infrastructures de transport (mise à 2 × 2 voies de plusieurs  tronçons de la RN 164, modernisation des lignes ferroviaires classiques Rennes – Brest et Rennes – Quimper et ligne de TGV desservant Rennes).
Ces chantiers d’entretien du réseau ou de désenclavement du territoire permettront de créer de l’emploi : 920 millions d’euros du produit de la taxe iront directement à ces opérations bénéficiant à des entreprises de BTP implantées sur tout le territoire (des PME-PMI dans la majorité des cas). 
« Un milliard d’euros investis par an dans les travaux publics, c’est 8000 emplois directs et 12 000 emplois indirects », rappelle Christophe Cavard.
D’autre part, comme elle concerne aussi les camions vides, elle sera dissuasive et incitera les transporteurs à rationaliser leurs tournées
Enfin, son impact économique est limité : le coût du transport représentant au  maximum 10 % du prix des produits vendus aux consommateurs, la taxe poids lourds renchérira ce prix de 4 % environ, soit un impact sur le prix final de la marchandise de 0,4 %, et de seulement 0,1 % pour les marchandises privilégiant les circuits courts et la production locale. 
 
Christophe Cavard rappelle qu’une politique globale claire est nécessaire, afin d’envoyer un signal fort vers la mise en place d’une transition écologique de notre société. Cette transition passe tant par une réforme de nos modèles agricoles productivistes que par la mise en place d’une taxe poids lourds sur des transports polluants, seule manière d’impacter  réellement les comportements.
 
Christophe Cavard, député du Gard 
 
 
 
Christophe Cavard était également, ce mardi 29 octobre, l’invité de la rédaction de France Bleu Gard-Lozère pour parler de la taxe poids lourds. Il y a défendu le principe pollueur payeur et souligné qu’il travaille, en tant que député écologiste, pour que le fret ferroviaire remplace le  transport routier. 
Sur le contexte de tensions actuel, il a regretté ce qui est un manque de pédagogie pour une loi datant de 2009 dont la nécessité n’est plus à démontrer. Le trafic des camions a des impacts nocifs en termes de pollution, pour l’environnement et la santé des français. Il est de fait normal que le principe pollueur-payeur soit appliqué. Les comportements doivent être changés et évoluer vers des transports plus respectueux et plus durables.
Soulignant que le contexte de « ras le bol fiscal » participe à ces réactions de rejet de cette taxe, il a estimé que ses détracteurs se trompent pourtant de cible, car, au vu des apports de cette taxe, les critiques semblent exagérées et les coûts surrévalués.
Enfin, il a rappelé qu’il est tout à l’honneur de la majorité d’entendre les demandes de la population, et d’avoir un dialogue avec elle afin de permettre une meilleure compréhension des enjeux et de la mise en place de cette taxe, afin qu’elle survienne dans un contexte apaisé.
 
Retrouvez son interview complète ici.

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