Christophe Cavard : une voie hors des partis politiques

Article du midi libre du vendredi 3 juillet :

 

Régionales : Le député ex-EELV travaille, dans le Gard, à la création d’un espace de réflexion et se dit en phase avec Gérard Poujade.

Début juin, le député du Gard Christophe Cavard rendait sa carte d’Europe Écologie-Les Verts en constatant amèrement que la coopérative écologiste, appelée de ses voeux en 2009 par Daniel Cohn- Bendit, n’avait pu voir le jour. Depuis, l’élu met dans le même panier toutes les formations politiques : «J’ai pris ma première carte dans un parti politique il y a trente ans. Depuis, j’ai pu mesurer leur transformation, leur appauvrissement.
Leur organisation pyramidale n’a plus de sens.» Et il fait le pari qu’une vie politique peut exister hors des partis et, accessoirement, que la sienne peut se poursuivre selon ce modèle à inventer.
L’appel à Philippe Saurel pour que les offres se rencontrent

D’ailleurs, il confie travailler déjà, avec d’autres, à faire émerger localement «un espace commun permanent de réflexion où l’on serait d’accord sur un corpus commun et qui serait plus souple que les partis.» Le député a déjà approché des élus locaux, le milieu associatif, des chefs d’entreprises… Il ne cache pas sa proximité sur la question avec le député PS frondeur Patrice Prat mais il réfute être en mission pour le compte du maire Divers gauche de Montpellier Philippe Saurel, lequel trace désormais son sillon hors du PS et a annoncé son intention de présenter des listes citoyennes aux élections régionales.(lire Midi Libre du 30 juin).
Christophe Cavard préfère insister sur sa proximité avec un autre élu en rupture avec le PS: Gérard Poujade. Vice-président de la Région Midi-Pyrénées et maire du Séquestre (Tarn), Gérard Poujade souhaite lui aussi «aller en direction des citoyens» et était présent dans le Gard, le 27 juin, lors de l’inauguration de la Maison du Grand site des gorges du Gardon à l’invitation de Christophe Cavard.
Pour autant, le député du Gard ne néglige pas Philippe Saurel. Il l’a d’ailleurs rencontré trois fois ces dernières semaines:
« Il faudra que notre offre rencontre celle de Philippe Saurel », précise l’élu. Mais, à l’attention du maire de Montpellier, dont certains redoutent l’éventuelle dérive autocratique, Christophe Cavard lance : «Il faut savoir si à plusieurs têtes, nous sommes capables de faire quelque chose pour la future grande Région et si nous sommes capables de profiter des plus-values des uns et des autres.» Et sur le fond, le député du Gard ajoute : «On ne peut pas être uniquement sur la logique frêchiste de l’antisystème. Oui, le système déraille mais il faut proposer une autre offre et pas uniquement un agglomérat d’énervés et de déçus. »
Christophe Cavard ne cache pas que l’échéance régionale de décembre lui paraît importante. Il aimerait forcément en être mais assure que ce serait surtout un bon moyen de tester ce nouvel espace hors des partis auprès de l’opinion publique: «Il y a la possibilité de le légitimer par l’élection », lâche l’élu.
JEAN-PIERRE SOUCHE
jpsouche@midilibre.com

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