Parmi les prétendant.e.s à la mairie de Paris, un candidat se distingue par son profil: un chercheur en mathématique de renommée nationale voire internationale, dont la candidature, pourrait séduire les scientifiques au premier abord. Au coeur de son programme on trouve par exemple le recours à l’intelligence artificielle et à la technologie comme des solutions miraculeuses à nombre de problèmes de quotidien, de la propreté à la circulation. Qui oserait attaquer une telle référence sur un sujet aussi pointu ? Qui oserai contester l'idée de mettre à la tête de notre ville un adepte de la méthode scientifique pour affronter les urgences écologique, sociale et démocratique qui nous préoccupent ?
Nous scientifiques, chercheurs et chercheuses, ingénieurs et ingénieures, considérons au contraire que cette vision positiviste est illusoire et dépassée. Personne ne peut avoir le monopole de la méthode scientifique et technique. Si notre milieu a permis de mettre en évidence la preuve d’un changement climatique causé par l’Homme, les solutions pour y faire face sont très variées, voire antagonistes. Elles n’auront pas toutes les mêmes effets politiques sur nos sociétés. Le débat démocratique ne doit pas être préempté par des discours experts. Faut-il tout miser sur des machines intelligentes pour rendre nos rues propres ? Ou privilégier des solutions alliant une réorganisation du travail des employés chargés de la propreté avec de nouvelles techniques mais aussi de nouvelles formes d’implication des habitants et des usagers de nos rues ?Faut-il céder aux pressions de la "start-up nation" et ouvrir largement toutes nos données publiques aux acteurs privés avec un contrôle minimal ? Ou ne faut-il pas plutôt imaginer des alternatives open source alliées à une définition ambitieuse du bien combien pour justifier l’accès à nos données ?Faut-il céder à un modèle social moins redistributif au nom d’une évidence de la science économique ? Ou ne faut-il pas plutôt plaider l’urgence d’expérimenter de nouvelles mesures comme le Minimum Universel Généralisé ?
Nous ne pensons pas qu’il existe des évidences scientifiques ou technologiques qui permettraient simplement de construire une ville plus juste, plus verte et plus ouverte.
Nous pensons que tous les savoirs scientifiques et techniques, dans leur diversité, doivent être mis au service de la délibération démocratique. Mais que seuls des choix collectifs, débattus de façon démocratique et inclusive, pourront construire cette ville juste, verte et ouverte, que nous appelons de nos vœux.
Parce que c’est précisément cette esprit là qui anime la liste Paris Ecologie 10, nous voterons pour Sylvain Raifaud et Léa Vasa le 15 mars !
Premières signatures: Catherine Bourgain, Chargée de recherche en génétique humaine et statistiques (INSERM)Philippe Dillman, Directeur de recherche au CNRS/CEALouis D'Eramo, Assistant de recherche en physique subatomique Université du Nord Illinois et candidatCharlotte Nenner, Ingénieure et candidate Alice Reca, Docteure en sciences de la planète, médiatrice scientifique et candidate Ulf Clerwall, Economiste et candidatLaurent Audouin, Enseignant-chercheur, physicien et tête de liste Écologie pour Paris 5
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