Conseil municipal du 4 avril 2014 – Intervention de Martine Jullian

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Martine Jullian, conseillère municipale membre du groupe du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes, et doyenne de l’Assemblée, a présidé le Conseil municipal du 4 avril 2014 jusqu’à désignation du maire Eric Piolle. Voici le discours qu’elle a prononcé à cette occasion.

Martine Jullian, conseillère municipale membre du groupe du Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes, et doyenne de l’Assemblée, a présidé le Conseil municipal du 4 avril 2014 jusqu’à désignation du maire Eric Piolle. Voici le discours qu’elle a prononcé à cette occasion.

Une intervention à retrouver en ligne dans la vidéo du conseil municipal du 4 avril 2014

 

Nous avons tous appris que les privilèges ont été abolis une certaine nuit du 4 août 1789. Mais il en subsiste encore quelques-uns, et parmi eux celui qui me revient aujourd’hui, le privilège de l’âge, qui me vaut d’avoir le grand honneur de présider ce Conseil municipal d’installation qui va exécuter son premier acte : élire le maire et désigner les membres de l’exécutif qui vont diriger la ville de Grenoble durant la prochaine mandature. Ce privilège se double d’un autre – décidément je cumule – celui d’avoir été élue en tant que membre de l’importante composante citoyenne de la liste arrivée en tête.

C’est donc avec une émotion non dissimulée que je vous accueille aujourd’hui dans cette « maison commune », la maison de tous les citoyens.

Je voudrais pour commencer remercier tous les électeurs qui ont voté lors des deux tours de scrutin des 23 et 30 mars, et en particulier ceux qui ont voté pour la liste arrivée en tête. Mais je ne peux m’empêcher de vous livrer quelques réflexions concernant l’état actuel de notre démocratie.
Ce sont seulement 50000 électeurs environ qui se sont déplacés, même si le taux de participation a été meilleur au second tour avec 5600 votants de plus. Nous devons penser à tous ces citoyens qui n’ont pas voté, aux sans voix, qui pourtant ont des choses à dire. Serons-nous capables, par la qualité de nos débats, par le changement des  pratiques politiques, de redonner envie aux abstentionnistes de s’intéresser aux affaires de la cité, de leur cité ?
Nous pensons aussi à ceux qui auraient voulu voter, mais qui n’en ont pas le droit, aux étrangers qui habitent, travaillent depuis longtemps à Grenoble, et qui devraient être habilités à s’exprimer lors des scrutins locaux.

Notre constitution à travers la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 nous impose des règles précises et exigeantes : être une mairie ouverte aux citoyens qui ont le droit de connaître de toutes nos actions.

Je voudrais également souligner une anomalie importante dans l’institution municipale, c’est absence de séparation entre les pouvoirs délibératif et exécutif. Ce dernier domine beaucoup trop. Nous en sommes conscients et nous avons souvent dénoncé le tout pouvoir dévolu au maire. Notre futur maire saura j’en suis persuadée, respecter notre fonction délibérative.

Notre assemblée n’est malheureusement pas représentative à sa juste valeur des différents courants politiques qui existent et qui se sont exprimés dimanche dernier. Là aussi nous en sommes conscients et serons à l’écoute des positions, des questions de tous les habitants. Nous nous efforcerons de co-construire avec eux tous les grands projets, rénovant ainsi notre démocratie.

Pour terminer, devant l’ampleur de la tâche qui nous attend, qui attend le maire que nous allons élire, il me reste à souhaiter à toutes et à tous un travail des plus féconds, qui s’exécute dans le calme et la sérénité, en appliquant ce qui jusqu’à dimanche n’était qu’un slogan de campagne, mais qui doit désormais devenir notre devise et constamment guider nos pas et nos actions : faire réellement de  Grenoble une ville pour tous.