Le journal Le Monde du mardi 11 mars 2014 publie un article sur la visite d’Emmanuelle Cosse à la Villeneuve de Grenoble et sur la liste « Grenoble, une ville pour tous » menée par Eric Piolle intitulé « A Grenoble, les écolos, alliés au Parti de gauche, défient la mairie socialiste » par Raphaëlle Besse Desmoulières.
En voici quelques extraits:
Le bruit des marteaux piqueurs résonne dans la Villeneuve, quartier populaire de Grenoble. S’y ajoute celui des gravats qui s’écoulent dans un tube qui serpente le long d’un immeuble voué à la destruction. Mercredi 5 mars, Eric Piolle, candidat écologiste à la mairie, écoute l’histoire de ce bâtiment, l’aile nord du 50, galerie de l’Arlequin, racontée par un collectif d’habitants.
Accompagné de la secrétaire générale d’EELV, Emmanuelle Cosse, et entouré de plusieurs de ses colistiers qui habitent ici, ce quadragénaire à l’allure sportive a prévu de s’attarder dans le quartier. Au programme : une visite des jardins partagés, une rencontre avec des associations et une réunion publique en fin de journée.
Qu’il semble loin, le temps de l’expérimentation sociale imaginée au début des années 1970. Malgré le soleil et les montagnes alentour, les bâtiments ont grise mine. La Villeneuve peine à se débarrasser de l’image qui lui colle à la peau depuis le discours de Grenoble prononcé par Nicolas Sarkozy en 2010, après des émeutes urbaines.
« Il y a des problèmes de sécurité réels avec des trafics de drogue, mais aussi une vitalité associative », assure M. Piolle, qui dit avoir frappé à toutes les portes de ce quartier de 12 000 habitants. Ses militants ont d’ailleurs bien travaillé : la plupart des panneaux d’affichage public arborent son effigie. « Ici, le PS fait – enfin faisait – 80 % des voix, affirme le candidat […]
Ancien cadre dirigeant chez Hewlett-Packard, M. Piolle fait campagne sur le renouveau en politique. Il promeut ainsi « la gauche par envie et non par habitude ». Son projet : renouer avec les habitants. En cas de victoire, il s’engage à démissionner de son mandat au conseil régional pour être « un maire à plein temps ». Il veut aussi « protéger » les services publics locaux de cette ville universitaire avec une tarification progressive de l’eau et du chauffage et la gratuité des transports pour les 18-25 ans. […]
M. Piolle a eu une carrière politique éclair. Militant associatif, il s’engage en 2009 à Europe Ecologie avant d’être élu l’année suivante au conseil régional. […] Cinq ans plus tard, M. Piolle maîtrise tous les codes de la politique – petites phrases comprises. Le PS ? « Il ne fait que gérer l’effondrement du système. » […]
Et d’attaquer bille en tête la précédente municipalité, « la boucherie » des rythmes scolaires, les grands projets « inutiles » – la candidature en 2009 aux Jeux olympiques, le projet de contournement routier au nord, le stade des Alpes… Et ce d’autant plus facilement que depuis 2008 les écologistes sont dans l’opposition. Dans cette ville de près de 160 000 habitants, où François Hollande a fait 64,29 % des voix au second tour de la présidentielle, la bataille se joue à gauche. D’autant que la droite se présente en ordre dispersé. […]
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