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Rythmes éducatifs : une réforme qui doit rester au service des enfants

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Hier, les animateurs de 520 écoles parisiennes étaient en grève, nous les comprenons. Leurs revendications sont légitimes : titularisation et revalorisation, augmentation du nombre d’animateurs à temps complet, prise en compte du temps de préparation des activités qui ont lieu entre 13h30 et 15h, hygiène des petites sections de maternelles. Ces professionnels jouent un rôle fondamental dans l’aménagement des nouveaux rythmes.

Avant même la mise en œuvre de la réforme, nous avions soulevé ces interrogations. Elles s’avèrent être aujourd’hui de vrais dysfonctionnements. En Conseil de Paris, nous avons obtenu des engagements de l’exécutif pour mieux former les animateurs et les agents spécialisés des écoles maternelles (ASEM), renforcer le plan de titularisation, améliorer leurs rémunérations, et renforcer aussi les efforts de ménage dans les écoles. Il reste cependant des questions importantes à régler : la grève des animateurs d’aujourd’hui en témoigne.

Gain pour les enfants sur les plans cognitifs, intellectuels, physiologiques et psychologiques, progrès social pour les personnels, nécessité politique, la réforme des rythmes scolaires est une véritable réforme progressiste demandée depuis plus de 30 ans par de nombreux professionnels. Elle s’inscrit dans une double volonté : s’adapter au rythme des enfants et ouvrir l’école sur le monde. Les 8000 ateliers proposés permettent de créer du lien entre l’école et les acteurs associatifs de la ville. En cela ils favorisent l’égal accès des enfants à la culture, aux arts, à la citoyenneté et aux sports. C’est donc un progrès pour les enfants en particulier et pour la justice sociale en général. Nous l’assumons.

Néanmoins, cette réforme que nous avons voulue et soutenue nécessite encore de nombreux ajustements, tant en termes de moyens que de concertation. C’est pourquoi nous sommes très attentifs à sa mise en place, aux questions qu’elle suscite et aux problèmes rencontrés par les différents acteurs. Nous constatons que la rentrée scolaire a été émaillée de nombreux obstacles : surcharge de responsabilités pour les ASEM, manque d’animateurs et irrégularité des intervenants, manques de locaux, qualité hétérogène des ateliers proposés, insuffisance du ménage, problèmes d’hygiène... Les parents ont également été insuffisamment associés à la mise en œuvre de la réforme. Les difficultés ont été plus fortes encore en maternelle, où les nouveaux horaires sont manifestement inappropriés au rythme des tout-petits.

Nous réclamons une augmentation du taux d’encadrement des enfants (recrutement d’ASEM et d’animateurs) une meilleure formation des animateurs et des ASEM, et une dotation budgétaire par enfant égale aux crédits qui sont attribués pour le scolaire.. Lors du dernier Conseil de Paris, Christophe Najdovski a fait adopter un vœu demandant un bilan spécifique de l'ARE en maternelle d'ici à la fin de l'année, ainsi que l'ouverture d'une concertation qui pourrait aboutir à une évolution des horaires en maternelle. Nous souhaitons d'ailleurs généraliser cette démarche. Ainsi, par la mise en place de Projets Educatifs Territoriaux à l’échelle des arrondissements nous réunirons l’ensemble des parties prenantes (parents d’élèves, enseignants, rectorat, animateurs, élus locaux, représentants des différents métiers du système éducatif et associatif...) afin que la concertation soit la plus large possible. Nous souhaitons également que les ateliers soient l’occasion d’activités de sensibilisation et de découverte de la biodiversité, des enjeux du réchauffement climatique, des jardins partagés...

Alors que certains responsables politiques surfent avec opportunisme sur les obstacles inévitables posés par cette réforme, nous réaffirmons que tout projet politique d’envergure nécessite du temps mais également une capacité à entendre les revendications des acteurs de terrains et à favoriser la concertation pour en améliorer la mise en œuvre. C'est notre méthode et c'est dans ce sens que nous continuerons d'aller.

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