Le vélo, mode de déplacement écologique par excellence
Le vélo est le mode de déplacement écologique par excellence : non polluant, peu consommateur d’espace public, rapide, économique et bon pour la santé.
Des études ont montré que la pratique régulière du vélo, à raison de 30 minutes par jour, engendre une économie en terme de dépenses de santé de 5,6 milliards d’€ en France, et le secteur économique du vélo représente quant à lui un chiffre d’affaires de 4 ,5 milliards d’€ et 35 000 emplois.
Autant de raisons de soutenir une politique de développement du vélo comme mode de transport urbain à part entière.
Les écologistes soutiennent depuis toujours l’idée que le vélo est un mode de déplacement à part entière, et que les pouvoirs publics doivent encourager sa pratique.
Si des progrès ont été réalisés ces dernières années, avec le développement du réseau cyclable et des évolutions réglementaires encore timides, si le vélo a désormais droit de cité, il n’en demeure pas moins que sa part modale dans les déplacements reste modeste, de l’ordre de 3 % à Paris.
Aussi, il est primordial d’intensifier la politique de développement du vélo en Ville.
En premier lieu, en mettant en œuvre sans tarder les mesures permises par la réglementation.
Remarquons tout d’abord que la mise en place des double sens cyclables dans les zones 30 n’a, contrairement à ce que certains ont pu affirmer, entraîné aucun accident à Paris.
Comme nous le disons depuis longtemps, dans une ville apaisée, où la vitesse de circulation est réduite, les différents modes de déplacement peuvent cohabiter sans encombre.
Le succès des double sens cyclables démontre la pertinence qu’il y a à réduire la vitesse des véhicules motorisés sur la grande majorité des axes parisiens.
Aussi est-ce la raison pour laquelle nous pensons que la Ville de Paris devrait développer encore les voies où la vitesse est limitée à 30km/h, et réserver aux seuls grands axes une vitesse de circulation à 50km/h.
Il y a urgence à adopter au niveau national un code de la rue, qui permette notamment aux piétons et aux cyclistes d’être mieux pris en compte dans les déplacements en ville.
Gageons que si une nouvelle majorité parlementaire de gauche et écologiste sort des urnes en mai et juin prochains, ces mesures pourront rapidement être mises en œuvre.
Un autre élément important de cette délibération concerne la faculté de pouvoir tourner à droite à certains carrefours.
Là encore, nous avons pu voir ici ou là, des personnes s’offusquer de ce que les cyclistes pourraient « griller les feux rouges » de façon tout à fait légale.
Il faut tout d’abord rappeler que cette possibilité existe déjà pour les automobilistes avec le tourne à droite voiture signalé par une flèche orange clignotante.
Pour les cyclistes, il s’agit de pouvoir tourner à droite, en laissant bien sûr la priorité aux piétons et à la circulation transversale.
Le tourne à droite fait partie de la panoplie des mesures qui favorisent l’usage du vélo, et il a fallu attendre 14 mois pour que le décret d’application de novembre 2010 soit publié au Journal Officiel, il y a tout juste 10 jours.
Pour ce qui est de la mise en œuvre du tourne à droite, nous souhaitons que l’expérimentation qui sera menée sur une quinzaine de carrefours dans le 10e arrondissement pourra être rapidement généralisée, puisque le décret d’application le permet désormais.
Nous espérons ainsi que Paris montrera son volontarisme en matière de développement de l’usage du vélo, comme le font les villes de Strasbourg et Bordeaux.
Pour ce qui concerne le programme d’aménagements cyclables pour 2012, celui-ci s’inscrit dans la volonté partagée au sein de la majorité municipale de poursuivre sur l’élan de la première mandature, et de mailler le territoire à l’échelle métropolitaine et à l’échelle locale.
Nous notons tout d’abord que l’aménagement des berges de la Seine à Paris sera bloqué par la décision du premier ministre François Fillon, de suspendre le projet sur la rive gauche.
Rendre les berges aux piétons et aux cyclistes, valoriser ce site unique inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, cela ne semble pas être la priorité de M. Fillon qui, comme cela a été rappelé ce matin, a une conception très archaïque de l’aménagement urbain.
Pour ce qui est du reste du programme, je souhaite évoquer un point de méthode. Les élus au conseil de Paris s’expriment sur un plan vélo qui a été discuté en amont avec les mairies d’arrondissement et les représentants des usagers du vélo au sein du comité parisien du vélo.
Toutefois, nous regrettons qu’il n’y ait plus d’instance comme la commission extra-municipale des déplacements, qui avait été mise en place sous l’ancienne mandature, et qui permettait aux élus du conseil de Paris de participer en amont à l’élaboration des projets.
Je dis cela car les amendements que nous proposons pour inscrire tel ou tel itinéraire au plan vélo reçoivent quasi systématiquement une réponse négative de la part de l’exécutif, au motif que le programme vélo est déjà bouclé.
Notre assemblée municipale ne dispose que de peu de marge d’intervention sur les projets, ce qui ne favorise pas la qualité du débat démocratique.
Malgré cela, je veux saluer l’effort qui sera mené en 2012 pour développer le réseau cyclable, en partenariat avec la région Ile de France qui finance en grande partie les projets.
Nous approuvons notamment les aménagements qui seront réalisés sur les quais hauts en rive droite, et qui permettront de prolonger la piste Seine et de lui donner la cohérence et la continuité indispensables pour relier l’est et l’ouest parisien.
Nous avons présenté un vœu pour améliorer le programme et en particulier pour que l’aménagement projeté sur l’avenue de Nogent dans le bois de Vincennes puisse être prolongé jusqu’au Château de Vincennes, et favoriser l’intermodalité avec le métro
Enfin, le développement des liaisons cyclables inter quartiers est indispensable pour renforcer le maillage local et favoriser les déplacements de proximité à vélo.
Je suis heureux de voir que la proposition que j’avais faite d’une liaison entre l’avenue Daumesnil et la rue Villiot dans le 12e arrondissement ait été reprise et qu’elle sera matérialisée par un itinéraire cyclable, permettant notamment de désenclaver le quartier Villiot et d’assurer la jonction avec la piste Seine.
Nous approuvons donc ce projet de délibération et vous invitons, monsieur le Maire, à poursuivre dans la voie engagée il y a maintenant 11 ans pour faire du vélo un mode de déplacement qui compte à Paris.
Intervention au conseil de Paris des 6 et 7 février sur le programme 2012 d'aménagements cyclables dans le cadre du Plan Vélo
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