TGV : la Cour des comptes dénonce une addiction coûteuse des élus locaux
La cour des comptes a rendu un rapport qui pointe les dérives de l‘extension du réseau de lignes à grande vitesse (LGV). Ce rapport jette une lumière crue sur l’addiction des élus locaux pour ces « grands projets », souvent utilisés comme hochets électoraux lors des campagnes, rarement réalisables et aux financements hasardeux.
Pour les élus écologistes il est temps de sortir de l’aveuglement du tout-TGV et ses conséquences désastreuses sur la dégradation du réseau existant à bout de souffle.
Deux « grands » projets épinglés en Rhône-Alpes
En Rhône-Alpes, deux grands projets se partagent les faveurs des barons locaux : la ligne Paris Orléans Clermont Lyon et le Lyon Turin.
Le Lyon Turin fait désormais l’objet d’un communiqué mensuel de Jean-Jack Queyranne. Le dernier en date, la semaine dernière, se félicitait du fait que le Premier Ministre ait annoncé (une nouvelle fois) le soutien de l’Etat au projet. Usant jusqu’à la corde le plan de communication du grand-projet-qui-avance-franchit-une-nouvelle-étape, cette fois-ci c’est bon le Lyon Turin est sur les rails.
La Cour des comptes éclaire d’une lumière crue ce type d’annonce avec la formule lapidaire : « pour les projets de lignes à grande vitesse, l’annonce politique supplante la rationalité. ». Le collier de perles des communiqués sur le Lyon – Turin est l’exemple même de ce que la Cour dénonce : « On constate que les annonces politiques, à haut niveau, confortent solidement les projets avant même que soient menées à bien les phases préliminaires ». Ainsi, alors que la ligne existante a été mise aux normes et pourrait couvrir le trafic de marchandises entre l’Italie et la France, Jean Jack Queyranne s’accroche au Lyon Turin.
La LGV Paris – Orléans – Clermont – Lyon suit exactement les mêmes errements que le Lyon – Turin : sur-communication des élus locaux et tracés qui suivent les promesses électorales plutôt que la rationalité.
Des trains pour tous plutôt que des chimères irréalisables
Les élus écologistes préconisent une réorientation de la politique de transports en faveur des trains du quotidien, ceux empruntés par la majorité des usagers, pour améliorer leur qualité, en privilégiant la technique et l’attractivité commerciale au béton. Les nouveaux projets doivent donc concerner d’abord les tronçons saturés ou impossibles à moderniser.
En matière de fret comme de voyageurs, le TGV rend un service précieux sur certains axes, où il peut à la fois concurrencer la voiture et l’avion. Mais il est très coûteux et mal adapté au territoire du cœur de France et son chapelet de villes moyennes. Pour notre territoire et pour développer les liaisons ferroviaires entre Lyon et la façade Atlantique, les élus écologistes ont développé un concept alternatif : le train à haut niveau de service, ou THNS. Pour le découvrir : destrainspourtous.fr