Emplois verts : Oasure plante des roseaux pour épurer les eaux usées et aide les travailleurs à s’insérer

Oasure

Préserver l’environnement et favoriser l’emploi ne s’opposent pas. A la Région, Cyril Kretzschmar cherche à les rassembler dans un même projet.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Pendant des années, les communes ont construit des stations d’épuration chères et voraces en énergie, alors que l’assainissement des eaux usées se fait très bien avec de simples roseaux dont les racines digèrent les matières organiques.

A Saint-Just-Saint-Rambert, près de Saint-Etienne, la société Oasure s’est spécialisée dans la phytoépuration. Pour les petites communes, elle plante ses roseaux sur des filtres de sable où les eaux percolent, s’assainissent, et ressortent au même niveau de propreté qu’une rivière. « Avec la nouvelle directive sur l’eau, ce type de solution est adopté par 90% des petites communes rurales », assure Jean-Jacques Reymond, directeur d’Oasure.

La société décline aussi le même procédé pour décanter les boues issues de plus grandes stations d’épuration et réduire au maximum les déchets ultimes. Elle installe aussi ses roseaux là où sont collectées les eaux très sales drainées des routes qui sinon s’écoulent directement à la rivière. L’entreprise peut enfin recréer des zones humides, à l’heure où l’on commence à réaliser à quel point leur assèchement a accru le risque d’inondation autant que la perte de biodiversité.

Pour son directeur, « le développement durable est la raison d’être d’Oasure ». En effet, non seulement son activité est tournée vers la préservation de l’environnement, mais elle sert aussi de tremplin pour des personnes qui ont perdu la capacité à retrouver un emploi. Ses 10 ouvriers sont des salariés en insertion. « Ils viennent ici pour résoudre leurs problèmes comme l’endettement, se stabiliser, puis réfléchir à un projet personnel de recherche d’emploi, explique Jean-Jacques Reymond. Notre activité en extérieur au contact du végétal s’avère rééquilibrante pour eux qui ont connu l’usine, l’intérim, le travail en postes… Ici, ils manipulent le terreau, sèment et voient grandir ce qu’ils ont planté. C’est très valorisant. »

« Aurions-nous à choisir entre développement économique, emploi pour tous et préservation de l’environnement ? Non, nous avons à réunir ces trois enjeux en un seul projet, car l’évolution vers vers une économie soucieuse de réduire les risques environnementaux et le gaspillage des ressources est fortement créatrice d’emplois », explique Cyril Kretzschmar. Le conseiller délégué à la Nouvelle économie a ainsi fixé à la Région l’objectif de créer ou convertir 70 000 emplois verts d’ici à 2020.

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