Les acteurs régionaux de l’habitat critiquent la politique du gouvernement
Par Marie-Odile Novelli, Vice-présidente au logement, à la politique de la ville et aux solidarités
Le Comité Régional de l’Habitat (CRH), inconnu du grand public, fait partie de ces rouages de la grande machine des politiques publiques françaises. Présidé par le préfet, le CRH se compose des principaux acteurs du logement dans la Région. Bien souvent, on y entérine des décisions proposées par le gouvernement.
Pourtant, jeudi 9 février, un grain de sable s’est glissé dans le rouage. Une bonne partie des participants, bailleurs HLM, acteurs associatifs du parc privé et collectivités territoriales, ont refusé d’approuver les aides prévues par l’Etat en matière de construction de logements HLM pour 2012.
Le programme a été voté avec une seule voix favorable, celle du préfet, les autres membres préférant s’abstenir et voter une motion demandant au gouvernement de réexaminer sa proposition.
La situation est en effet problématique. En pleine crise économique et en pleine crise du logement, l’Etat non seulement réduit les objectifs de production mais surtout sa contribution financière. Entre 2008, début du mandat de N. Sarkozy, en 2012, l’objectif de production de logements sociaux a été réduit de 500 logements et ce sont 20 millions d’euros annuels en moins, soit une baisse d’1/3 du budget. Jusqu’à présent ce sont les bailleurs (c’est-à-dire leurs locataires), le 1% (c’est-à-dire les entreprises et à leurs salariés) et les collectivités territoriales, qui assurent le financement de la différence. Aujourd’hui, les acteurs régionaux souhaitent que le gouvernement assume ses responsabilités.