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BP 2015 – Tourisme

BP 15

Séance plénière du jeudi 18 décembre

BP 2015 - Tourisme

Intervention de Victorine VALENTIN intégrant l’intervention préparée par Djamila SONZOGNI pour les groupes Socialiste et Démocrate et Europe Écologie Alsace

 

En gras : les éléments préparés par Djamila SONZOGNI

 

Monsieur le Président, Madame la Présidente, Chers collègues,

 

Je ne vais pas retracer les chiffres du Tourisme en Alsace et je ne vais pas non plus balayer l’ensemble des axes retenus et des actions mises en œuvre pour les développer.

 

Nous nous réjouissons bien sûr que le Tourisme, activité non délocalisable, continue à être soutenu à budget constant par la Région. Budget constant ? Quoique…

Que va-t-il se passer après la décision de la Fédération Française de Sport Automobile de quitter l’Alsace pour la Corse ? En effet, la FFSA n’a pas cherché des sponsors privés alors qu’ils bénéficiaient, soi-disant, de 18 M€ de retombées économiques. Ce qui est surtout retombé aujourd’hui, c’est cet alibi. Cela fait cinq ans que nous prenons position contre le gaspillage de subventions publiques et de moyens humains, sans compter les répercussions écologiques de cette « manifestation d’envergure » comme vous la nommez dans le rapport et à laquelle vous aviez prévu de consacrer 460 000 € - soit tout de même 4 % du budget total.

Cette somme sera-t-elle déduite de l’enveloppe globale ou affectée à d’autres axes ? Ces 460 000 € iront-ils abonder un autre budget ou resteront-ils affectés au budget tourisme ? Si cette deuxième option devait être retenue, nous souhaitons que la Commission Tourisme soit associée au choix des stratégies qui pourraient bénéficier de cette somme. Nous pensons à des mesures en faveur des hébergements associatifs pour lesquels 300 000 € sont inscrits au budget mais dont la moitié est d’ores et déjà fléchée sur un seul projet.

 

Concernant la consultation des membres de la Commission, je me dois de souligner la qualité d’écoute et de co-construction qui règnent au sein de la Commission Tourisme. Cela nous a permis de participer très largement par exemple à l’élaboration du nouveau dispositif adopté pour l’hôtellerie alsacienne.

La première évolution mise en œuvre en 2014 allait dans le bon sens, mais pas suffisamment. Une deuxième évolution qui devrait s’appliquer en 2015 va beaucoup plus loin.

Elle est plus exigeante sur le développement durable dans ses composantes environnementale et sociale, et elle prend mieux en compte la répartition sur le territoire. La méthode de sélection des projets est pertinente et les taux d’éligibilité permettent à des petits projets d’être soutenus.

C’est le résultat d’un vrai travail de réflexion, d’échanges, quelquefois vifs, au sein de la commission, qui a abouti à un consensus acceptable. Les critères environnementaux et sociaux seront bonifiés, cela devrait améliorer largement l’offre touristique.

Malheureusement, nous ne sommes pas entendus de la même façon sur tous les dossiers.

Nous nous réjouissons que l’Agence d’Attractivité d’Alsace coordonne les actions en vue de développer harmonieusement les territoires là où ils se retrouvaient parfois en concurrence mais déplorons que nous n’ayons toujours pas réussi à constituer une seule et unique entité de développement touristique pour promouvoir toute l’Alsace.

Cette année encore, nous regrettons la part trop importante de la communication, qui représente un tiers du budget. On aurait pu espérer qu’en intégrant l’AAA, le financement serait moins important. Il n’en est rien. A côté des presque 3 M€ pour l’ex CRT, l’écoutourisme ne bénéficie lui que de 40 000 € pour des actions de communication. Rien n’est prévu pour soutenir le développement de cette filière prometteuse et nécessaire.

Enfin, et pour finir, il reste le Golf de la Sommerau pour lequel 300 000 € sont inscrits au budget. Outre le fait que ce budget devrait figurer, selon nous, dans le budget de la commission « sport », nous avons des questions sur le budget global qui engagerait la Région puisqu’il est question de 1 370 000 € alors que le plan de financement global qui circule fait état de 1 851 200 € ; soit une différence de un demi-million d’euros attribué à la Région. Nous aimerions donc avoir le plan exact de financement global du golf à ce jour.

Quoi qu’il en soit, nous maintenons que ce projet, onéreux, qui amènera à gaspiller des terres, de l’argent public pour sa construction, puis de l’énergie et de l’eau pour son entretien, ne doit en aucun cas bénéficier de subventions publiques. La balle est dans votre camp si on peut dire.

 

Vous comprendrez donc que nous ne pouvons voter le Budget Tourisme.

Djamila SONZOGNI et Victorine VALENTIN