23 novembre 2012 – Question au préfet : Fessenheim
Séance plénière du 23 novembre 2012
Question au préfet : Fessenheim
Intervention de Jacques Fernique
Monsieur le Préfet,
Notre région a une opportunité, celle d’être pionnière de la transition énergétique. On sait en effet combien à terme la vitalité économique et la compétitivité dépendront de la capacité à s’affranchir des énergies carbonées et non renouvelables et à maîtriser sobriété et efficacité énergétique. L’Alsace entend donc bien ne pas rester à l’écart ou en retard de ce mouvement : nous attendons ainsi beaucoup du grand débat national et territorialisé sur la transition énergétique qui devrait commencer incessamment pour se prolonger jusqu’en mai. Nous espérons que pour notre région ce débat sera de grande qualité, permettra une vraie mobilisation des acteurs et saura en Alsace profiter de la dynamique transfrontalière. En effet, ce débat ne peut pas être strictement national et il faudra associer nos voisins allemands qui ont déjà engagé ce qu’ils appellent l’Energiewende, c'est-à-dire la transition énergétique.
D’ores et déjà l’État a annoncé une des étapes de cette transition : l’arrêt de la production nucléaire à Fessenheim. « Le plus tôt possible » a dit la Ministre Mme Delphine Batho, « avant fin 2016 » s’est engagé le Président de la République. Monsieur le Préfet, ce choix de fermeture est sage (d’ailleurs le récent rapport d’expertise effectué par nos voisins du Bade-Wurtemberg constate un état de sûreté pour Fessenheim nettement inférieur à ses homologues allemands, y compris par rapport aux centrales déjà fermées en Allemagne après Fukushima). Nous attendons de l’État des précisions et des explications sur les conditions de cette fermeture annoncée. Des précisions sociales bien sûr, car il faut répondre clairement aux légitimes attentes locales d’activités et d’emplois qui prendront le relais, notamment le pôle d’excellence en matière de démantèlement qu’on nous promet. Des explications sur le calendrier de fermeture, voire sur la sincérité de cette fermeture. En effet, nous sommes perplexes en constatant qu’EDF va engager des investissements lourds sur ce site, notamment pour se conformer aux demandes que l’Autorité de Sûreté Nucléaire avait formulées avant que soit connue la décision présidentielle (ainsi la centrale devra s’arrêter si le radier n’est pas renforcé au 30 juin). Monsieur le Préfet, il serait absurde d’engager entre 20 et 200 millions d’euros à fonds perdus pour une activité qui doit cesser entre maintenant et la fin 2016. Ma question est donc simple : l’État est-il oui ou non déterminé à fermer ces réacteurs ?Merci.