Sauver et développer le rail en Auvergne, il y a urgence !
Par nicole rouaire le lundi 28 octobre 2013, 08:43 - Les élu(e)s Europe Ecologie - Lien permanent
Après les fantasmes autour du TGV en Auvergne, faisant fi de son coût prohibitif de 15 milliards d’euros, la réalité revient au galop : malgré les investissements conséquents du Conseil régional en faveur des trains du quotidien (Plan rail sur les voies et modernisation des rames), le développement, et pire, le maintien du réseau de transport ferré en Auvergne sont aujourd'hui menacés. D'ores et déjà de graves inquiétudes pèsent sur l'avenir des lignes reliant Clermont-Fd à Tulle, Béziers, et St-Etienne, faute de travaux de modernisation. Pourquoi ?
Car les dotations financières de l’Etat à notre Région vont baisser. Car l’Etat, Réseau Ferré de France et la SNCF souhaitent désormais se concentrer sur les lignes ferroviaires principales et l’interconnexion des grandes villes, au détriment de la desserte des zones moins denses et du Massif Central. Car la SNCF facture très chèrement ses prestations à notre Région pour un service dont la qualité est loin d’être irréprochable. Car le futur Contrat de Plan Etat-Région risque de privilégier la route au détriment du rail, ce qui serait totalement anachronique.
Car les Régions ne disposent toujours pas d’une ressource fiscale affectée au développement du TER, faute d'une volonté politique, à droite comme à gauche, de réorienter en profondeur la fiscalité en faveur du développement durable : taxer les activités polluantes, les bénéfices des sociétés autoroutières, supprimer les multiples avantages fiscaux pour le transport routier et l’aviation, les consommations et les transports inutiles, etc. permettrait non seulement de développer les alternatives au tout routier, d’inciter à la relocalisation de l'économie et de réduire des taxes sur les biens de première nécessité pour les citoyens ou les charges pesant sur le travail des TPE et des PME.
Fermeture de la ligne Laqueuille - Eygurandes : voir l'article de France Bleu
Commentaires
Bonjour à toutes et à tous.
Je vois que mon dernier post a été « modéré », manière politiquement correcte pour dire qu’il a été censuré.
Il n’y avait pourtant rien d’incorrect dans ce post, hors peut-être, le fait que je dénonçais la gabegie de l’imposture éolienne, dont votre mouvement se fait le promoteur ?
Comme je vous l’ai écris, et je persiste, je vous combattrais toujours sur ce terrain.
Par contre, je suis en accord avec vous concernant la nécessité vitale pour notre région de sauvegarder nos lignes secondaires.
Nous aurons le plus grand besoin de ces ligne lorsque, la raréfaction et la monté du prix des carburants, fera du déplacement des biens et des personnes une denrée de luxe.
De la fin du XIXème au début du XXème siècle, le chemin de fer a été l’acteur essentiel du désenclavement du Massif Central.
Insidieusement, nous revenons à la situation qui était la sienne avant que le rail ne desserve les contons les plus isolés.
La SNCF avait pour slogan, dans les années 45/50 :
« Où le train passe, la vie reprend ».
Je peux dire que l’inverse est vrai.
Partout où des gares ont fermé, partout où des lignes ont été supprimées, les économies locales se sont effondrées.
Après la suspension, « pour raison de sécurité », des lignes de Lapeyrouse à Volvic, et d’Eygurande-Merlines à Montluçon, c’est la section d’Eygurande-Merlines à Laqueuille qui passe à la trappe. (22 km jadis à double voie).
Dès lors, on ne voit pas quels trains circuleront sur la section limousine consécutive Ussel – Eygurande-Merlines (18 km à voie unique).
L'étoile ferroviaire d'Eygurande va donc s'éteindre dans une indifférence soigneusement préparée par le tarissement progressif des trains et des périodes de circulation. L'Etat continue de glisser sournoisement la fermeture Eclair séparant le Massif Central en deux parties ne communiquant plus.
C’est la fin désormais actée de l'Intercités Lyon - Bordeaux via Clermont-Ferrand.
Il va devenir impossible de gagner en train le Limousin, du moins depuis l'Auvergne ou Rhône-Alpes.
De même, l'Auvergne devient inaccessible par le rail depuis le Limousin et l'Aquitaine, sauf à faire d'invraisemblables détours facturés au prix fort et ponctués de correspondances incertaines.
Les habitants de communes, telles que Bourg-Lastic ou Messeix, n’auront que le bus ou la voiture pour se déplacer, tant que le prix des carburants leur sera accessible.
Ensuite ?
Ils resteront chez eux, ou bien déménageront dans les banlieues surpeuplées de nos grandes citées.
Ne voyant pas la nécessité de me cacher derrière un pseudo, je signe de mon nom, et assume.
Didier Chateau, de Nohanent.
Monsieur,
Votre dernier commentaire n'a pas été modéré, nous ne l'avons jamais reçu, en tout cas pas avec l'adresse mail que vous utilisez ce jour. Peut-être qu'il y a eu un dysfonctionnement du blog.
Nous laissons tous les commentaires, qu'ils soient positifs ou négatifs à notre encontre (vous pouvez tous les consulter d'ailleurs pour vérifier mon propos), donc je vous laisse le soin de le réécrire quand vous en aurez la possibilité.
Bien cordialement,
A "Goupe EELV", bonjour.
Il est vrai que le post auquel je fais allusion avait été écris le 11 novembre 2013, sur votre site à l’adresse :
http://auvergne.eelv.fr/2013/10/30/...
Hors je viens de constater que ledit post a été publié il y a quelques minutes…
Donc, veuillez considérer mon « coup de gueule » comme nul et non avenu.
Sachant l’engagement de votre groupe au niveau de l’éolien industriel dans notre région, j’étais en droit de supposer que mon entrée en matière n’avait guère plu.
Je vous remercie aussi d’avoir supprimé le doublon que j’avais fais, suite à une mauvaise manipulation.
Bien cordialement,
Didier Chateau.
Je reviens sur ce sujet, car le domaine ferroviaire est une de mes passion, ce qui, je le reconnais, n’est pas gage d’impartialité !
Que peut-on constater ?
Alors que tous les signaux sont au rouge en ce qui concerne les stocks d’énergies fossiles, la route continue à être privilégiée, tant du point de vue du déplacement des personnes, que du transport des marchandises.
On demande à une entreprise d’Etat, non plus d’assurer un service public, mais de faire du bénéfice.
De plus, on demande à cette organisme d’Etat de ne surtout pas faire d’ombre à l’ensemble de l’industrie du transport routier (pris dans le sens large du terme), et si nécessaire, ordre lui est donné de s’effacer.
La technique utilisée est simple :
RFF décide de supprimer une section jugée par elle « non rentable ».
Dans un premier temps, l’entretient de la section est réduis, voir supprimé.
De cette absence d’entretient découlent des limitations de vitesse de plus en plus basses.
Quand le pourrissement de la section visée est à « maturation », RFF présente la note, bien entendu des plus salée, à la région, laquelle, dans la plus part des cas, ne peut ou ne veut pas payer.
La section est donc suspendue « provisoirement » pour « raison de sécurité ».
C’est ce qui c’est passé pour les lignes de Lapeyrouse à Volvic, d’Eygurande à Montluçon, « suspendues provisoirement » depuis respectivement 2007 et 2008, pour « raison de sécurité ».
C’est ce qui va se passer pour la section d’Eygurande à Laqueuille, ce qui amènera obligatoirement la remise en question de la section d’Ussel à Eygurande, ce qui coupera, d’un point de vue ferroviaire, définitivement l’Auvergne du Limousin et de l’Aquitaine.
Et, parallèlement à cette situation, les projets d’élargissement des infrastructures routières vont bon train (gag !), malgré bien souvent un cout pharaonique.
On peut même prétendre que certain de ces projets n’on qu’un but électoraliste, comme par exemple, l’élargissement de la route Départementale 986 entre La Miouze et Pontgibaud, exactement parallèle à la ligne du Chemin de Fer, travaux dont le coût est chiffré à 1 million d’euro le kilomètre !
Le sujet étant un peu long à développer, je prépare une seconde partie.
D.C.
Suite et fin de mon (long) commentaire.
Je fais ce constat :
- En l’espace de 80 ans, le réseau a pratiquement été réduit de moitié, et il est revenu au niveau où il était en 1880.
- Aujourd’hui le réseau se concentre sur les grands axes, et les banlieues des grandes métropoles. On en arrive au fameux « réseau noyau » rêvé par les technocrates anti-ferroviaires des années 60, à l’époque où s’ouvrait un avenir radieux pour l’industrie automobile et tout ce qui gravite autour.
- La France rurale retourne progressivement à son enclavement, et le coût grandissant des énergies ne va pas arranger les choses.
- Le fret ferroviaire, est lui aussi devenu exsangue dans la France rural (suppression du trafic « wagon isolé »), et la fermeture au fret est souvent le prélude à la fermeture complète.
Pourtant, ce réseau secondaire, même s’il est parfois localement déficitaire, n’est-il pas vital pour la pérennité de l’ensemble ?
Que seraient nos grands fleuve, s’ils n’étaient pas alimentés par leurs affluent, aussi modeste soient-ils ?
Notre voisin, la Suisse, non seulement a su garder l’intégralité de son réseau ferré, mais en plus l’a modernisé.
Sommes-nous donc si bêtes en France ?
La question peut se poser.
Afin de compléter votre information sur ce sujet, je vous invite à consulter ces deux liens :
http://transportrail.canalblog.com/...
Et :
http://transportrail.canalblog.com/...
(Ce dernier lien est une analyse très fouillée en 4 chapitres. Long, mais instructif)
Cordialement à tous.
Didier Chateau.
Je suis pour ma part consterné par l'action actuelle du gouvernement relayé activement et avec zel par RFF et la SNCF.
la cour des comptes a émis un avis défavorable sur les lignes secondaires qui représentent 25% du réseau et on se sert de cela.
Mais ils ont eu une approche dramatiquement conformiste.La fermeture d'une ligne ferroviaire est une approche à ultra court terme qui oublie:
-l'aménagement des territoires desservis et leur économie
-les incertitudes énergétiques et climatiques
-les difficultés et le cout ultérieur de réouverture (5 fois plus cher sans compter le problème de la périurbanisation et du mitage du territoire))
-la possibilité d'exploiter ces lignes autrement (on aimerait tant entendre Guillaume Pépy sur ces lignes au lieu de l'entendre en permanence faire l'apologie du car)
-du patrimoine qu'elles représentent
En fermant ces lignes comme naguère les réseaux de tramway, on fait une erreur majeure que les générations futures ne pourront que regretter et sur laquelle il sera très difficile de revenir....
50000 km de lignes sont menacées de fermeture dans les 5 ans et l'Etat refuse de financer leur régénération dans le cadre des CPER en cours de discussion avec les Régions.
En fermant ces lignes, on va une nouvelle fois se priver d'un formidable outil pour structurer l'urbanisation et rendre la population moins dépendante de la voiture. C'est totalement irresponsable, les mouvements politiques attaché au rail et à l'aménagement du territoire intelligent doivent réagir maintenant sinon il sera trop tard. Il faut une prise de conscience
Il fallait lire 5000km et pas 50000!!! mais c'est déjà bien trop...