Vœu contre les licenciements boursiers annoncés par le groupe Michelin en Indre et Loire
Par nicole rouaire le mercredi 26 juin 2013, 16:28 - Les élu(e)s Europe Ecologie - Lien permanent
Voeu déposé par le FdG, amendé par le groupe EELV. Les deux groupes ont voté ce voeu, le PS a voté contre, et la droite n'a pas pris part au vote
Le groupe Michelin a annoncé sa volonté de supprimer 700 emplois dans son usine de pneumatiques poids lourds à Joué-les-Tours. Michelin annonce également l’arrêt de la production, d’ici au premier semestre 2015, pour la regrouper sur le site de La Roche-sur-Yon.
Les raisons invoquées, avec la baisse des ventes dans le secteur poids lourds, masquent bien mal une stratégie qui vise à satisfaire toujours plus les intérêts des actionnaires. En effet la santé financière de Michelin est resplendissante. La multinationale auvergnate a réalisé, en 2012, un chiffre d’affaire de 21,5 milliards d’euros, en hausse de 25%, et un bénéfice net de 2,4 milliards d’euros (+ 7,4 %).
Le manufacturier dit vouloir éviter des licenciements secs et des départs contraints. Pour cela, Michelin propose comme menu à ses salariés des départs en retraite anticipée ou de la mobilité sur le territoire national pour les plus jeunes. Comme trop souvent cette mobilité forcée se traduirait par des déchirements de familles et des séparations insupportables pour les salariés ! Il est à noter ici, que cette mobilité forcée vient d’être inscrite dans la loi dite de « sécurisation de l’emploi » transcrivant l’Accord National Interprofessionnel du 11 janvier dernier. Ainsi désormais tout employeur pourra demander à ses salariés de se rendre mobiles plus facilement sous peine de licenciement en cas de refus.
Cette nouvelle affaire Michelin est une véritable leçon politique. Il y a quatorze ans, en 1999, le groupe avait provoqué un tollé en annonçant simultanément un bénéfice semestriel en hausse de 17 % et la suppression de 7500 postes en Europe. Le licenciement boursier, les suppressions d’emplois abusives, sont comme une seconde peau pour l’entreprise.
Le 16 mai 2013, les députés du Front de Gauche défendaient à l’Assemblée nationale une proposition de loi « interdisant les licenciements boursiers et les suppressions d’emplois abusives ». Dans son exposé des motifs, le texte prenait précisément en exemple « l’affaire Michelin » de 1999, comme point de départ de la généralisation des licenciements boursiers. Malheureusement cette proposition de loi, a été rejetée par une partie de la majorité parlementaire.
Le Conseil régional d’Auvergne, soucieux du développement de l’emploi demande au gouvernement d’examiner à nouveau la proposition de loi portée par le groupe Front de gauche, telle qu'amendée par le groupe EELV, afin de doter notre législation de moyens juridiques contraignants pour empêcher ces licenciements abusifs. Le Gouvernement peut agir vite, en remettant à l’ordre du jour notre proposition de loi.
Dans leurs amendements, les députés EELV ont demandé aux entreprises, qui effectuent des licenciements boursiers, de rembourser les aides publiques, directes ou indirectes, qu’elles ont perçues des collectivités.