La complémentarité peut se réaliser en stationnant un vélo à la gare de départ, ou bien à la gare d'arrivée,ou bien en louant un vélo en libre service là où c'est possible. Problème majeur : la sécurité de la machine n'est pas assurée faute d'équipements en gare, avec un risque de vol ou de dégradation non négligeable. Solution évidente : la mise en place d'abris vélos fermés, individuels ou semi collectifs avec accès par clé ou carte. Cette formule est développée massivement en Rhône-Alpes où la plupart des gares sont ou vont être équipées. En Auvergne, on en reste encore pour l'instant à une seule expérimentation en gare de Riom, avec une formule très coûteuse.

On peut aussi prévoir, dans les gares fréquentées, le stationnement des vélos dans un endroit de passage : c'est par exemple le cas à Tours où plus de 400 vélos stationnent sous la verrière au bord des quais…

L'autre moyen de marier le train et le vélo est de l'emporter avec soi, ce qui est bien évidemment très pratique lorsqu'on en a besoin au départ pour aller à la gare et à l'arrivée pour se rendre à sa destination finale.

Tous les TER Auvergne sont ouverts au transport gratuit des vélos … dans la limite des places disponibles. Or, des places disponibles, il y en a bien peu car, sauf dans les rames tractées RRR, la capacité est réduite et, en période de pointe, il peut y avoir des conflits d'usage avec les voyageurs… surtout si le nombre de places offertes n'est pas conforme au plan de transport normal (un seul autorail quand il en est normalement prévu deux).

Les autorails X73500 (1 voiture, 80 places, surnommés les "cigares") ne comportent que trois emplacements vélos, et encore entre des strapontins qui peuvent être occupés par des voyageurs. Les automoteurs AGC (3 voitures, 150 places, surnommés les "Bombardier") ne comportent que six emplacements. Sur les AGC il était prévu un emplacement pour un espace bar avec distributeur automatique de boissons qui n'a pas été utilisé, la SNCF arguant de difficultés de maintenance !

Pour récupérer cet emplacement, il est prévu d'y installer six sièges passagers supplémentaires et un casier à bagages. Manquer cette occasion d'accroître le nombre de places vélos serait stupide ! On pourrait créer quatre places vélos de plus, tout en rajoutant quatre places passagers. Ce serait intéressant pour les voyageurs quotidiens qui restent debout en tenant leur bicyclette ou encombrent la plateforme ; et ce serait intéressant pour les trains desservant des zones touristiques et dans lesquels un groupe (même réduit) avec vélos ne peut pas facilement prendre le train. Les autorails AGC desservent des lignes touristiques (Clermont – Aurillac, Clermont – Nîmes, Clermont – Volvic, …) sur lesquelles les possibilités de balades au départ des gares, voire de gare à gare, pourraient être largement développées, à VTT ou sur route…

Mais au pays du tourisme sur pneus … Michelin, imaginer le tourisme autrement que motorisé relève encore de la révolution culturelle !

Pierre POMMAREL - Groupe Europe Ecologie Les Verts. Président de la Commission Mobilité

Sur ce sujet, voir également les actions et vidéos de Vélo Cité, association locale de promotion du vélo.

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