TER : une voie unique n'est qu'une demie voie ferrée...
Par nicole rouaire le mercredi 19 novembre 2008, 09:27 - Humeur... - Lien permanent
Les voies ferrées régionales se doublent enfin, comme on le fait depuis 40 ans pour les routes ! Le doublement des voies et, à défaut, la multiplication des points de croisement télécommandés sont indispensables pour offrir un service attractif et fiable.
Après Lyon/Villard/Bourg en Bresse, Valence/ Romans/Grenoble,
Béthune-Don/Lille et prochainement Aix/Manosque, Toulouse/St Sulpice/Albi, les
voies ferrées régionales se doublent enfin, comme on le fait depuis 40 ans pour
les routes ! Une voie unique n'est qu'une demie voie ferrée...
Là où le trafic ne le justifie pas ou si la topographie est trop contraignante
(Le Puy/St Etienne) , la multiplication des points de croisement télécommandés
est indispensable si l'on veut offrir un service attractif (accroissement de
l'offre et gains de temps par des services express) et fiable.
L'Auvergne a perdu dans les années 90 deux doubles voies (Riom/Gannat :
un véritable scandale à 20 km de Clermont-Ferrand !, et Aurillac/Viescamp) et
RFF voudrait encore mettre à voie unique Montluçon/Lapeyrouse. Nous devons,
bien sûr, nous opposer fermement à ces visées et je suis même convaincu qu'il
faudra un jour reposer la deuxième voie Riom/Gannat...
Sur Le Puy/St-Etienne, l'indispensable développement de cette ligne imposera
la recréation de croisements à Lavoûte (21 km entre Le Puy et Vorey) et à Pont
de Lignon (18 km entre Retournac et Bas-Monistrol ). Sur Arvant/Aurillac, il
faudra certainement recréer des croisements à Ferrières (26 km entre
Neussargues et Massiac) et un autre entre Massiac et Arvant (24 km). Enfin sur
Le Puy/St Georges d'Aurac (52 km record de France sans croisement je
pense ! ! ), il faudra recréer un croisement à Darsac car la rigidité
d'exploitation est extrême, et on ne saura pas créer 6 aller-retour dans des
horaires utiles sans s'affranchir de cette contrainte. Sur la section St
Georges/Brioude (24 km) un croisement à Paulhaguet améliorerait grandement les
choses car la situation est désastreuse avec les retards chroniques de la ligne
des Cévennes.
Avec l'indispensable régénération de la voie, l'allégement des
contraintes de voie unique est l'enjeu majeur pour que le train redevienne
crédible et concurrence efficacement la route sur l'inter-ville
régional.
Une voie régénérée et fluidifiée permettrait à des automoteurs pendulaires
de réduire considérablement les temps de parcours. Je cite souvent l'exemple
des essais auxquels j'ai participé en 1994 entre Langogne et Alès en 1994 à
bord du pendulaire allemand VT 610 : 1h de temps de
trajet entre ces deux villes, contre 1h30 en Cévenol. Même en tenant compte de
3 arrêts et de la détente, le gain de temps est de 15 à 20 mn, ce qui est
énorme !
De centre à centre, les temps routiers s'allongent désormais inéluctablement
du fait de la congestion péri-urbaine, et c'est le train qui permettra d'offrir
des liaisons inter-villes rapides et fiables à toute heure et en tous
temps.
L'enjeu est au moins aussi important pour l'Auvergne et les
Auvergnats que le TGV !
Pierre Pommarel président du groupe vert
Commentaires
Entièrement d'accord !!
Il est clair que dans une réelle vision d'avenir pour un redévelloppement harmonieux de nos territoires, il est nécessaire de faire évoluer le réseau ferré classique.
Et il faudrait quand même se demander quel est l'intérêt réel de la future(?) ligne de TGV Paris - Orléans - Lyon pour la desserte du territoire auvergnat sachant que des travaux de construction de shunt (rocades ferroviaires à l'instart des déviations de bourgs sur la RN7), permettrait de gagner de 20 minutes à 1/2 heure sur l'itinéraire classique, qui dans sa partie auvergnate , est loin d'être saturée...
De plus, qu'attends t'ont pour faire rouler des TGV sur la ligne du Bourbonnais qui desserviraient l'Aéroport de Roissy CDG et iraient à Lille, pour nous sortir du tropisme provincialo-parisien?
l'inconvénient du train pendulaire: on roule globalement plus vite mais on détruit d'autant plus vite la voie !
Il faut comprendre que tout les problèmes viennent principalement de l'entretien des voies ferrées: ça coute cher et le propriétaire des voies RFF est déjà très endetté !
Quel intérêt de gagner 15 ou 20 minutes sur Langogne-Alès vu le coût induit pour permettre cette performance: le chemin de fer en France n'est déjà plus capable d'admettre la circulation des trains à vitesse normale c'est-à-dire vitesse admissible sur tracé donné avec voie en bon état. Alors aller encore plus vite...!
Un usagé de la ligne St-Etienne-Le Puy