Discours des Verts à Vichy
Par nicole rouaire le mardi 4 novembre 2008, 15:02 - Voeux, discours, communiqués - Lien permanent
La tournure des événements n'a pas permis que soit lue cette déclaration des Verts lors de la manif de Vichy, lundi soir dernier.
Bonjour à tous,
Tout d’abord, au nom des militants verts, je me réjouis du succès de ce
rassemblement. Nous sommes très nombreux à avoir répondu présents. Présents
pour dire non à Monsieur Hortefeux, non à Monsieur Sarkozy, non à Madame Amara.
Non à la politique sécuritaire qu’ils veulent construire au niveau
européen.
Une petite anecdote intéressante : lors de la dernière session du
conseil régional d’Auvergne, Pierre Pommarel, au nom du groupe vert, dénonçait
la politique de ce gouvernement en matière d’immigration et appelait à la
manifestation d’aujourd’hui. M. Hortefeux s’en est ému et par courrier du 30
septembre, a tenu à nous expliquer que le seul thème à l’ordre du jour était
l’intégration donc les conditions de vie des ressortissants étrangers en
situation régulière, surtout pas l’immigration insistait-il et de s‘inquiéter à
l’idée que notre manifestation pourrait être engagée contre une ville
d’Auvergne ou sur le thème de l’immigration. Nous tenons à lui dire aujourd’hui
que nous ne sommes pas dupes. Tous les éléments mis en place sont
liés.
Les Verts militent pour la régularisation globale de tous les sans-papiers.
Ils refusent pour la France et pour l’Europe une politique d’immigration dite
« choisie ». C’est en fait une immigration triée qui nie même le droit
fondamental de vivre en famille. Il s’agit bien sûr d’une politique conçue
uniquement pour répondre aux intérêts économiques des pays riches. Nous
réaffirmons que l’enjeu aujourd’hui n’est pas de faire de l’Europe un espace
militairement gardé, entouré de barbelés électrifiés, par ailleurs d’aucune
efficacité. Mais attiser de vieux réflexes racistes et xénophobes est un moyen
simpliste d’éviter les vraies questions.
Comme le rappelait récemment Evo Morales “Le monde, ses continents, ses
océans, ses pôles, connaissent d’importantes difficultés globales : le
réchauffement, la pollution, la disparition lente mais sûre des ressources
énergétiques et de la biodiversité alors qu’augmentent la faim et la misère
dans tous les pays. Faire des migrants, qu’ils soient sans papier ou non, les
boucs émissaires de ces problèmes globaux, n’est en rien une solution. Cela ne
correspond à aucune réalité. Les problèmes de cohésion sociale dont souffre
l’Europe ne sont pas la faute des migrants, sinon le résultat du modèle de
développement imposé par le Nord, qui détruit la planète et démembre les
sociétés des hommes".
Malheureusement, nous savons que l’immigration est contrainte. Il s’agit
pour les milliers de personnes qui mettent leur vie en péril de fuir les
guerres, de fuir les famines provoquées par la spéculation, de fuir les Etats
liberticides (avec lesquels notre pays n’hésite pas à entretenir des relations
amicales et commerciales). Chacun sait aussi que les dérèglements climatiques
entraineront des migrations de grande ampleur mais nos dirigeants font comme si
de rien n’était et continuent à initier des politiques d’un autre
âge.
Il est encore temps de changer de cap, de s’attaquer à la source des
problèmes, de poser les bases d’une politique basée sur le respect et les
droits de tous les habitants de la planète (du droit de vivre là où on le veut
au droit de se déplacer librement), poser enfin les bases du co développement
(pour avoir la possibilité de vivre là où on le veut et ainsi, se déplacer ou
migrer par choix).
Pour les Verts, le combat n’est pas nouveau. L’écologie politique apporte
plus que jamais des réponses concrètes de solidarité, de partage des ressources
et de vivre ensemble.
Le combat est difficile mais nous avons le devoir de le mener.
Merci.
Nicole Rouaire, au nom des Verts