Midi Libre / édition Gard et Lozère / Édition du vendredi 10 octobre 2008

"Les élus se mobilisent pour sauver le train Cévenol"

Des élus de l'Ardèche , du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, du Gard et de la Lozère se sont réunis à Langogne pour réactiver l'association de la défense de la ligne Nîmes-Clermont. « Nous sommes inquiets, a insisté Guy Malaval, le maire de Langogne. Une étude économique réalisée par les services de l'État nous a affirmé que la voie ferrée et la gare étaient une chance pour Langogne. Or, nous apprenons que la SNCF envisage de ne plus transporter de passagers sur cette ligne. »
(...) Pierre Pommarel, le monsieur train du conseil régional Auvergne, explique que sa région est particulièrement touchée par la dégradation de la qualité des voies. « L'Auvergne a le privilège de cumuler 10 % des ralentissements français sur 4 % des voies. Il faut 593 M€ pour traiter nos 1 000 km de voies. Il convient de prévoir un plan entre RFF, l'État et la Région. » Beaucoup de liaisons interrégionales sont dans un état désastreux. Il y a urgence à traiter cette voie. Il ressortira de ces débats que l'État n'assure plus sa mission en matière de rail. De fait, RFF n'a plus d'autre choix que de laisser tomber ces axes qui ne rapportent pas.
Pour Jean de Lescure, élu Lozérien, « nous devons travailler ensemble sans faire de politique. (...) La SNCF est prête à tout pour tuer cette ligne. Montrons-lui que nous aussi, mais pour la sauver. »
Jean-Pierre AMARGER

Paru dans la Montagne, édition du 8 octobre 2008

Train : le potentiel du Cévenol

Lenteur, horaires, tarifs. Pour Pierre Pommarel, toutes ces contraintes pourraient facilement être levées afin de permettre au Cévenol de récupérer la voie de la modernité.

L'avenir n'est pas clairement tracé pour le train Paris-Nîmes, le Cévenol qui traverse l'ouest du département. À l'heure des rumeurs insistantes de fermeture, qui ont conduit à la mise en place d'un grand mouvement de défense, Pierre Pommarel, Conseil régional (Verts) est particulièrement attentif au sujet. Sensible à la politique des transports dans le contexte de pénurie annoncée des produits pétroliers, il n'arrête pas sa réflexion à la simple survie du Cévenol mais décrit son formidable potentiel. Il est convaincu de l'intérêt de cette ligne en particulier : « C'est la seule à ne souffrir d'aucune concurrence directe : pas d'autoroute, pas d'avion ». Il suffirait, selon lui, d'un minimum de bonne volonté de la part de la SNCF pour qu'une large part de la population auvergnate, et plus encore de Haute-Loire, profite de tous ses avantages pour se rendre dans le Sud-Est de la France. "Il suffit d'y mettre les moyens'" « Avec le TGV, la SNCF est assise sur une mine d'or, insiste Pierre Pommarel. Elle cède à la facilité en s'orientant à 100 % sur cette voie et en se délaissant des lignes comme le Cévenol, toujours déficitaires ». Victime de détériorations, faute d'entretien depuis des décennies, le gros problème de la ligne, c'est la lenteur. Mais qui parle de fatalité ? Il suffit d'y mettre les moyens... « Il y a énormément de ralentissements entre Monistrol-d'Allier et Langogne. Pour les lever, il faut au moins 50 millions d'euros. C'est beaucoup et peu à la fois quand on sait qu'un seul kilomètre d'autoroute, c'est 20 millions d'euros ! Il y a également le projet de raccordement direct sur la ligne de Marseille, en gare de Nîmes, qui permettrait de gagner énormément de temps. Il sera en place en 2013 ». Le Conseiller régional rappelle également une expérience réalisée en 1994, entre La Bastide et Alès, avec un train pendulaire. « Nous avions eu des résultats fabuleux, cette technologie permettant à la fois un gain de vitesse dans les courbes et de confort ». Le tout pourrait permettre, à terme, de relier Marseille à Brioude, par le rail, en 4 h 30. Le train ferait mieux que la route, surtout en période hivernale. (...)