Clermont-Nîmes : une ligne au formidable potentiel, qu'il serait idiot de fermer
Par nicole rouaire le mercredi 15 octobre 2008, 13:29 - Voeux, discours, communiqués - Lien permanent
Extraits de coupures de presse sur ce dossier qui a mobilisé les élus
récemment.
Midi Libre / édition Gard et Lozère / Édition du vendredi 10 octobre
2008
"Les élus se mobilisent pour sauver le train Cévenol"
Des élus de l'Ardèche , du Puy-de-Dôme, de la Haute-Loire, du Gard et de la
Lozère se sont réunis à Langogne pour réactiver l'association de la défense de
la ligne Nîmes-Clermont. « Nous sommes inquiets, a insisté Guy Malaval, le
maire de Langogne. Une étude économique réalisée par les services de l'État
nous a affirmé que la voie ferrée et la gare étaient une chance pour Langogne.
Or, nous apprenons que la SNCF envisage de ne plus transporter de passagers sur
cette ligne. »
(...) Pierre Pommarel, le monsieur train du conseil régional Auvergne, explique
que sa région est particulièrement touchée par la dégradation de la qualité des
voies. « L'Auvergne a le privilège de cumuler 10 % des ralentissements
français sur 4 % des voies. Il faut 593 M€ pour traiter nos 1 000 km de voies.
Il convient de prévoir un plan entre RFF, l'État et la Région. » Beaucoup
de liaisons interrégionales sont dans un état désastreux. Il y a urgence à
traiter cette voie. Il ressortira de ces débats que l'État n'assure plus sa
mission en matière de rail. De fait, RFF n'a plus d'autre choix que de laisser
tomber ces axes qui ne rapportent pas.
Pour Jean de Lescure, élu Lozérien, « nous devons travailler ensemble sans
faire de politique. (...) La SNCF est prête à tout pour tuer cette ligne.
Montrons-lui que nous aussi, mais pour la sauver. »
Jean-Pierre AMARGER
Paru dans la Montagne,
édition du 8 octobre 2008
Train : le potentiel du Cévenol
Lenteur, horaires, tarifs. Pour Pierre Pommarel, toutes ces contraintes
pourraient facilement être levées afin de permettre au Cévenol de récupérer la
voie de la modernité.
L'avenir n'est pas clairement tracé pour le train Paris-Nîmes, le Cévenol qui traverse l'ouest du département. À l'heure des rumeurs insistantes de fermeture, qui ont conduit à la mise en place d'un grand mouvement de défense, Pierre Pommarel, Conseil régional (Verts) est particulièrement attentif au sujet. Sensible à la politique des transports dans le contexte de pénurie annoncée des produits pétroliers, il n'arrête pas sa réflexion à la simple survie du Cévenol mais décrit son formidable potentiel. Il est convaincu de l'intérêt de cette ligne en particulier : « C'est la seule à ne souffrir d'aucune concurrence directe : pas d'autoroute, pas d'avion ». Il suffirait, selon lui, d'un minimum de bonne volonté de la part de la SNCF pour qu'une large part de la population auvergnate, et plus encore de Haute-Loire, profite de tous ses avantages pour se rendre dans le Sud-Est de la France. "Il suffit d'y mettre les moyens'" « Avec le TGV, la SNCF est assise sur une mine d'or, insiste Pierre Pommarel. Elle cède à la facilité en s'orientant à 100 % sur cette voie et en se délaissant des lignes comme le Cévenol, toujours déficitaires ». Victime de détériorations, faute d'entretien depuis des décennies, le gros problème de la ligne, c'est la lenteur. Mais qui parle de fatalité ? Il suffit d'y mettre les moyens... « Il y a énormément de ralentissements entre Monistrol-d'Allier et Langogne. Pour les lever, il faut au moins 50 millions d'euros. C'est beaucoup et peu à la fois quand on sait qu'un seul kilomètre d'autoroute, c'est 20 millions d'euros ! Il y a également le projet de raccordement direct sur la ligne de Marseille, en gare de Nîmes, qui permettrait de gagner énormément de temps. Il sera en place en 2013 ». Le Conseiller régional rappelle également une expérience réalisée en 1994, entre La Bastide et Alès, avec un train pendulaire. « Nous avions eu des résultats fabuleux, cette technologie permettant à la fois un gain de vitesse dans les courbes et de confort ». Le tout pourrait permettre, à terme, de relier Marseille à Brioude, par le rail, en 4 h 30. Le train ferait mieux que la route, surtout en période hivernale. (...)
Commentaires
et pourquoi les liaisons en car Le Puy -> St-Georges-d'Aurac ont été supprimées ???
Le car ne passe plus à la gare de St-Georges, seulement dans la ville (à 6km), je l'ai appri un dimanche soir où je me suis retrouvé coincé à la gare de St-Georges en revenant de Marseille... Paraît que c'est la région ou le département qui a décidé de modifier le circuit du car. Alors, faudrait savoir, on tue d'un côté et on ne veut pas fermer la ligne ?
Ce dossier est complexe à expliquer. J'essaie d'être concis :
Du fait des ralentissement imposés par l'état de la voie, le CEVENOL circule désormais avec un horaire retardé de 10 mn.Le croisement du Clermont-Nimes ne pouvant s'effectuer qu'à Brioude, ce train doit donc stationner 12 mn à Broiude.Du coup, la liaison régionale Clermont-Le Puy par correspondance à St Georges,déjà très peu performante, devenait totalement dissuasive ( 2h40 contre 1h45 en voiture !).La décision a donc été prise de supprimer temporairement la correspondance ferroviaire tant que les travaux de levée des ralentissements sur la ligne de Cévennes n'auront pas été réalisés et en attendant les travaux de modernisation prévus sur Clermont-Le Puy (inscrits au CPER Etat -Région 2007/20013).
On a donc décidé de créer une correspondance en car express à Brioude qui reste sur la RN 102 et qui permet de réduire fortement le temps de parcours Clermont-Le Puy (2h09 soit 30 mn de moins ,ce qui est un grand progrès pour l'immense majorité de la clientèle).L'accélération vaut aussi dans l'autre sens avec la relation Le Puy-Clermont accélérée de 17 mn !
Si nous n'avions pas fait cela nous aurions perdu beaucoup de clients TER .Nous avons fait le meilleur choix possible pour le plus grand nombre d'usagers je pense.
Les usagers du Cévenol sur le Puy sont peu nombreux, ce qui n'est pas étonnant vu l'énorme détour imposé par la correspondance à St Georges quand on vient du sud.
En gare de Langogne, il existe tous les jours sauf samedi et dimanches une correspondance en car départemental pour le PUY qui permet d'arriver au Puy à 17h15 ,soit 2h plus tôt que par St Georges !! C'est donc cette liaison qu'il faut privilégier et je me bats pour que la région se décide enfin à intégrer cette liaison car dans le réseau TER. En attendant il est scandaleux que la SNCF n'annonce pas cette correspondance en gare de Langogne, ni en gare du Puy, ni sur aucun document horaire !
Pour finir nous avons pensé à maintenir une possibilité de correspondance à Langeac au moyen d'une navette Langeac ( 17h55) -St Georges bourg (18h05)qui relève tous les jours le CEVENOL (arrivée Langeac à 17h23) et donne le car express à St Georges bourg à 18h11 arrivée au Puy à 18h50 ( soit un gain de temps de 21 mn par rapport à la situation antérieure !).Je suppose que l'information délivrée par la SNCF a été défaillante en ce qui concerne votre voyage ce qui ne me surprendrait pas...
J'espère avoir répondu assez clairement à vos interrogations. En tous cas soyez convaincu que je suis avec la plus grande attention l'avenir de la desserte de cette ligne des Cévennes pour laquelle je me bats depuis très longtemps.Je pense que, suite à l'action opiniâtre du Groupe vert, cette ligne sera bien incluse dans le plan rail que la région s'apprête à signer avec l'Etat et RFF pour en assurer la pérennité. Je peux vous assurer qu'on est passé très près de la fermeture car l'Etat, RFF et la SNCF voulaient sa fin et le président de région s'était laissé convaincre par leurs arguments...
Pierre POMMAREL président du groupe vert conseil régional d'Auvergne