Le programme d’Emmanuel Macron prévoit la réduction de l’impôt sur la fortune et de l’impôt sur les valeurs boursières (actions ou obligations), CSG comprise, dont les bénéficiaires seront essentiellement les ménages les plus riches. Il prévoit aussi la réduction des cotisations sociales maladie et chômage et le retour à la défiscalisation des heures supplémentaires. Pour compenser cela, il prévoit une augmentation de 1.7 points du taux de la CSG qui passerait de 6.8 à 8.5 auquel s’ajoute la retenue CRDS de 0.5. Le rendement attendu doit tourner autour de 25 milliards d’Euro par ans. Pour ordre de grandeur la CSG non progressive rapporte aujourd’hui à l’Etat 90 milliards par an contre 70 milliards seulement pour l’impôt sur le revenu qui, lui, est redistributif.
Pour les 18 millions de salariés de droits privés, en comptant les temps partiels, la baisse de cotisation compensera tout juste la hausse de la CSG (autour de 50.€ par mois pour un smicard).
Pour les retraités percevant une pension brute de 1000 euros, la perte sera d’environ 17€ par mois car ils ne cotisent plus. Macron s’est toutefois engagé à compenser la perte de pouvoir d’achat pour les petites retraites (moins de 1200€ selon des modalités qui n’ont pas été précisées) mais on peut estimer le nombre de retraités perdants à 10 millions de personnes. Pour près de 6 millions de fonctionnaires, la perte devrait être également sèche, même si le gouvernement réfléchirait à une compensation.
Au final, le programme de Macron est bien un cadeau pour les plus riches en encourageant l’investissement boursier, la baisse de l’impôt sur la fortune et celle sur les tranches les plus élevées de l’impôt sur le revenu.
Enfin, le programme de Macron ne dit rien de précis sur la taxe carbone et le diesel ni sur la fiscalité écologique.
A l’opposé, le programme EELV défend l’augmentation du SMIC et de la masse salariale, la suppression du CICE et une réduction des cotisations sociales qui doit permettre de compenser la perte de revenu liée à la réduction du temps de travail, comme cela s’est fait en partie lors du passage de la semaine de 39 heures à 35 heures.
La fiscalité écologique doit, quant à elle, favoriser la transition écologique créatrice d’emplois non délocalisables, au détriment des énergies fossiles polluantes qui sont essentiellement importées.