Législatives 2012 : le changement, c’est quand ?

Dimanche, c’est le premier tour des législatives, qui conduira, ou reconduira 577 député-e-s à l’Assemblée Nationale. Assemblée Nationale et Sénat composent le parlement. C’est ce parlement qui vote la loi :
Si les députés peuvent prendre l’initiative de la loi en déposant des propositions de loi, ou en déposant des amendements, ceux-ci restent très encadrés par l’article 40 de la constitution. Les députés n’interviennent donc qu’à hauteur de 2% dans les propositions de loi, l’essentiel est de la responsabilité du gouvernement.
Ces dernières années, nous avons vu les blocs des deux principaux partis s’affronter, mais la très large majorité présidentielle n’a permis que de transformer l’Assemblée en « chambre d’enregistrement ». Après un débat obligatoire, et réduit dans le temps pour éviter les blocages, la majorité vote comme le gouvernement. La loi est adoptée telle que le gouvernement la souhaite, et la rue n’a plus rien à dire. Ce n’est pas la rue qui gouverne. Elle subit.
Les électeurs français s’apprêtent à conduire une nouvelle majorité à l’Assemblée Nationale. Pour beaucoup de députés, ce seront des sortants. Nous allons vraisemblablement reconduire l’Assemblée la plus âgée de la Vème République, reconduire des députés dont beaucoup candidatent pour leurs 3ème ou 4ème mandat, et certains beaucoup plus : ce sera leur 5ème, 6ème, 7ème et même huitième mandat.
L’Assemblée n’est plus la représentation des citoyens, mais d’hommes politiques qui font carrière.
Une Assemblée composée à 80% d’hommes, et une Assemblée composée à 97% de cadres supérieurs, avocats, médecins.
Pour combattre cet état de fait, la loi sur la parité devrait compenser cette sous représentativité, au moins des femmes. Mais à droite comme à gauche, les circonscriptions susceptibles d’être remportées par l’un ou l’autre des grands partis sont réservées aux hommes. La parité est-elle une volonté de changer affublée d’une fausse barbe ?
La parité, c’est un pas pour plus de représentativité du peuple à l’Assemblée. Et ce n’est pas suffisant. Il faut aussi que la diversité des idées soit représentée sur les bancs de l’Assemblée. Il faut que toutes les classes sociales y soient représentées.
Il est bien entendu qu’un gouvernement qui veut agir doit avoir les moyens de faire voter la loi. Redonner la majorité législative à la droite n’aboutirait qu’à un blocage de deux ans, et le pays ne peut pas se le permettre.
Donner une majorité absolue au Parti Socialiste seul pourrait transformer de nouveau l’Assemblée en chambre d’enregistrement. Le groupe socialiste ne s’opposera pas à des mesures du gouvernement socialiste.
Avec une majorité plurielle, le gouvernement devra travailler en amont pour proposer une politique innovante, comprise et acceptée par tous. Avec de nouvelles idées, qui viennent de tout le peuple, de la société civile, et de tous les secteurs économiques.
La solution est de donner la majorité au Gouvernement, avec une majorité plurielle, plus représentative du peuple français. Le débat sera riche et ouvert et conduira à une politique ambitieuse et innovante pour la France. Une participation avec un droit de regard et un droit de question, et de nouvelles propositions. Il n’y aura pas de mesures alibi, pas de demi-mesures trompeuses, mais une vraie volonté de réformer le pays, ensemble, avec un parlement représentatif du pays qu’il représente.
Les écologistes sont de fervents défenseurs de la biodiversité. Dans la nature et dans la société, nous prônons la mixité et le respect de la diversité. Nous le savons, un écosystème est fait d’équilibres, et la richesse des variétés présentes fait la santé de l’ensemble. Les chercheurs se sont de tous temps inspiré de la Nature pour inventer : faisons de même en politique. Inventons une nouvelle gouvernance, faite de dialogue, d’échanges et de coopération : entre les composantes écologistes, de la gauche et du centre ; entre la sphère politique et la société civile, toutes ces associations qui tous les jours travaillent sur le terrain.
Le Grenelle de l’Environnement a donné l’exemple de cette gouvernance et de ce dialogue. Nicolas Sarkozy a montré le risque d’un trop fort regroupement des pouvoirs : En une phrase, il a annihilé des mois et des années de travail. « l’environnement, ça commence à bien faire ! »
Voter pour des écologistes et leur assurer un groupe parlementaire, c’est offrir à la gauche cette diversité constructive, et ouvrir des perspectives de co-construction des mesures nécessaires à la vitalité de notre écosystème social.
Je vous appelle à voter dans toute la France pour des candidat-e-s écologistes, qui ont adopté la parité parfaite dès le premier tour, en donnant les moyens aux femmes écologistes de prendre leurs responsabilités dans des circonscriptions gagnables.
Comme Secrétaire Régionale EELV Haute-Normandie, j’appelle à voter pour les candidat-e-s EELV de Haute Normandie.
Nous avons deux circonscriptions, dans l’Eure et la Seine-Maritime, qui ont fait l’objet d’un accord avec le Parti Socialiste.
Dans l’Eure, c’est un homme, Jérôme Bourlet, suppléé par Martine Séguéla pour le PS, qui est le candidat officiel du PS pour la cinquième circonscription.
Dans la deuxième circonscription de Seine-Maritime, c’est une femme, Véronique Moinet, suppléée par Jacques-Antoine Philippe, qui est désignée par EELV et le PS pour accompagner cette politique d’ouverture. Cette ouverture, nous en avons fait preuve jusque-là.
Je comprends qu’humainement, on puisse vouloir se présenter en dissidence contre son parti. C’est à vous électeurs de dire que vous souhaitez que cet accord soit respecté. C’est à vous de dire ce vous voulez, et si c’est une majorité plurielle et d’ouverture.
Ainsi, dans l’Eure, nous avons retiré notre candidat pour soutenir la candidature de Michel Champredon, PRG, sur la 1ère circonscription – dans le cadre de l’accord PS-PRG-EELV. Le PRG a apporté son soutien à Jérôme Bourlet dans la 5ème circonscription.
Dans les autres circonscriptions, nous présentons des candidates et des candidats pour porter les idées écologistes dans le débat électoral : Ludovic Lesage et Catherine Fenault sur la deuxième circonscription ; Rebecca Armstrong et Frédéric Lamblin sur la 3ème. En Seine-Maritime, les candidats écologistes sont Stéphane Martot et Marie-Hélène Lemoine sur la 76-1 ; Jean-Pierre Lancry et Fatima Khili sur la 76-3 ; Claire Lutz et Guillaume Blavette sur la 76-4 ; Marie-France Persil et Jean-Louis Michaux sur la 76-5 ; Frédéric Weisz et Evelyne Detournay sur la 76-6 ; Marie-Hélène Boileau et Michel Coletta sur la 76-7 ; Pierre Dieulafait et Catherine Mocquard sur la 76-8 ; Alain Plantaz et Régine Debris sur la 76-9 ; Jolanta Avril et Daniel Pitteloup
Je suis personnellement candidate avec René Bodineau pour Europe Écologie Les Verts dans la quatrième circonscription de l’Eure. J’espère que vous voterez pour une candidate nouvelle en politique, et très engagée pour l’avenir de nos territoires et de notre pays. Si vous me faites l’honneur de m’élire, je respecterai mes engagements. Je resterai à votre écoute et je communiquerai mes actions, dans la transparence.
Le changement, c’est quand ? Il commence dimanche.
Pour ces élections, ne jouez pas les utilités, faites-vous plaisir !
Dans la quatrième circonscription de l’Eure, votez Laetitia Sanchez.


J’ai signé le pacte « Rio+20, le futur que nous voulons vraiment ! »

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En juin 1992, la conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement se déroulait à Rio de Janeiro (Brésil). Vingt ans plus tard, un nouveau sommet appelé Rio+20 réunira du 20 au 22 juin prochains 120 chefs d’État et de gouvernement, dont le nouveau président français François Hollande.

L’objectif, a priori simple, est de constituer une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030 pour l’ensemble des pays de la planète face à la crise écologique majeure que nous subissons. Car nos modes de développement continuent de détruire l’ensemble du vivant et hypothèquent d’ores et déjà la possibilité même de survie des générations futures.

À l’approche de ce rendez-vous fondamental pour notre avenir à tous, Europe Écologie Les Verts tient à rappeler ses positions ambitieuses mais nécessaires pour que Rio+20 ne soit pas un sommet international de plus se contentant de vœux pieux.

C’est pourquoi j’ai signé le Pacte Rio+20 d’EELV et les huit engagements qu’il contient :

1 – Que des objectifs clairs à l’horizon 2022 (et non 2030) soient fixés lors de ce sommet, pour le développement d’une économie verte qui sache dépasser la seule idéologie de la croissance et du profit financier, et que ces objectifs soient assortis d’engagements contraignants
2 – Que les investissements effectués par la Banque mondiale et les autres fonds internationaux intègrent des objectifs d’éco-conditionnalité, de relocalisation d’activités, de circuits de proximité de distribution et diffusion, de souveraineté alimentaire, de pratiques agro-écologiques, ou encore de développement de la sobriété énergétique et des énergies renouvelables
3 – Qu’un statut juridique pour les biens publics mondiaux et biens communs soit créé
4 – Qu’une fiscalité environnementale soit développée et portée par l’ensemble des pays sur la planète
5 – Qu’une partie des recettes liées à la taxation sur les flux financiers soit dédiée à un fonds environnemental, notamment de protection de la biodiversité dans les pays du Sud
6 – Que soit mise en place une gouvernance démocratique à travers la création d’une Organisation mondiale de l’environnement sous l’égide des Nations unies dont les décisions soient opposables à l’OMC, au FMI et à la Banque mondiale afin d’influer sur le commerce mondial
7 – Que l’effectivité de ce droit soit assurée par un Tribunal international de justice climatique fonctionnant sur le modèle de la Cour de La Haye, avec un corpus juridique intégrant une clause de la nation la plus favorisée en termes environnementaux
8 – Que la Convention de Genève relative au statut de réfugié de 1951 soit élargie à un statut des migrants climatiques via la définition d’un droit d’asile environnemental.

Nous avons rendez-vous à Rio avec les générations futures et la communauté internationale ne peut pas se permettre de manquer ce sommet. Des représentants d’EELV seront donc présents tout au long des négociations pour porter ce message ambitieux.

J’ai signé ce Pacte pour rappeler que les luttes contre le dérèglement climatique, la déforestation, la disparition programmée des ressources halieutiques, pour la survie de la biodiversité et de l’ensemble du vivant sont des priorités fondamentales, et qu’elles passent par une volonté politique forte lors de Rio+20.

Je vous invite, vous aussi, à signer le Pacte « Rio+20, le futur que nous voulons vraiment ! » d’EELV, en vous rendant sur rio20.eelv.fr !

Pour plus d’informations :
> Le site officiel d’EELV pour le sommet Rio+20
> Rio+20 : priorité des Verts pour le Sommet de la Terre

RIO+20, la Conférence des Nations unies sur le développement durable se tiendra du 20 au 22 juin 2012

RIO+20, la Conférence des Nations unies sur le développement durable se tiendra du 20 au 22 juin devant 80 chefs d'Etat.
« La Terre doit s’apprêter à accueillir, et nourrir, 9 milliards d’humains, et la raréfaction des ressources naturelles, l’état de la planète se dégrade à grande vitesse. »
C’est le constat que fait le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
Le sommet de la Terre de 1972 à Stockholm a donné naissance au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
En 1992, le sommet de Rio a permis de lancer la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC).
En 1997, le sommet de Kyoto a abouti sur un protocole, traité international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dans le cadre de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.
En 2009, le fiasco de Copenhague n’a pas permis de mettre en place des politiques pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce sommet est une régression par rapport au protocole de Kyoto.
En 2012, c’est l’occasion de rattraper le retard accumulé lors de ce sommet RIO+20.
Les objectifs de ce sommet sont :
  • renouveler l’engagement politique international en faveur du développement durable,
  • valuer les progrès réalisés et les lacunes qui persistent dans la mise en œuvre des engagements préalablement convenus,
  • relever les nouveaux défis qui ont émergé.
90 objectifs avaient été définis comme prioritaires : changement climatique, protection de la biodiversité, protection des réserves halieutiques, lutte contre la désertification, contrôle et la réduction de la pollution de l’eau douce, la réduction de la production et de l’usage des métaux lourds,…
La plupart de ces objectifs n’a abouti à aucune amélioration, et pire, la situation s’est aggravée dans de nombreux cas.
C’est le constat et la base de travail auxquels doivent s’atteler les chefs d’Etat qui doivent aujourd’hui s’entendre.
Lisez la synthèse du rapport à l’attention des décideurs sur « l’avenir de l’environnement durable », Geo-5
les grands thèmes de ce sommet sont :
  • Economie verte et inclusive
  • Gouvernance
  • Biodiversité
  • Développement humain
  • Eau et assainissement
  • Energie
  • Financements innovants pour le développement
  • Villes et territoires durables
  • Résilience aux catastrophes naturelles
  • Sécurité alimentaire
Pour Steven Stone, responsable de la branche économie et commerce du PNUE, en charge de l’économie verte, « certains gouvernements ont des programmes remarquables pour développer les emplois verts mais cela ne débouche pas au niveau mondial, parce que dans le cadre de la concurrence exacerbée par la mondialisation, les problèmes de leadership se posent. »
Autrement dit : les constats sont sans appel, les solutions sont possibles, mais les égoïsmes nationaux risquent fort de faire capoter ce nouveau sommet.
En 2009, à Copenhague, l’Europe et la France ont été parmi les principaux moteurs de ce sommet, aux côtés des ONG et des écologistes.
Nous devons continuer de promouvoir un développement durable pour la planète, et l’Europe et la France doivent continuer à prendre toute leur place dans les accords internationaux, doivent convaincre les États qui avaient été les principaux adversaires des accords. Il faut rendre possible un avenir pour une planète respectueuse de ses habitants et de son environnement, pour les générations futures.


La Vague verte revient : un demi-million d’Écologie Hebdo diffusés par les candidats écologistes !

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Pour parler d’écologie à la veille des législatives et du sommet international de Rio+20, tous les moyens sont bons !

Un demi-million de journaux Écologie Hebdo seront diffusés par les candidat-e-s écologistes et leurs équipes militantes ce matin dans les gares et stations de métro dans toute la France.

Huit pages d’actualité : législatives, pouvoir d’achat, logement, environnement, nucléaire, culture, interviews exclusives ! Autant de sujets qui alimenteront de bon matin le trajet de nombreux Français !


Télécharger Écologie Hebdo n°2

Écologie Hebdo n°2

« Vivre mieux » en langue des signes: les législatives accessibles à toutes et tous

Afin de favoriser l’accessibilité à la citoyenneté des personnes sourdes et malentendantes, Europe Écologie Les Verts a fait réaliser des vidéos en langue des signes (LSF) de son programme des législatives « Vivre mieux ». Elles sont disponibles en première page du site national eelv-legislatives.fr.

Ce sont des militants et sympathisants sourds qui traduisent un résumé du programme.

Une vidéo en français oral simplifié est également disponible pour aider à la compréhension toutes les personnes ayant des difficultés avec les textes et les discours complexes.

Il est important que les mesures d’accessibilité soient construites directement avec les personnes concernées.

Donner les moyens aux personnes en situation de handicap de s’intégrer dans la société c’est favoriser la citoyenneté de chacun, et donc une information adaptée à tous.

Europe Écologie Les Verts

Ma réponse à l’association Haute Normandie Nature et Environnement

Saint Pierre, le 1er juin 2012

Madame,
Je vous remercie d’interpeller les candidats aux élections législatives sur ces questions cruciales, pour aujourd’hui et pour demain.
J’ai repris pour vous répondre les propositions de notre projet 2012 « Vivre Mieux », telles qu’a pu les formuler Eva Joly lors du congrès FNE du 28 janvier 2012 à Paris et lors de la convention nationale sur la transition énergétique le 10 mars 2012 à Villeurbanne.

La lutte contre le gaspillage, la protection des espaces naturels et agricoles
La crise que nous vivons met en évidence l’impasse de notre modèle économique.
Il n’est plus possible d’opposer l’intérêt de la planète à celui de ses habitants. Il n’y aura pas les gagnants et les perdants de la transition écologique : il n’y a qu’un chemin, celui de l’intérêt général, où chacune et chacun trouvera sa place.
Lorsque les ressources naturelles sont pillées au nom de la seule loi du profit et de la rentabilité immédiate, ce sont les équilibres planétaires et humains qui sont menacés.
La réconciliation de l’homme avec son environnement doit être au cœur de nos solutions.

- La protection des biens communs doit être propulsée au niveau mondial, européen et en France.
C’est cette parole que la France devra porter au 4ème Sommet de la Terre, en juin prochain, à Rio. Il faut créer enfin une Organisation Mondiale de l’Environnement et renforcer le poids de la société civile au niveau mondial.
En définissant ensemble une économie verte qui nous permette de revisiter l’idée même du développement et de définir les nouveaux indicateurs de richesse, de bien-être, y incluant notamment la biodiversité.

- Nous nous engageons pour qu’au mois de juin prochain le Parlement nouvellement élu vote une loi d’urgence écologique.
La seule règle d’or qui ait un véritable sens, celle qui va dans le sens de l’intérêt général de l’humanité, doit être une règle d’or environnementale.
La France doit faire le choix d’imposer la bio-conditionnalité de tous les financements et aides publics, qu’il faudra réorienter vers une gestion durable et économe des ressources.

- En matière environnementale, il faut instaurer un nouveau grand principe, celui de non-régression, afin que les lobbies deviennent impuissants à modifier les acquis environnementaux et que plus aucun gouvernement n’ait le pouvoir de nous ramener au passé.

- Certaines mesures s’imposent et ne devraient plus faire débat dans la démocratie française : soutenir rapidement un objectif de réduction des émissions de CO2 à 30% et adopter sans délais un moratoire sur les OGM et l’interdiction de l’exploitation des gaz de schistes.
- Nous proposons un plan de sortie des pesticides en une génération, et leur réduction de 50% dans la mandature.
- Nous agirons pour que les trames vertes et bleues deviennent opposables. Le respect du vivant et des paysages est plus précieux que la construction d’une route, d’un parking ou d’une zone commerciale.
- Nous agirons pour modifier le code civil et le code pénal pour protéger des mauvais traitements les animaux domestiques et les animaux sauvages.

- Nous voulons établir une fiscalité écologique, qui comprendra une Contribution Climat Energie sur le territoire français, protégée de toute logique financière.

- La France portera au niveau européen l’exigence d’exemplarité environnementale.
Nous devons lancer le chantier de la maîtrise des sols, réorienter la politique foncière, et la France devra lever son opposition à la directive-cadre européenne sur les sols.

- La révision de la Politique Agricole Commune ne devra plus opposer emploi et environnement, grâce une redistribution plus équitable des aides. La réorientation de cette politique favorisera les pratiques agro-écologiques, l’accompagnement de la conversion vers l’agriculture biologique. Elle sera un levier d’une nouvelle coopération avec le Sud qui garantira la souveraineté alimentaire et favorisera l’agriculture vivrière.

- Nous souhaitons inscrire la transition écologique au cœur de nos territoires.
Développer une économie de la proximité, des circuits-courts, permettant à chacun de vivre et de travailler près de chez lui est impératif. La relocalisation n’est pas un slogan, c’est une exigence sociale, politique et économique. L’avenir est à transformer nos moyens de consommation, de production et de transport.
- Nous voulons inscrire cette transition au cœur de nos emplois.
Le changement de modèle peut nous permettre de créer un million d’emplois d’ici à 2020. L’objectif est ambitieux, mais il est crédible si nous sommes volontaires. A commencer par la rénovation thermique des logements qui peut créer près de 440 000 emplois dans le secteur du bâtiment.
- Nous donnerons toute leur place aux formations dont nous manquons dans tous les métiers de la transition écologique : créer les parcours de formation et les filières, les doter de la reconnaissance nécessaire.
Enfin, reconnaissons le vivier qui se trouve dans les milliers d’associations qui s’occupent de l’intérêt général : la protection de la biodiversité, l’éducation à l’environnement, l’expertise environnementale, le recueil des données naturalistes, l’application du droit de l’environnement sont autant d’activités créatrices d’emplois.

- Nous voulons garantir le droit à une alimentation saine et de qualité. Faisons de la restauration collective un grand chantier pour la qualité de l’alimentation, avec un objectif simple et clair : 100% de bio pour nos enfants dans les crèches et les maternelles.
Cela participe à redonner à chacun l’accès à une santé de qualité. Ce sont nos modes vies qui pour une grande part déterminent les maladies de notre siècle. Il est temps d’y remédier !

La gouvernance
Le dialogue environnemental sera notre méthode.
Nous le disons, l’exercice du Grenelle de l’Environnement a fait du bien à la démocratie. Jamais l’urgence écologique n’a été autant au cœur du débat public en France. Et il y a bien des propositions faites lors de ces journées, qu’il faudra mettre en œuvre lors des premiers pas de la mandature.
Nous aurons des adversaires et il sont d’ores et déjà nombreux : les représentants des intérêts particuliers. Nous l’avons vu au Parlement Européen, lorsque le lobby de l’agroalimentaire n’a pas hésité à investir près d’un milliard d’euros pour s’opposer au projet de règlement sur l’étiquetage des produits alimentaires.
Nous devrons bien sûr encadrer et réglementer la présence de ces lobbies, mais nous sommes encore trop souvent démunis face à leur puissance.
Il s’agit de mettre le contre-pouvoir au cœur du pouvoir, que dès demain tous les lanceurs d’alertes, les défenseurs des territoires aient la capacité à peser sur les décisions.
Le Grenelle de l’environnement a introduit l’idée d’une gouvernance à cinq. Contrairement à ce qui s’est passé par la suite, il est temps de passer de la co-élaboration à la co-décision, et même à la co-gestion. Le dialogue environnemental est une priorité pour les écologistes.
Le constat que dresse votre « Contrat environnemental » est lucide, tout comme les propositions qu’il porte : non simplement « ce qu’il faudrait faire », mais « comment on peut, concrètement, le faire ».
A l’instar de Véronique Bérégovoy, conseillère régionale EELV et Vice-présidente en charge de l’Environnement, le 30 mai dernier, nous saluons le formidable travail accompli par HNNE et ses associations membres au cours des dernières années, tant en terme d’actions visant à faire respecter les dispositions juridiques de protection de l’environnement, que de sensibilisation du grand public, de représentation des associations environnementales aux instances et aux débats publics, de contribution aux plans, politiques et schémas locaux comme régionaux, et d’animation du réseau associatif haut-normand.
Les élu-e-s EELV de la Région Haute-Normandie ont de leur côté invité le préfet de l’Eure à coopérer pleinement, dans les délais impartis, dans le cadre de l’enquête ouverte par la Commission européenne sur les incidences environnementales du projet de contournement dans la vallée de l’Andelle, afin d’évaluer sérieusement la pertinence de ce projet engagé malgré les avis négatifs des services de l’Etat, l’insuffisance notoire de l’étude d’impact et l’avis défavorable de la commission d’enquête.

Lire ma position sur ce sujet le 27 novembre 2011 : La violette et le 35 tonnes

La transition énergétique
Réchauffement climatique, épuisement des ressources, risque nucléaire : la transition énergétique n’est pas une lubie écologiste mais une nécessité, ou plus exactement une obligation. Mais cette obligation est aussi une incroyable opportunité.
La transition énergétique est en effet une opportunité de justice sociale et économique : mettre fin à la précarité énergétique, redonner le pouvoir sur l’énergie aux citoyens et aux territoires, créer des emplois et développer les petites et moyennes entreprises…
Premièrement, il n’y aura pas de transition énergétique si nous ne nous engageons pas d’abord dans un programme de réduction de notre consommation d’énergie. Consommer moins, consommer mieux, consommer juste. La sobriété et l’efficacité énergétique nous permettront de réussir la transition énergétique.
Mettre fin à la précarité énergétique, donner à tous l’accès à l’énergie, ou plus exactement aux services énergétiques : mobilité, chauffage, éclairage, culture… doit être une priorité.
Pour protéger les Françaises et les Français de la hausse des prix de l’électricité nucléaire, du pétrole ou du gaz, il faut leur permettre de réduire leur consommation d’énergie, dans l’habitat comme dans les transports. Il faut engager notre pays sur la voie d’un mix énergétique 100 % renouvelable, en démultipliant ce que les éluEs écologistes font déjà sur le terrain, et en faisant des territoires et des PME les fers de lance de la transition énergétique.
Bien évidemment, la fuite en avant avec les pétroles et gaz de schistes n’a pas sa place dans la transition énergétique.
Nous devons prendre des mesures efficaces : tarifs sociaux et progressifs ; aide aux travaux d’économie d’énergie ; incitation voire contrainte pour les bailleurs privés à faire les travaux nécessaires ; moyens pour la rénovation des logements sociaux ; accès aux transports collectifs.
Nous proposerons d’investir dans les transports alternatifs à la voiture et au camion, en commençant par améliorer la qualité et l’offre de trains sur le réseau ferré local, et en développant le fret ferroviaire.
Il nous faut rénover un million de logements par an au niveau «basse consommation d’énergie », en commençant par ceux dans lesquels vivent les huit millions de personnes en situation de précarité énergétique. Les bâtiments publics devront être rénovés. Ce plan pourrait permettre la création de 440 000 emplois directs et indirects dans le secteur du BTP d’ici 2020.
Le développement des énergies renouvelables permettrait la création de plus de 110 000 emplois directs et indirects. En matière d’énergie renouvelable, la France doit suivre la voie tracée par l’Allemagne dont les filières des renouvelables emploient 5 fois plus de salariés qu’il y a 10 ans. N’oublions pas qu’entre 2008 et 2010, la seule filière photovoltaïque a créé 35 000 emplois en France, hélas en partie perdus à cause de la politique suivie par le gouvernement Sarkozy.
Avec les énergies renouvelables, nous assurons vraiment notre indépendance énergétique à tous les niveaux, nous réduisons la vulnérabilité aux risques, aux dérapages des coûts et nous léguons de vraies rentes aux générations futures.
Contrairement aux énergies fossiles et fissiles, les énergies renouvelables sont par essence réparties sur les territoires et entre pays. Elles nous protègent des tensions et risques géopolitiques entre pays producteurs et consommateurs. Elles sont un des moyens de l’équité internationale indispensable à la paix.
Pour notre pays, l’objectif européen de 23% d’énergies renouvelables en 2020 est un minimum. Nous souhaiterions atteindre 40%, hors carburants.
Mais il n’y aura pas de transition énergétique digne de ce nom si elle ne s’accompagne pas d’une profonde réforme des modes de fonctionnement du système énergétique. La montée en puissance rapide des énergies renouvelables ne pourra pas se faire sans un changement radical du contexte réglementaire et financier. Faciliter les projets. Ne pas, comme cela est le cas aujourd’hui, les entraver par des procédures administratives lourdes et longues. Il sera nécessaire de réduire considérablement les délais en ce domaine, qui peut se satisfaire d’une situation où il est plus long d’implanter des panneaux solaires que d’obtenir un permis d’exploration de gaz de schiste ?
Nous proposerons d’intégrer dans le calcul de la CSPE l’ensemble des renouvelables. Ainsi l’hydraulique, énergie mature et largement rentabilisée, pourrait participer au financement des nouvelles énergies renouvelables. La rente hydraulique permettrait de réduire la charge de la CSPE de 40%.
Concernant la chaleur renouvelable, dans le contre-budget présenté par Eva Joly pour 2012 – qui permettait entre autre une réduction du déficit -, il est intégré dans les dépenses non pas un doublement, mais un triplement du fonds chaleur.
Pour démocratiser l’énergie, il faut aussi mettre en place et encourager l’investissement citoyen et redonner du pouvoir aux collectivités locales. Aux communautés urbaines et d’agglomération sera attribuée la compétence sur les réseaux de distribution de gaz, d’électricité et de chaleur.
Les entreprises de transport et distribution d’énergie (RTE, GRT, ERDF, GRDF…) doivent devenir indépendantes des entreprises de production d’énergie (EDF, GDF Suez, Total…) et leurs capitaux être entièrement publics. En ce qui concerne la distribution d’électricité, la réglementation doit assurer la transparence et l’équité des négociations de concession. En tant que bien commun, la production d’énergie ne doit pas être monopolisée par le secteur privé et relève d’une forte régulation publique. L’accès aux services énergétiques doit être garantie pour tous.
Une nouvelle fiscalité environnementale favorisera la transition énergétique ainsi que la limitation des risques et des impacts sociaux.
Une Contribution Climat-Énergie sera créée pour financer la transition. Cette contribution reposera sur une triple assiette : énergie primaire, gaz à effet de serre et risques environnementaux et sanitaires dont le nucléaire.
Au sein de la transition énergétique, la France a une responsabilité supplémentaire sur la plupart des pays : le nucléaire.
Au niveau mondial, le nucléaire est un nain énergétique, même en France il ne représente que 17% de l’énergie que nous consommons. Mais il jouit d’un pouvoir surdimensionné. Pouvoir de nuisance directe puisque qu’un accident nucléaire condamne des territoires entiers pour des décennies. Pouvoir de nuisance indirecte aussi car le mythe nucléaire est un frein inouï à la transition énergétique.
La France a donc un rôle central à jouer pour la sortie mondiale du nucléaire. Renoncer à son arsenal bien sûr, mais engager aussi l’an II du nucléaire : le démantèlement et renoncer à la fuite en avant désastreuse. Nous sommes bien entendu opposé à tout projet d’EPR, qui prolongerait d’au moins 50 ans la présence du nucléaire en France.
Notre pays est au cœur de la nucléocratie mondiale, nous devons donc montrer le chemin plutôt que de moquer nos voisins ou nier les victimes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.
Cette sortie du nucléaire peut se faire en 20 ans. Elle doit s’accompagner de la création d’un pôle d’excellence industrielle en matière de gestion des déchets et de démantèlement. Les écologistes ont toujours combattu le nucléaire, civil et militaire, mais même si ces décisions n’ont pas été les nôtres, nous savons la responsabilité qui nous incombe aujourd’hui : assurer la sécurité et la sûreté de la gestion du nucléaire pour des centaines d’années.
http://energie.eelv.fr/laffiche-de-la-convention/

En espérant que ces réponses conviendront à vos attentes, acceptez l’expression de mes sincères salutations,

Laetitia Sanchez
candidate pour Europe Ecologie Les Verts sur la 4ème circonscription de l’Eure

Restons mobilisés contre le traité ACTA !

mobilisation

Une quatrième commission européenne s’oppose à ACTA !

Après les avis défavorables de trois commissions du Parlement européen le 31 mai dernier (commissions de l’Industrie, des Affaires juridiques et des Affaires intérieures du Parlement européen), la commission du Développement à son tour se prononçait contre l’adoption du traité le 4 juin dernier.

Europe Écologie Les Verts remercie et félicite les député-e-s membres des Verts/ALE, à l’écoute de leurs citoyens et garants de leurs libertés et de leurs droits, qui au sein des commissions, oeuvrent à empêcher la ratification de ce traité.

Le combat n’est pas encore terminé. Le 19 juin prochain, la commission Pétitions devra se prononcer sur la pétition anti-ACTA signée par près de trois millions d’Européens, puis le 21 juin, ce sera au tour de l’importante commission du Commerce international de rendre son avis, avant le vote final le 3 juillet en séance plénière du Parlement.

EELV reste mobilisé et appelle toutes les citoyennes et tous les citoyens qui le peuvent à participer aux manifestations anti-ACTA qui auront lieu partout en Europe le 9 juin 2012.

Nos droits fondamentaux et nos libertés ne doivent pas être le prix à payer pour que quelques acteurs privés voient leurs intérêts financiers préservés !

Pour la journée mondiale de l’environnement, EELV rappelle l’importance de Rio +20

rio20

Ce mardi 5 juin 2012, la planète célèbre la journée mondiale de l’environnement, initiée par l’ONU en 1972, à l’occasion de l’ouverture de la Conférence de Stockholm sur l’Environnement humain. Chaque année, la Journée mondiale de l’environnement met en avant un enjeu spécifique. Cette année, il s’agit de l’économie verte.

A cette occasion, Europe Écologie Les Verts tient à réaffirmer que les enjeux environnementaux sont fondamentaux et qu’ils ne peuvent être mis de côté car ils conditionnent la réponse aux crises sociale, économique et financière. Un nouveau modèle de développement pour la planète est nécessaire et ne peut donc être considéré comme une  question de second ordre.

EELV rappelle que dans quelques jours, du 20 au 22 juin 2012, se tiendra à Rio de Janeiro (Brésil) le sommet Rio +20 qui réunira 120 chefs d’Etat et de gouvernement, dont le nouveau président français François Hollande. L’objectif est d’y constituer une nouvelle feuille de route à l’horizon 2030 pour l’ensemble des pays de la planète face à la crise écologique majeure que nous subissons.

Des représentants d’EELV seront présents tout au long des négociations pour y porter un message ambitieux. En France, tous nos élus et nos candidats aux élections législatives des 10 et 17 juins prochains se mobilisent d’ores et déjà pour rappeler que les luttes contre le dérèglement climatique, la déforestation, la disparition programmée des ressources halieutiques, la pollution des océans et la surexploitation des ressources naturelles, ainsi que la préservation de la biodiversité et du vivant, sont des priorités fondamentales qui passent par une volonté politique forte.

Les députés Verts européens, auxquels s’associent EELV, organisent une conférence de presse spéciale Rio +20, ce jeudi 7 juin 2012, à partir de 9h30, dans les locaux du Parlement européen à Paris (288 bvd St Germain, 75007 Paris), en présence des eurodéputées Eva Joly et Sandrine Bélier et du porte-parole d’EELV Pascal Durand.

Europe Écologie Les Verts

Écologie Hebdo n°2 : ne manquez pas les dernières nouvelles de l‘écologie !

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Deux semaines avant le Sommet de la Terre à Rio, et à quelques jours des élections législatives, vous êtes nombreux à vous demander quelles sont les dernières nouvelles de l’écologie. Ce deuxième numéro du journal Écologie Hebdo est un moyen simple et rapide pour répondre à vos questions !

Huit pages d’actualité et de dossiers : élections législatives, pouvoir d’achat, logement, Rio+20, nucléaire, culture, interviews exclusives, bons plans…

Profitez-en : Écologie Hebdo est disponible en ligne gratuitement !

Bonne lecture !

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Écologie Hebdo n°2

LNPN : les candidats de droite et de gauche s’opposent au tracé AB, et plébiscitent le tracé B. Quels impacts pour la quatrième circonscription de l’Eure ?

Le débat public sur la Ligne ferroviaire nouvelle Paris-Normandie (LNPN) s’est déroulé du 3 octobre 2011 au 3 février 2012.
Trois scénarii ont été proposés. Il ont été appelés tracés A, B et C. Un quatrième scénario a été proposé par les écologistes. Celui-ci était basé sur l’amélioration de l’existant, et sur le phasage du projet, en réalisant prioritairement le doublement du Mantois, qui est le point noir entre Paris et la Normandie, occasionnant les retards dont souffrent tous les usagers au quotidien, toutes des personnes qui vont travailler quotidiennement, et pour qui, jour après jour, le train devient un train d’enfer.
Ce doublement devra être réalisé, que la LNPN se fasse ou pas. Ou que l’amélioration de l’infrastructure actuelle se fasse ou non. L’avenir du voyage ferré Paris-Normandie, et le présent et le quotidien des habitants passe par ce doublement du Mantois.
Au cours du débat, le scénario C, le plus coûteux, a été éliminé d’emblée. Et au cours de ce débat s’est construit un nouveau scénario, le scénario AB, qui était sensé être une réponse de RFF à une synthèse qu’ils ont faite des demandes et des questions posées au cours de ces débats. Finalement, très controversé, celui-ci est renvoyé au cimetière des fausses bonnes idées. On aura perdu notre temps lors du débat à élucubrer sur une impasse, au lieu de poser les seules bonnes questions, celle qui concernent les tracés non écartés par RFF ou les politiques.
Il nous reste donc le scénario A (point de bifurcation vers Caen d’un côté et Rouen de l’autre, proche de Rouen) et le scénario B (point de bifurcation proche d’Evreux).
Les impacts seront énormes. 700 hectares artificialisés pour l’Eure ! Mais aussi des territoires et des paysages impactés, avec son lot d’expropriations, et tous les habitants devant vivre à l’orée d’une nouvelle frontière, celle des voies de la LGV. Tant pis pour eux.
Dans l’Eure, la Chambre de Commerce et d’Industrie, le Medef, le Conseil Général et l’agglomération d’Evreux plébiscitent unanimement le scénario B.
Il faut rappeler que la proposition de Dominique Bussereau avait fait l’unanimité de tous les acteurs politiques et économiques en 2009. Lorsque Nicolas Sarkozy a annoncé sa volonté de faire un TGV entre Paris et Le Havre, dans le cadre du Grand Paris. L’unanimité a volé en éclats lorsque l’opportunité d’inaugurer d’inaugurer le train majuscule est venue.
Pour des problèmes de financement cependant, la LGV Paris-Normandie pourrait ne rester qu’un projet. C’est une hypothèse qui est très vraisemblable. Le doublement du Mantois serait toutefois réalisé du fait du choix du phasage du projet LNPN, Mantois/LGV Normandie. C’est ce doublement du Mantois qui est indispensable pour les usagers au quotidien.
Au demeurant, tant que le projet LNPN n’est pas écarté, on ne peut pas écarter non plus les débats.

Qu’en est-il dans la 4ème circonscription de l’Eure ?

A examiner les déclarations et professions de foi des différents candidats aux élections législatives, on constate là encore une unanimité, à droite comme à gauche pour la LNPN. François-Xavier Priollaud (UMP-Nouveau Centre) écrit : « La LNPN est une chance unique pour le développement économique de notre territoire » et il insiste sur « la réalisation nécessaire d’infrastructures nouvelles comme la ligne à grande vitesse ». Quant à François Loncle (PS), suite à la mobilisation de l’association « Non à la LNPN sur le plateau du Neubourg », il déclare « s’opposer résolument au projet inacceptable de Réseau Ferré de France : le tracé AB de la ligne nouvelle ferroviaire Paris Normandie ». Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’oppose à la Ligne Nouvelle Paris Normandie en elle-même, mais seulement au tracé AB. Ni qu’il croit à la pérennité de ce projet.
Malgré un débat public avec une participation très forte des habitants comme des élus, malgré des études poussées, des techniciens brillants, le projet LNPN reste flou.
Tout d’abord, les cartes fournies ne permettent pas d’établir les tracés qu’empruntera la ligne. Les cartes des deux tracés encore en lice, le A et le B, proposent des faisceaux si larges que la ligne pourrait passer pratiquement n’importe où. C’est tout à fait normal : au cours de l’élaboration du tracé, les faisceaux se réduiront. Là où les faisceaux font encore 30 km de large, ils se réduiront au fil des études à 1 km, et nous saurons alors précisément les risques que le territoire et les habitants encourront. Vous trouverez les cartes ci-dessous, avec quelques agrandissements pour bien voir la taille disproportionnée des faisceaux par rapport au territoire. Ces cartes sont disponibles ici, en haute-définition.
financement de la LNPN (source débat public LNPN)
Il est intéressant de comprendre ce que représente la LNPN pour notre région. L’emprise d’une ligne LGV représente 80 mètres jusqu’à 90 mètres à certains endroits. La ligne elle-même n’emprunte que 14 mètres. Il faut y ajouter les remblais ou déblais nécessaires à la stabilisation de la ligne. Et au-delà de cette zone, les habitations se situant à moins de 25 mètres de l’entrée en terre seront expropriées. Les autres, celles qui se situeront au delà des 25 mètres, se verraient devenir voisines de la LGV, mais leurs propriétaires ne recevront pas de dédommagement, même si la propriété a perdu beaucoup de valeur.
Représentons-nous cette emprise : il s’agit là de tranchées larges comme près de la longueur de deux piscines olympiques, sur 210 à 215 km de lignes nouvelles selon le scénario retenu. Du fait qu’une ligne à grande vitesse n’a pas vocation à être un tortillard, la ligne sera la plus droite possible. Aussi, on peut comprendre qu’il n’y a pas possibilité ou volonté d’arrêter un tracé plus précis, afin de calculer le tracé le moins onéreux, expropriations comprises, et d’éviter en même temps de mobiliser une opposition trop précocement.
Si le contenu est flou sur les tracés, la question du financement n’est pas réglée loin s’en faut. Au cours du débat, la SNCF – acteur tout de même essentiel en France lorsque qu’on évoque le rail – n’est pas présente sur scène et ne participe au débat… que dans le public. La SNCF ne se présente que comme opérateur potentiel, parmi d’autres, et n’assure pas de son engagement sur les sillons.
RFF, Réseau Ferré de France n’assure une contribution que « de 15 à 30% » du montant global. « La règle est que RFF ne peut s’engager au-delà des perspectives de péage que lui verseront les opérateurs ferroviaires. » Ils ne se sont pas engagés. Les usagers paieront plus cher, les contribuables seront mis à contribution, mais l’investissement n’est pas garanti. De même qu’il n’y a pas d’engagements fermes des opérateurs.
La question du prix du billet, nous l’avons posé plusieurs fois, sans réponse claire au début. Sur le document pdf tiré du débat public, concernant le financement, on peut lire : « A titre informatif, le maître d’ouvrage a précisé que, sur la liaison à grande vitesse Paris-Reims, le prix du billet a été majoré de 17 centimes par minute gagnée à la mise en service de la ligne. Transposée à la ligne nouvelle Paris-Normandie, cette augmentation représenterait une hausse moyenne du prix des billets d’environ 20%. »
Est donc là ce dont les habitants ont besoin ? Un train plus cher, qui sera certes plus rapide, mais à quel prix ? Un train qui n’aura plus vocation à s’arrêter dans les gares intermédiaires, c’est le prix de la rapidité, et au prix d’artificialisation de terres agricoles et d’expropriations sur 700 hectares dans l’Eure.
Les impacts sur les paysages, le terres agricoles et les modes de vie des habitants différeront selon le scénario retenu : si l’on est sûr du viaduc sur la vallée de l’Iton, à peu près sûrs des impacts sur le plateau sud du Neubourg, dans le cas du tracé B, les habitants attendent le tracé définitif pour constater qui sera effectivement concerné par la construction de la ligne. Quels seront les impacts sur la forêt de Bord, avec un projet de gare à l’entrée de la forêt, au niveau du rond-point des Clouets, près d’Incarville ? Les communes riveraines de l’A13 seront-elle concernées ? Lesquelles ? Jusqu’où ? Tous les habitants sont dans l’incertitude. Sur leur avenir, sur la valorisation de leurs propriété, sur la qualité de leurs paysages et du cadre de vie.
Pour quels objectifs ?
C’est encore là que les divergences se sont fait sentir entre le public d’une part, composé surtout d’usagers, et aussi d’habitants ou exploitants agricoles inquiets.
RFF et élus parlent de vitesse. Bien que celle-ci nous concerne peu, les temps de transports dans l’Eure ne varieront que très peu.
Les préoccupations des usagers se sont portées sur la fiabilité et la régularité du transport, et le confort – la station debout étant déjà peu propice à la préparation d’une bonne journée de travail – et donc au nombre de places disponibles dans les trains. Il ne suffit pas que le train soit plus rapide, il faut qu’il puisse emporter tout le monde. Les usagers sont de plus préoccupés par l’augmentation du prix du billet dans des circonstances économiques qui ne s’y prêtent pas.
C’est un dialogue de sourds.
Sur ce sujet de la LNPN, que proposent les écologistes ?
Tout d’abord, il n’est pas sûr que la LNPN voit le jour. Le schéma national d’infrastructures de transport (SNIT) ne place qu’en 16ème priorité la LNPN. Estimé selon le SNIT à 7 à 9 milliards, la LNPN coûtera vraisemblablement plus. 16ème priorité sur 19 projets, avec un budget total estimé à 75 millliards d’euros, le risque existe de voir gelés les projets ferroviaires sur notre territoire, sans qu’aucune alternative ne voit le jour.
La ligne Rouen-Evreux reste une priorité. Nous ne cessons de le dire. Nous aurions voulu pouvoir établir un dialogue avec les habitants de la vallée de l’Iton, pour évaluer s’il était ou non possible d’installer un transport doux, un tram-train, dans la vallée au service des habitants. La méthode était l’écoute et la concertation, mais les opposants au train dans la vallée ont été fermés à toute invitation ou discussion.
Nous ne pouvons leur en vouloir, c’est une belle occasion manquée. Un tel projet ne peut se faire qu’avec l’adhésion et la participation active des habitants, de tous les habitants concernés.
Les écologistes ont donc imaginé une alternative, plus directe et plus rapide : la ligne vers Evreux passera le long de la N154, l’autoroute Louviers-Evreux, sans desservir les habitants de la vallée de l’Iton, mais sans traverser de village. L’idée a fait son chemin, des terres ont été acquises le long de la nationale, cette voie a été intégrée au SCoT de la CASE, et l’idée continuerait de se bâtir à la Région si le projet de LNPN n’avait gelé tous les autres projets ferroviaires.
Le scénario des écologistes propose la construction d’une section nouvelle entre Acquigny et Gravigny, en utilisant le corridor de la N154, avec un doublement de voie sur 5km entre Hondouville et Acquigny et un doublement de la voie au raccordement de la ligne avec la ligne Mantes-La-Jolie – Rouen, ce qui permettrait de satisfaire également la capacité de la ligne avec une utilisation fret.
Si le projet de LNPN n’aboutit à rien, nous n’aurons rien.
Pour revenir à la LNPN : depuis l’été 2011, nous sommes les seuls à avoir travaillé avec l’Ile de France et la Basse-Normandie à la rédaction d’un cahier d’acteur inter-régional : « Pour un train du quotidien », pour répondre aux vrais enjeux, qui sont de répondre aux besoins des usagers, pour rendre le train attractif et efficace.
En janvier 2012, nous obtenions une réunion publique supplémentaire pour présenter un nouveau scénario, réalisé par le cabinet d’experts BG, intitulé : « Alternative à la LNPN par la ligne classique ». Chiffré à 8 milliards au lieu de 10 ou 11, ce scénario propose une amélioration de la ligne existante, en limitant l’infrastructure nouvelle à la section entre Paris et Mantes-la-Jolie, seul partie de la ligne actuelle dont le trafic justifie à ce jour et pour longtemps encore de tels travaux. Cela permettra d’améliorer la fréquence, la régularité et le nombre de dessertes des trains. Face à la flambée du prix du pétrole, il est urgent de proposer des transports fiables et réguliers aux usagers, qui sinon n’ont d’autre choix que la voiture individuelle et ses charges de plus en plus lourdes pour le budget des ménages. Le scénario BG reprend aussi à son compte la gare nouvelle rive-gauche de Rouen St Sever, parfaitement justifiée – dont il faut cependant appréhender le coût considérable du très long tunnel sous fluvial.
Le rapport de l’expert insiste sur les avantages que présente ce scénario. L’impact territorial (notamment agricole) est très nettement inférieur à la LNPN, surtout dans l’Eure. Le scénario BG présente une grande offre de dessertes et de correspondances et des temps de parcours compétitifs. A contrario, il faut bien rappeler dès aujourd’hui aux usagers mécontents ce qui a été précisé lors des débats: La construction de la LNPN aurait pour conséquence l’abandon de toute amélioration de la desserte voyageur sur la ligne classique.
Le 5 avril dernier, Le conseil d’administration de Réseau Ferré de France a délibéré en faveur de la poursuite du projet de ligne nouvelle entre Paris et la Normandie et a décidé de lancer les études préalables à l’enquête d’utilité publique. Il a fait apparaître des points de convergence, notamment sur la nécessité de construire de nouvelles gares dont une à Rouen (rive gauche) sur le site de Saint-Sever. Réseau Ferré de France a pris bonne note des points d’améliorations souhaités et va approfondir ses études sur plusieurs scénarios (A, B et AB), excluant le scénario C, afin de définir le tracé de la ligne nouvelle entre Mantes, Le Havre et Caen. Souhaitons que la voix des écologistes ait été entendue au cours de ce débat et soit prise en compte par RFF !
Rappelons enfin que ce projet de LNPN s’inscrit dans le projet de développement du Grand Paris (dans l’objectif de faire du Havre le port d’une grande mégapole parisienne et normande), et que ce dossier incombe désormais à la nouvelle Ministre en charge de l’Egalité des territoires… l’écologiste Cécile Duflot. Gageons qu’elle sera sensible aux questions de consommation d’espaces naturels et agricoles, et soucieuse d’apporter une amélioration efficace et rapide des transports pour tous !
Le Fret ferriviaire dans tout ça :
Rappelons que le fret ferroviaire représentait 3 fois plus de tonnage en 1974 qu’aujourd’hui. De même que le fret fluvial, le fret ferroviaire souffre de son manque de compétitivité face au routier.
Même avec un prix du pétrole qui ne cesse d’augmenter, les camions n’ont pas à payer de taxe pour emprunter les sillons, comme les opérateurs le font à RFF. La seule taxe qu’ils vont payer est le péage sur les autoroutes, et dans le cas où les poids-lourds empruntent d’autres routes, la taxe à l’essieu, qui (ne) rapporte (que) 220 millions d’euros par an, et qui a été baissée au taux minimum pour la France par Dominique Bussereau, ministre en charge des transports.
Si l’on veut développer le transport fluvial et le fret ferroviaire, il serait nécessaire d’aligner les coûts des opérateurs pour les mettre en situation d’équité. Alors le développemment des plateformes bi et tri-modales aura un sens.
Le rejet du projet alternatif écologiste viendrait en partie du fait qu’il ne libère pas le réseau actuel pour le développement du fret. Mais il y a possibilité de tripler le fret actuel avec les mêmes sillons. Et le projet comprend la rénovation de la ligne Serqueux – Gisors pour acheminer le fret dans la zone parisienne, ce qui permet d’augmenter encore la capacité du fret.
Mais celui-ci n’est toujours pas compétitif. Il faut changer les choses !

Retrouvez-nous pour aborder ce sujet et poser toutes vos questions :

le mercredi 6 juin 2012 à Pont de l’Arche de 18h30 à 20h30
salle Ambroise CROIZAT, place du maréchal Leclerc
« Se déplacer demain, mais à quel prix ? »
  • Avec Gilles FRAUDIN, Responsable de la commission Transports régionale d’EELV, cheminot retraité, responsable syndical et rédacteur du cahier d’acteur du groupe local Eure-Seine : « Des trains pour les déplacements du quotidien »
  • et Laetitia SANCHEZ, candidate aux élections législatives pour Europe Ecologie Les Verts sur la 4ème circonscription de l’Eure.