Daniel Ibanez
En immersion totale dans le Lyon-Turin
« Un citoyen vigilant, voici ce que je suis, avant tout ! » Vigilant, actif et hyper-engagé, aurait-on envie d’ajouter d’emblée. La preuve, s’il en fallait une, serait le projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin. A 56 ans, Daniel Ibanez lui a déjà consacré plus de 2 ans. En immersion totale. « J’ai exploré chacune des veines du projet, non pas comme idéologue, mais parce que j’aime me baser sur des faits. Pour dénoncer, il faut avoir accès à l’information et comprendre ».
Le résultat ? Après un recours au Conseil d’Etat appuyé par 5.500 pages de pièces, c’est un livre de plus de 200 pages qui devrait être publié dans les mois qui viennent. Membre actif de la coordination française contre le projet qui avec les No-Tav italiens forment l’opposition franco-italienne, Daniel Ibanez, économiste spécialiste des procédures collectives, déroule avec une passion intacte l’argumentation qu’il a détaillée des centaines de fois devant la Commission d’Enquête, le gouvernement, l’Assemblée Nationale, les associations, les syndicats, les médias… : « le projet est surdimensionné. Il ne répond à aucun besoin. La ligne existante est utilisée à 17% de sa capacité. Ce dossier n’est que mensonges et triche ».
Impossible d’énumérer « les milliers de raisons » qui ont conduit ce citoyen des Mollettes, proche de Chambéry, à s’investir à fond dans le dossier, en 2012, une seule prédomine : l’absence d’utilité publique. Jusqu’à parvenir à unir avec lui le monde agricole unanime, les associations, des élus de tous bords, les citoyens pour l’utilisation de la ligne ferroviaire existante.
Prochaine étape ? Les élections européennes. « Le projet est européen, l’opposition est franco-italienne. C’est au niveau européen que se prennent les décisions, qu’il s’agisse du Lyon-Turin, des gaz de schiste et de tous les Grands Projets Inutiles Imposés ». Un réseau d’opposition qui porte bien son nom et auquel Daniel Ibanez contribue activement.