Journaliste pionnière

Corinne Lalo
Elle est sans aucun doute l’une des premières journalistes françaises travaillant pour un média grand public à avoir traité de sujets liés à l’environnement. Pour retracer le parcours de Corinne Lalo, reporter pour la télévision, il faut commencer par un flash-back. 9/05/1986, à une heure de grande écoute, la journaliste qui s’est rendue, depuis Paris avec son équipe de reportage à la frontière franco-allemande, interroge les autorités françaises et les téléspectateurs. A l’écran, elle  montre une salade verte et  elle déroule des faits : après l’accident de Tchernobyl, on relève des doses importantes de radioactivité… Côté allemand.  De l’autre côté de la frontière, à quelques centaines de mètres à peine, en France, rien du tout…

Quelques mois après, Corinne Lalo réalise un reportage sur la CRIIRAD, le premier laboratoire indépendant de recherche et d’information sur la radioactivité, créé par Michèle Rivasi. Là encore, elle est une des premières journalistes à donner la parole à cette jeune chercheuse.

« Je défriche des sujets. J’ai été par exemple la première à employer à la télé le terme de biodiversité, dans les années 80 ».  Impact des pesticides et des perturbateurs endocriniens, victimes du vaccin de l’hépatite B, premiers pas de l’agriculture biologique, pluies acides, affaire du Médiator et scandales liés aux médicaments (dont elle a fait un livre, « Le livre noir du médicament », paru en 2011 chez Plon)… Elle multiplie ces enquêtes d’anticipation qui rejoignent une sensibilité écologiste puisant ses racines dans l’enfance et l’univers familial.

Candidate d’ouverture, elle prône plus de pédagogie sur les institutions européennes, «pour que les citoyens en comprennent le poids : 80% des décisions prises », l’avènement d’une « Europe plus démocratique et moins libérale » et l’indispensable prise de conscience de la « catastrophe que représente l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis et l’Europe, en cours de négociation. Le Parlement européen aura à se prononcer sur ce traité. Il faut se protéger des méfaits qu’il engendrera sur notre agriculture, notre santé, nos modes de vie ».