Émotion et colère agitent populations et coutumiers du Sud de la Nouvelle-Calédonie après le déversement d’acide par l’usine de VALE NC dans le creek de la Baie nord de Goro. Plus d’un millier de poissons a été décimé.
Pollueur récidiviste
Déjà condamné en 2009, suite à la mobilisation des associations de protection de l’environnement, l’opérateur minier est sommé de rendre des comptes aux populations des différentes tribus de la région et au comité Rhébu Nuu qui, excédées, campent devant l’usine, à l’arrêt total depuis vendredi soir. La mobilisation se poursuit ce samedi pour dénoncer des incidents à répétition qui ont des conséquences graves sur l’environnement.
Mulets noirs, anguilles, mais aussi des espèces endémiques, ont été terrassés en pleine période de reproduction, par ce déversement de 100 mètres cubes d’une solution chimique acide contenant des concentrations de métaux. Sur le terrain, l’Observatoire de l’environnement est mobilisé pour relever les pertes. Des études vont être menées pour savoir si le récif et la faune marine de la Baie nord ont également été impactés.
Colère de la population
De son côté, la Province Sud a engagé des procédures judiciaires à l’encontre de l’industriel pour infractions au code de l’environnement. La collectivité se constituera partie civile aux fins de réparation du préjudice environnemental subi. Si l’erreur humaine est à l’origine de cette pollution, la colère de la population gronde à l’encontre de l’industriel qui aurait du doter son usine des systèmes d’alertes adaptés.
On sait qu’en Nouvelle-Calédonie, les coutumiers nourrissent un lien extrêmement fort avec leur environnement, une nature cosmogonique, respectée dans les rites et traditions ancestraux. Au-delà des sanctions exemplaires qui doivent être exigées, la récidive en matière d’atteinte à l’environnement ne peut-être tolérée.