Dès lors que la question de son statut est réglée, l’écologie semble pouvoir prendre toute sa place dans le débat public, à Mayotte. C’est l’un des constats formulé par Hamada Salime, candidat de la liste Europe Ecologie Outre-Mer à Mayotte, rencontrée cette semaine par Yvette Duchemann, en déplacement dans l’île voisine.
Un lagon à protéger d’urgence
Bien qu’aucun parti écologiste ne soit encore structuré à Mayotte, Hamada Salime, membre historique des Verts depuis 1993, pense que la population est désormais plus à l’écoute des idées écologistes d’autant que les nuisances environnementales et conséquences sanitaires associées la fragilisent.
Face aux menaces de pollution et de dégradation qui pèsent sur le lagon mahorais, Hamada Salime soutient depuis 15 ans son classement au Patrimoine mondial de l’Unesco. Une reconnaissance qui permettrait d’impulser toutes les mesures de sauvegarde et de protection associées, mais aussi de générer des emplois. Sachant que que 60% des jeunes mahorais de moins de 25 ans sont au chômage: les questions économiques et écologiques sont liées.
L’ordonnance de 45 doit être respectée
Déplorant un manque de projets et de vision politiques, au profit de la seule défense d’intérêts particuliers, Hamada Salime a fait part à Yvette Duchemann de ses inquiétudes relatives à un aménagement brutal et irréfléchi qui menace notamment la mangrove, en recul face au développement industriel. Le scandale de la déchetterie à ciel ouvert dans le Sud de l’île mais aussi celui du non respect par la France de l’ordonnance de 45 sur la protection des mineurs sont autant de sujets d’indignation qui invitent à des actions urgentes.
Alors que plusieurs milliers de jeunes enfants nés dans l’île, de parents clandestins reconduits aux Comores, errent dans les rues, désœuvrés, Hamada demande à ce que le budget de 30 millions d’euros destiné à la coopération régionale soit investi dans la création rapide d’un centre d’accueil pour ces enfants.
A l’écoute de la population
« Nous ne sommes pas là pour apporter des solutions toutes faites, plaquer un modèle, mais bien pour être à l’écoute des problèmes du territoire, de la population« , soutient Yvette Duchemann. « Pour nous l’écologie n’est pas un mot, c’est une voie de solutions et c’est surtout placer l’humain au centre de nos préoccupations. C’est donc en premier la population qui pourra décider des changements qu’elle attend, elle qui pourra les conduire. Et si elle le souhaite, nous serons là pour l’accompagner. »
Alors que de part son statut de département puis de RUP, Mayotte va disposer de fonds européens importants, la candidate écologiste appelle là encore à la vigilance quant à l’utilisation pertinente de ses fonds, en faveur de projets utiles à l’ensemble de la population.