A la veille du scrutin, fixé le 24 mai dans l’Atlantique et en Polynésie française, et le 25 mai dans les autres territoires de la circonscription Outre-Mer, la candidate tête de liste Europe Écologie, Yvette Duchemann, a convié la presse à partager son premier bilan de cette campagne éclair. Déficit d’information des citoyens, transition écologique comme solution d’un avenir durable pour les Outremers, implication citoyenne sur le Net et les réseaux sociaux ont retenu son attention.
Une Europe méconnue ou stigmatisée
La population s’intéresse peu à l’Europe car elle manque surtout d’informations. Rencontrée sur le terrain, elle se montre curieuse, attentive et surtout surprise du rôle et des domaines d’interventions de l’Union dans nos territoires. «La population a le droit de connaître l’utilisation effective des fonds européens, de disposer d’informations claires et accessibles», soutient la candidate. «Les eurodéputés écologistes s’engagent à garder ce lien essentiel et régulier avec le terrain : c’est un devoir de démocratie.» Alors que le débat s’est focalisé sur l’opposition «Pour ou contre l’Europe», le vrai sujet de la construction européenne à travers le Parlement a été occulté alors qu’il est la seule voie et voix citoyennes et démocratiques de l’Europe. «Le Parlement est l’institution de contrôle de la politique des États Membres, celle qui peut dire non aux accords TAFTA!»
Une circonscription ultramarine qui a besoin d’un projet politique européen écologique
Cette circonscription, qui couvre trois océans, compte des territoires très divers de par leurs statuts d’association ou d’intégration à l’Union, mais qui partagent les mêmes enjeux de développement. Après des visites aux Antilles, en Polynésie, à Mayotte, la candidate Europe Ecologie réaffirme que la transition écologique et économique est la solution d’avenir pour les Outremers. Cette transition s’articule autour de plusieurs axes d’applications essentiels :
> La transition énergétique
«C’est la seule solution pour se sortir de l’impasse de notre dépendance aux énergies», affirme Yvette Duchemann. «La Réunion et les Outremers doivent et peuvent coupler mix des énergies renouvelables, mix de stockages et maîtrise de la consommation. Pour elles, viser l’autonomie énergétique n’est pas une utopie mais un objectif accessible avec le soutien de l’Europe.» Le projet européen GREEN HYLAND encourage justement cette dynamique dans nos territoires. L’Union peut nous soutenir dans les investissements importants de départ, dans des programmes de recherche ambitieux (ex : »Recherche fondamentale en énergie 2020+ »). «Les 2,1 milliards de fonds FEDER doivent prioriser ces investissements car la transition énergétique permettra d’alléger la facture des ménages, de créer des emplois pérennes dans le domaine de la croissante verte.»
> Une agriculture durable vers l’autosuffisance alimentaire
Le POSEI (Programme d’Options Spécifiques à l’Éloignement et l’Insularité) a pour objectif affiché de promouvoir une agriculture durable dans les RUP, en maintenant les productions d’exportation (banane et canne à sucre) et en diversifiant les productions dans les filières animales et végétales pour répondre aux besoins de consommation locale. «Ce programme est un instrument européen capital pour le développement du monde agricole ultramarin mais qui doit être réformé», défend Yvette Duchemann. «Réformé vers un soutien appuyé aux jeunes agriculteurs, la diversification active des productions, le soutien au bio mais aussi aux filières traditionnelles.» Europe Écologie est pour engager dès à présent cette mutation, pour aller vers l’autosuffisance alimentaire favorable là encore à la création d’emplois, aux circuits courts, à une meilleure traçabilité et qualité des produits. Population et agriculteurs doivent regarder ensemble dans la même direction, pour notre santé.
> La biodiversité comme patrimoine à protéger
Grâce aux Outremers, la France possède le 2ème domaine maritime mondial mais aussi 95% de sa biodiversité végétale, sans compter des espèces endémiques animales exceptionnelles. Cette biodiversité remarquable est convoitée (industrie pharmaceutique, pêche) mais aussi menacée. La France se place au sixième rang des pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces mondialement menacées, selon la liste rouge de l’UICN publiée en 2013. La France et l’Europe ont une responsabilité dans la protection de ce patrimoine mondial. «En 10 ans, la superficie cumulée des aires protégées en Outre-Mer a été multipliée par 10 mais il faut accorder les moyens aux territoires d’en assurer une gestion efficace, de soutenir les associations d’éducation à l’environnement, d’impliquer la population en créant des emplois locaux», affirme la candidate.
> Développement et soutiens à l’économie sociale et solidaire, à l’éco-tourisme, au logement social mais aussi à la recherche et l’innovation : d’autres axes clés de cette transition écologique défendue par Yvette Duchemann et Europe Ecologie.
Des ONGs et associations citoyennes vigilantes
On voudrait réduire le débat européen à la sphère politique, aux élites, aux technocrates mais cette campagne a permis d’observer l’implication et la vigilance exemplaires des ONGs et associations citoyennes qui défendent des idées, formulent des propositions sur les grands sujets européens et demandent la position des candidats. C’est ainsi que Yvette Duchemann s’est positionnée sur de nombreux sujets :
- la révision des directeurs européennes avec Cniid-Zéro West France,
- la construction d’une Europe plus démocratique avec l’UFE,
- la lutte contre la corruption avec Transparency International France et Europe,
- l’engagement pour le climat avec le Réseau Action Climat,
- la protection de la biodiversité et des espèces menacées avec WWF,
- la lutte contre l’extrême pauvreté avec One Vote 2014,
- la défense d’une Europe respectueuse des droits avec CCFD- Terre Solidaire,
- la lutte contre l’orpaillage illégal avec les Hurleurs de Guyane,
- la défense du Pacte du logiciel libre avec April,
- l’alerte « TAFTA…Non Merci !» d’ Agir pour l’environnement et ATTAC,….
Un autre débat s’est joué durant cette campagne sur le Net et les réseaux sociaux. « Des échanges très riches, intéressants, sur des questions de fonds qui intéressent les citoyens et c’est regrettable que l’ensemble de la population n’y ai pas accès, ne puisse pas y participer« .