Polynésie: « Il faut arrêter de faire semblant de vouloir! »

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Jules HauataJules-Yves Tevaea Hauata, 8ème sur la liste Europe Écologie Outre-Mer dans le Pacifique (Polynésie), veut rendre l’écologie politique, qui place l’humain, son environnement, sa santé au cœur de ses préoccupations, accessible à tous. Interview d’un écologiste convaincu qui nous éclaire sur la situation de la Polynésie et les dossiers à porter.

 

Si vous deviez retenir un engagement de l’Europe en Polynésie capable de parler à la population? 

L’Europe a cofinancé le traitement des eaux usées en Polynésie. C’est un investissement direct en faveur de la protection de l’environnement et de notre garde-manger : notre lagon. Les Polynésiens sont de grands pêcheurs. Chez nous, la pêche est une activité normale, naturelle qu’on pratique pêche d’abord pour notre consommation personnelle mais aussi pour vivre.

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Comment d’ailleurs se porte la ressource ?
Notre région Pacifique est un domaine assez large à protéger. Il faut veiller aux méthodes de pêche utilisées, notamment au large, et il serait intéressant d’instaurer un système de préservation des zones de pêches pour laisser le temps à la ressource de se reproduire.

Quel projet prioritaire souhaitez-vous défendre pour la Polynésie?
Les déchetteries. Quand on parle gestion des déchets, c’est toujours le coût trop important qui revient. On ne peut pas se limiter aux petites infrastructures et continuer à parler individuellement. En réunissant les fonds des intercommunalités et avec le soutien de l’Europe, on peut mettre en place un projet commun et de grande envergure, de centre de tri et de valorisation des déchets qui, en plus, créera des emplois. Il faut s’impliquer tous ensemble pour la Polynésie et arrêter de faire semblant de vouloir.

Parlez-nous un peu de votre modèle énergétique ?
L’électricité, à base de pétrole et d’énergies fossiles, coûte cher. On commence doucement à mettre en place un peu de photovoltaïque mais rien à voir avec les 3 hectares de la Nouvelle-Calédonie. Électricité De Tahiti (EDT), l’EDF de chez vous, ne semble pas prête à développer les énergies renouvelables. Soleil, énergie thermique des mers offrent pourtant de vrais potentiels. Deux hôtels ont d’ailleurs choisi le SWAC pour assurer leur climatisation.

Un hôtel utilise d’ailleurs l’huile de coprah pour produire son électricité ?
Oui. L’hôtel de Tetiaora va utiliser l’huile de coprah pour alimenter ses groupes électrogènes. Le privé a plus une vision à long terme que le public en matière d’énergie! Il faut d’ailleurs savoir que si l’huile de coco n’était pas subventionnée par le pays, elle ne résisterait pas au cours mondial de 11 francs CFP contre 140 francs CFP soit un peu plus d’un euro chez nous.

Enfin, les langues polynésiennes sont-elles vraiment menacées ?
Comme toutes les langues, en évoluant, on commence à faire du mélange. La façon de parler des jeunes à changer; ils ne sont pas capables aujourd’hui de tenir tout un discours rien qu’en tahitien. S’il  est enseigné en primaire, il faut rester vigilant pour préserver et transmettre ce patrimoine culturel. D’ailleurs, sur l’archipel Tuamotu, l’association Te reo o te Tuamotu, travaille justement à la réalisation d’un dictionnaire.

Un petit mot alors en polynésien pour terminer?
« Europa o tatou to’a ia » : soyons nous aussi acteurs de l’Europe comme le défend notre slogan Outre-Mer !

 

 

 

 

Une réponse à “Polynésie: « Il faut arrêter de faire semblant de vouloir! »”

  1. ramora christophe

    Article interessant même si je ne suis pas d’accord à 100%

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