Pesticides : pour que les règles communautaires soient appliquées Outre-Mer

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Jocelyne HatchiJocelyne Hatchi, 3ème sur la liste Europe Ecologie Outre-Mer, a alerté Bruxelles en 2011 pour dire non à la chlordécone, pesticide ravageur pour la santé, l’environnement et la pêche traditionnelle aux Antilles. Rencontrée en Guadeloupe, ce 1er mai, la militante écologiste nous en dit plus sur les conséquences catastrophiques de ces produits phytosanitaires.

Les pêcheurs traditionnels ont du capituler

A Capesterre-Belle-Eau, dans la section Bananier, le bras de mer où les pêcheurs accostaient est aujourd’hui délaissé, à l’abandon. Il y a quelques années encore, c’était un site vivant où la population venait dès le matin acheter son poisson avec nos pêcheurs traditionnels. Mais suite aux directives sur l’empoisonnement au chlordécone, le site est balisé et au-delà, les pêcheurs ne peuvent plus pratiquer leur activité, en faire vivre leur famille. Ils seraient obligés d’aller très loin ce qui engendreraient des surcoûts importants qu’ils ne peuvent pas assumer. Ils ont capitulé.

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Toute une région contaminée

De Goyave à Pointe-Noire, dans toutes les communes qui sont dans les zones de bananeraies, des dérogations ont été accordées pour poursuivre l’utilisation du chlordécone, produit phytosanitaire très nocif abandonné en Amérique et en France depuis les années 973. Les charançons ont été détruit et toute la zone du sud de Basse-Terre est envahie par ce poison dont la forte rémanence pollue les sols, les rivières, la mer, les cultures vivrières. Conséquence directe des chlordécones, dans nos régions, on trouve beaucoup de cas de cancer et les ravages sanitaires vont durer encore pendant longtemps.

Ouvrir enfin les yeux!

En tant que régions ultra périphériques de l’Europe, ce qui est interdit dans l’hexagone devrait aussi l’être chez nous. On a préféré fermer les yeux, cautionner les lobbies, les riches, les békés, comme ont dit chez nous, tous ceux qui ont continué à utiliser le poison, au mépris de notre santé et de notre biodiversité. Aujourd’hui ce sont les petits qui payent! Nous devrons veiller, au Parlement européen, l’application des règles contraignantes en la matière pour que ce qui va de soit, ailleurs, aille aussi de soit, ici.

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