Dans l’Océan Indien, aux Antilles, dans le Pacifique: le moustique s’est installé. Campagnes de prévention et pulvérisations d’insecticides ne sont pas à la hauteur de l’enjeu sanitaire dans nos territoires. L’Outre-Mer devrait être à la pointe de la recherche française et européenne dans le connaissance et la lutte contre les maladies vectorielles.
Les DOM en zone rouge
Tout ce qui est petit n’est pas forcément mignon, comme en atteste le redoutable prédateur qu’est le moustique (Bill Gates, sur son blog). Paludisme, fièvre jaune, virus du Nil, dengue, chikungunya, zika: il est vecteur de maladies invalidantes quand elles ne sont pas meurtrières. Depuis décembre 2013, la Martinique recense 19 700 cas de chikungunya. La maladie du moustique s’est réveillée en mars en Guyane, donnant lieu à une grande opération de nettoyage des carcasses sur le site de Kourou. L’épidémie de Zika qui a sévit en Polynésie en début d’année (1 000 cas dénombrés) a engendré des paralysies invalidantes (syndrome de Guillain Barré) chez plusieurs personnes qui ont du suivre des séances de kiné et d’ergothérapie importantes.
Pas de panique!
Si depuis la gestion catastrophique de l’épidémie de chikungunya en 2007 à La Réunion (qui a notamment plombé le tourisme), les services sanitaires font preuve de vigilance et de réactivité pour éliminer rapidement les foyers naissants. Si les complications concernent avant tout les sujets fragiles, enfants et personnes âgées; le moustique a gagné en résistance: il se maintient durant l’hiver australe et ne semble pas s’émouvoir des pulvérisations d’insecticides, dont les conséquences ne sont pas anodines, par contre, pour l’environnement.
Un vrai programme de recherche européen
Si l’Outre-Mer est souvent qualifiée de laboratoire d’expérimentation, il ne faudrait pas que sa population devienne le cobaye des sévices du moustique pour l’Europe et le monde. Le réchauffement de la planète ne met aucun territoire à l’abri. C’est maintenant que des programmes ambitieux de recherches, impliquant les chercheurs locaux, la jeunesse formée, et mettant en oeuvre une vraie coopération entre les territoires ultramarins, doivent s’amorcer.
Europe Ecologie Outre-Mer soutient que la lutte contre le moustique et ses maladies vectorielles est un enjeu sanitaire et environnemental européen.