« L’Europe, un enjeu majeur pour la Guyane » – Toute l’actualité de la Guyane sur Internet – FranceGuyane.fr

Aujourd’hui nous devons absolument nous engager au niveau du Parlement européen pour que la Guyane ait une représentation. Avec Europe Écologie, je suis en numéro 2, en position éligible et tête de liste pour l’Atlantique. Si nous avons une chance d’avoir un parlementaire européen écologiste pour l’Outre-mer, ce sera moi. Nous savons que l’Europe participe dans notre quotidien, pas que par le financement, mais aussi par les directives qui sont mises en place. Nous devons anticiper un certain nombre de choix que fait l’Europe et qui ne sont pas forcément à l’avantage de la Guyane.

Le rôle du parlement est très important puisqu’il y a un gros travail de lobbying à faire au niveau des différents groupes politiques. Il y a aussi un gros travail de préparation à faire sur les directives et les lois que l’Europe prépare. Un élu guyanais est important parce que les particularités de la Guyane font que nous sommes souvent oubliés. Nous savons que les députés européens votent en bloc. En général, le PS vote pour la gauche européenne et l’UMP vote dans le sens de la droite européenne, pas dans le sens de l’Outre-mer. Donc il est important, si demain je suis élu, seul à représenter la Guyane et l’Atlantique, que nous puissions établir des réseaux et travailler avec les groupes écologistes de toute l’Europe pour s’appuyer sur des groupes conséquents.

C’est un sport de faire voter les électrices et les électeurs pour les Européennes. Le citoyen ne comprend pas toujours ce que l’Europe apporte et ses directives qui ne vont pas toujours dans le bon sens. On parle souvent de l’aspect financement, mais ce qui m’intéresse c’est plus l’aspect politique, les directives, les choix que fait l’Europe. Il y a des choix intéressants pour nous qu’il faut présenter aux citoyens. Par exemple les directives sur l’équité sociale, les énergies renouvelables, la recherche, l’innovation. Il faut travailler sur la mise aux normes du carburant. L’Europe peut comprendre pourquoi les nouvelles normes européennes ne peuvent pas être appliquées à la Guyane. Dans le même temps, vous avez des directives qui peuvent aller dans la mauvaise direction, comme sur la pêche. L’Europe va travailler à lutter contre la surpêche, alors qu’en Guyane on doit développer la pêche. On doit aussi installer des jeunes agriculteurs, donc il faut déforester alors que l’Europe parle d’interdiction de déboiser. Donc il faut aller voter pour avoir une chance de pouvoir infléchir les directives qui ne vont pas dans notre sens et encourager celles qui sont pour l’émancipation de notre peuple. Nous avons besoin de nous ouvrir sur l’Amérique du sud, sur nos voisins, et l’Europe doit nous aider. Nos concitoyens doivent comprendre que l’Europe est un enjeu majeur pour la Guyane.

C’est vrai que les approches sont différentes, mais nous avons déjà les mêmes obligations par rapport à la France. Ensuite, il y a des problématiques communes comme le climat ou l’éloignement. En Guyane, même si nous sommes sur un continent, nous sommes tellement éloignés que nous avons les mêmes problématiques que les îles. Il y a aussi un travail d’échange à faire avec nos amis de Martinique et de Guadeloupe. Nous connaissons leurs problèmes sur l’agriculture, sur la pollution des sols, leur besoin de développement, leur besoin de rattrapage… Le problème de la démographie est en revanche différent. En Guyane nous avons une démographie galopante alors qu’aux Antilles la pyramide des âges s’inverse. L’approche est différente, mais grâce aux échanges que nous avons, si demain je suis élu, je serai à même de défendre aussi les intérêts de la Martinique et de la Guadeloupe au parlement.

Non, pas du tout. C’est une liste construite avec Europe Écologie, avec les réseaux Caraïbes Écologie en Guadeloupe et Guyane Écologie en Guyane. Il se trouve qu’en Martinique il n’y a pas de parti politique rattaché directement à Europe Écologie. Des personnes voulaient nous rejoindre mais on a eu du mal à récupérer les documents administratifs, il fallait faire vite pour le dépôt de la liste, donc nous n’avons personne sur la liste. Mais je dois aller en Martinique rencontrer des élus pour solliciter un soutien et qu’ils nous remontent les problèmes qu’ils ont par rapport à leur territoire.