Industries innovantes, la chance de l’Europe

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icone_industrieIl faut remettre l’industrie au cœur des objectifs européens. L’Europe doit sortir de l’illusion d’une économie uniquement basée sur les services qui laisse les « vieilles » industries quitter le continent les unes après les autres.

Objectif : 20 % d’emplois industriels en 2020

L’économie de demain se prépare à tous les échelons. Les crises successives des industries d’hier – sidérurgie, pétrochimie, textile – ne remettent pas en cause l’avenir industriel de l’Europe.

L’Europe dispose de l’un des outils productifs les plus performants au monde dans des secteurs innovants et durables, comme celui des transports en commun.

Il faut renforcer cette dynamique en inventant les usines du futur, économes en ressources, non polluantes et assurant de bonnes conditions de travail, et en valorisant les savoir‑faire des ouvriers européens.

Cette nouvelle industrie pourra voir le jour si le parc des machines-outils est modernisé – ce qui demandera des investissement massifs. Cela permettra de produire mieux, avec moins de ressources, et de proposer de nouveaux produits : tramways, bus propres, éoliennes, éco-matériaux, matériaux innovants à disposition des secteurs clés comme l’isolation des bâtiments ou l’automobile.

Des financements européens existent déjà, mais ils sont très mal utilisés. La Banque européenne d’investissement doit avant tout accompagner les PME et les TPE dans la transition écologique.

Ce sont ces petites structures, innovantes, mobilisées et ancrées dans les territoires qui doivent être soutenues dans leur développement.

Les multinationales sont, elles, suffisamment équipées pour accéder à des financements bon marché et tirer profit des subventions publiques et de l’optimisation fiscale.

Pour faciliter la transition de l’industrie à celle de demain, il faut adapter nos outils juridiques et sociaux.

De nombreux salariés sont confrontés à la fermeture de leur usine. Pour sortir du fatalisme, il faut innover. Transformer un site industriel prend du temps : modifier les bâtiments et dépolluer quand c’est nécessaire, changer les machines, réorganiser la production et les ressources humaines… tout en préservant le patrimoine immatériel qu’est la compétence des salariés.

À travers le Fonds européen d’ajustement à la mondialisation, l’Europe indemnise partiellement les travailleurs victimes de délocalisations, mais elle devrait surtout veiller à ce que la production reste sur son territoire.

C’est pourquoi Europe Écologie propose que l’Europe garantisse aux salariés un revenu de transition pendant le temps de conversion de leur entreprise.

Pas d’innovation technologique sans innovation sociale

Les problématiques industrielles ne sont pas assez pensées sur le long terme. Par manque d’anticipation, on sauve ce qu’on peut, on décale une fermeture de quelques mois… La gestion à court terme doit faire place à des stratégies industrielles misant sur des progrès techniques et sur l’innovation sociale.

Les innovations techniques n’émergent pas toutes seules. Il est urgent de doter la recherche fondamentale de moyens suffisants et de respecter l’objectif de 3 % du PIB consacrés à la recherche et développement que ­l’Europe s’était fixé. Dans ce domaine, la concurrence entre ­pays européens, membres d’un marché unique, n’a pas de sens.

L’Europe doit promouvoir ce qui se fait de mieux en termes d’innovation sociale, notamment en favorisant le système coopératif. La place des salariés dans les instances dirigeantes des grandes entreprises doit être renforcée. Partout sur les territoires, il est possible de faire émerger une économie sociale et solidaire de proximité, créatrice d’emploi.

Il faut soutenir l’investissement socialement responsable (ISR). Certes moins rentable immédiatement, il tient compte du long terme et de critères environnementaux, sociaux (écarts de revenus, conditions de travail, précarité…) et de gouvernance.

Europe Écologie propose de créer une agence européenne de notation sociale pour mettre en avant les bonnes pratiques et faciliter l’accès des entreprises responsables aux financements.

Le marché européen est le premier du monde. Il se doit donc de tirer la production mondiale vers le haut, socialement et écologiquement. L’Europe a commencé à imposer des critères sociaux et environnementaux à ses marchés publics. La commande publique représente un quart de l’économie européenne, c’est donc un outil essentiel de la transition écologique.

L’Europe se doit également de protéger les salariés et l’environnement ici et ailleurs, en conditionnant l’accès au marché européen à des minima sociaux et environnementaux reconnus dans le monde.

Europe Écologie demande d’interdire d’ici à cinq ans l’importation en Europe de biens venant de pays qui ne respectent pas la liberté syndicale et les conventions fondamentales de l’Organisation internationale du travail.

Nous ne voulons pas d’une autre catastrophe comme celle du Rana Plaza au Bangladesh.

Europe Écologie propose également d’introduire une taxe carbone aux frontières de l’Europe pour mettre fin à la délocalisation de la pollution orchestrée par les entreprises européennes.

Oui à l’Europe des projets utiles

Les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII) sont une espèce redoutable, et malheureusement en pleine expansion. Ce sont ces projets d’infrastructure surdimensionnée et coûteuse, généralement largement financés par des fonds publics et qui nécessitent des travaux considérables, le plus souvent au mépris de l’environnement et des habitants du territoire concerné.

Banque européenne d’investissement, Mécanisme pour l’interconnexion en Europe, « project bonds »… Derrière ces organismes se cachent plusieurs dizaines de milliards d’euros d’investissement dans les transports, l’énergie et la communication.

Mais ceux-ci sont siphonnés par quelques GPII. Le train à grande vitesse Lyon-Turin coûterait ainsi plus de 26 milliards d’euros aux contribuables… 3 milliards de plus que l’enveloppe globale dédiée aux transports dans toute l’Europe pour les 7 prochaines années ! Quant au projet ITER, son budget a triplé pour atteindre 15 milliards d’euros, sans aucune garantie que la fusion nucléaire soit un jour une technologie viable.

Les luttes citoyennes et écologistes s’organisent aujourd’hui dans toute l’Europe contre ces projets dépassés : ici un aéroport, là un stade ou une autoroute. Ils incarnent un modèle politique dont les citoyens ne veulent plus, où les décisions sont prises en haut, sans réflexion sur l’impact des chantiers sur les territoires et où les intérêts privés priment sur ceux des habitants.

Europe Écologie réaffirme son opposition aux GPII tels que l’aéroport de Notre-Dame- des-Landes ou la ligne TGV Lyon-Turin.

Partout en Europe, luttons pour des investissements responsables, durables, qui tiennent compte des usagers et de leurs besoins d’aujourd’hui et de demain. Les fonds européens doivent être utilisés pour des projets utiles que les États rechignent à financer. Parfois, rénover quelques kilomètres de ligne améliorerait sensiblement une interconnexion. Investissons dans ces milliers de chaînons manquants qui permettraient par exemple aux travailleurs de prendre le train plutôt que la voiture pour des trajets quotidiens transfrontaliers.

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